La compagnie aérienne Asiana Airlines a reçu l’ordre de suspendre pendant 45 jours sa route entre Séoul et San Francisco, la Cour suprême de Corée du Sud ayant validé la décision du gouvernement qui jugeait insuffisante la formation du personnel – une décision prise après le crash à l’atterrissage de juillet 2013 qui avait fait trois morts et plus de 180 blessés .
Six ans après l’accident du Boeing 777-200ER de la compagnie privée sud-coréenne assurant le vol 214 entre Seoul-Incheon et l’aéroport de San Francisco, la justice du pays a rendu son verdict final : Asiana Airlines devra suspendre pendant 45 jours cette route, actuellement opérée tous les jours en Airbus A350-900. Les réservations sont désormais closes du 3 mars au 16 avril 2020, la rotation quotidienne devant reprendre le lendemain.
Un porte-parole de la compagnie de Star Alliance estime que cette suspension coûtera environ 8,4 millions d’euros, tandis que côté passagers le gouvernement compte demander aux transporteurs présents sur cet axe (en l’occurrence sa partenaire d’alliance United Airlines et sa rivale Korean Air) d’utiliser des avions plus grands afin de minimiser l’impact sur les clients.
La sanction n’arrange pas les affaires d’Asiana Airlines, qui croule sous une dette de 2,05 milliards d’euros envers les institutions financières et doit en outre faire face au ralentissement du transport aérien dans le pays, conséquence de la crise avec le Japon, et à la concurrence low cost. Son propriétaire le Kumho Asiana Group cherche d’ailleurs à vendre 31% de son capital (ainsi que ses participations entre autres dans les filiales Air Seoul et Air Busan) afin qu’elle puisse continuer à opérer.
Le gouvernement sud-coréen avait infligé la suspension de 45 jours en novembre 2014, estimant que le crash était dû à des violations des règles de sécurité. Le 777-200ER d’Asiana Airlines, parti de Seoul avec 291 passagers et 16 membres d’équipage, s’était écrasé le 6 juillet 2013 à l’atterrissage à l’aéroport de San Francisco, trois passagères chinoises trouvant la mort et 182 personnes étant blessées. La responsabilité de l’accident avait été attribuée aux pilotes mais aussi à Asiana pour défaut de formation. Le pilote aux commandes Lee Kang-kook n’avait effectué que 43 heures de vol en 777, étant en cours de formation sur cet appareil, et ne s’était posé à San Francisco qu’en 747 avant le jour du crash.
Bencello a commenté :
18 octobre 2019 - 18 h 06 min
Plus que les 45 jours, c’est l’atteinte à l’image de la société qui sera coûteuse, dans un pays la Corée du sud, où une réputation écornée est très difficile à rattraper.
Rajouter les difficultés financières et un protectionnisme élevé (Candidats étrangers peu appréciés ) et vous avez tous les ingrédients d’un risque pour la compagnie
Bsb a commenté :
18 octobre 2019 - 18 h 25 min
Ça ne rigole pas en Corée du Sud, les autorités ne laissent rien passer .
Entre la fille du président d’un grand groupe qui avait humilié une hotesse et ça, les sanctions tombent et ça fait mal .
Ce n’est pas en France que l’on verrait cela .
mosquito a commenté :
19 octobre 2019 - 9 h 04 min
Fais vite ta valise et vas habiter la bas…c’est tellement mieux selon toi
Realvision a commenté :
19 octobre 2019 - 6 h 05 min
La sanction ressemble plus à une punition et avantage ses concurrents. Je ne vois pas où est l’intérêt d’affaiblir une compagnie majeure pour le pays avec un risque de licenciements massifs.
Il aurait été plus judicieux d’imposer une sanctions pécuniaire raisonnable associés à un contrôle strict de son programme de formation.
Shôgun a commenté :
19 octobre 2019 - 10 h 13 min
Oui bien sûr… Une sanction financière « raisonnable », donc pas trop dissuasive. Que les dirigeants des compagnies aériennes et leurs actionnaires sachent bien qu’ils ne risquent pas grand chose, à part la vie de leurs passagers, en économisant sur la sécurité.
Un point positif importanr a commenté :
19 octobre 2019 - 8 h 15 min
Comme il est souvent impliqué par les pisteurs a toute occasion, je tiens ici a souligner ce point d’une extrême importance: ce coup ci, le snpl-af n’y est pour RIEN!, ni dans l’accident, ni dans la sanction.
Qu’on se il dise.
Justin Fair a commenté :
20 octobre 2019 - 8 h 43 min
“le snpl-af n’y est pour RIEN!,”
Hummmm!!! Pas si sûr!
Le SNPL ALPA est membre de l’IFALPA (International Federation of Air Line Pilots’ Associations) , comme nombre de syndicats de pilotes des pays d’Asie dont la Corée du Sud.
En cherchant bien… avec une bonne dose de mauvaise foi…