La compagnie aérienne Swiss International Air Lines avait remis en service hier soir une vingtaine des 29 Airbus A220 inspectés après un troisième incident moteur sérieux depuis juillet. Korean Air annonce l’inspection des dix siens suite à la demande de Pratt & Whitney.
Après avoir annulé plus de 110 vols mardi et mercredi suite à un problème de moteur sur un A220-300 (HB-JCC) reliant Genève à Londres, qui avait entrainé le déroutement du vol LX359 vers l’aéroport de Paris-CDG, la compagnie nationale suisse a confirmé le 16 octobre 2918 avoir remis en service la plupart des 29 A220-300 et A220-100 cloués au sol suite à l’incident. « Les moteurs sont en parfait état » sur les 20 avions qui ont été autorisés à voler, explique Swiss dans un communiqué publié hier après-midi. Près de 10.000 passagers ont été affectés par les annulations de vols de ces deux derniers jours ; aucun vol n’est affiché en rouge ce jeudi, la compagnie prévoyant un trafic globalement normal.
L’incident de mardi était le troisième problème de moteur en quatre mois sur un A220-300 de la filiale du groupe Lufthansa : le 16 septembre dernier, un A220-300 (HB-JCA) reliant Genève à Londres avait dû rebrousser chemin après la panne du P&W gauche, tandis que le 25 juillet une panne était survenue sur un appareil similaire (HB-JCM) effectuant la même liaison, avec déroutement vers CDG. Ce dernier cas avait déclenché un appel à témoin du BEA pour retrouver les pièces perdues du moteur ; de nouvelles recherches seront d’ailleurs lancées pendant deux jours début novembre, annonçait le BEA lundi, 150 volontaires étant espérés.
Pratt & Whitney a confirmé via un porte-parole avoir recommandé des vérifications supplémentaires sur les moteurs qui équipent l’Airbus A220, ainsi que sur un certain nombre d’Embraer E2, visant particulièrement « les compresseurs basse pression des moteurs PW1500G et PW1900G, afin de maintenir la flotte opérationnelle ». Ces moteurs « continuent de répondre à tous les critères de maintien de la navigabilité », a-t-il ajouté.
Les autres opérateurs des ex-Bombardier CSeries ont réagi au nouveau problème rencontré par les moteurs PW. A Séoul, Korean Air a entendu cet appel : ses dix A220-300 vont faire l’objet d’inspections « séquentielles », qui n’affecteront pas les opérations. Aux Etats-Unis, Delta Air Lines (26 A220-100 en service sur 45 commandés fermes) a expliqué qu’elle « suivait ou dépassait toujours les recommandations des manufacturiers sur la sûreté, les inspections ou la maintenance », mais n’a pas détaillé d’éventuelles inspections. A Dar es Salaam, Air Tanzania (deux A220-300) n’a pas commenté l’incident.
Chez la compagnie de lancement du monocouloir canadien airBaltic, le COO Martin Sedlacky a confirmé à Simple Flying que durant les deux premières années de service des A220-300 (20 livrés depuis novembre 2016 sur 50 attendus), elle a « remplacé 50 moteurs pour des raisons diverses, y compris des remplacements programmés » ; une « attention supplémentaire » et des mises à jour avaient été prévues durant les étapes initiales de déploiement du nouvel avion, a-t-il précisé.
Tupolev a commenté :
17 octobre 2019 - 9 h 33 min
Baltic a 20 machines (40 moteurs) et en a changé 50 sur les deux premières années!!! ????
Ahurissant
Bencello a commenté :
17 octobre 2019 - 12 h 03 min
+100
Cela laisse imaginer le niveau de maturité du moteur !!
J’ose espérer qu’Airbus était au courant et que les correctifs de P&W sur les moteurs sont aujourd’hui aboutis.
On comprend mieux les difficultés de Bombardier pour vendre leur appareil à l’époque. Difficile de se remettre de telles non-conformités, sans un état puissant et aux poches illimitées derrière.
A côté la concurrence d’Airbus et Boeing était anecdotique…
Malko a commenté :
17 octobre 2019 - 15 h 24 min
Oui, mais il ne faut pas oublier que Bombardier équipait ses avions des mêmes moteurs que son concurrent l’Embraer E2. Ce qui veut dire que, toutes choses étant égales par ailleurs, il partait sur la même ligne et avec les mêmes risques. Donc ni Boeing, ni Airbus ne pouvait patir seul de la reprise d’un de ses programmes.