La compagnie aérienne Thai Airways affiche au deuxième trimestre une perte nette plus que doublée à 187,4 millions d’euros, en raison de la concurrence, de l’impact de la guerre commerciale entre Chine et USA, et de la force de la monnaie locale. Elle vient pourtant de recevoir le feu vert du gouvernement pour acquérir 38 nouveaux avions.
La compagnie nationale thaïlandaise affiche au deuxième trimestre se terminant le 30 juin 2019 une perte nette de 6,88 milliards de bahts, contre une perte de 3,8 milliards de bahts au T2 2018. Les revenus de Thai Airways ont reculé de 10% par rapport à la même période l’année dernière (à 42,5 milliards de bahts, 1,23 milliards d’euros), tandis que les dépenses n’étaient en baisse que de 0,8% grâce au recul de la facture carburant (celles liées au personnel ont bondi de 10,8%). La perte accumulée depuis le début de l’année par la compagnie aérienne atteint 187 millions d’euros (2,95 bahts par action), alors qu’elle n’était que de 11 millions d’euros sur les six premiers mois de 2018.
Au T2, Thai Airways a transporté 5,72 millions de passagers, un résultat en baisse de 3,1% en raison de la fermeture de l’espace aérien pakistanais en février (les lignes vers les aéroports de Lahore et Islamabad ont repris début aout) et de la réduction des fréquences vers Sydney et Brisbane. L’offre en SKO était en baisse de 4,0% par rapport à l’année dernière, avec un coefficient d’occupation moyen à 74,7% (75,8% au T2 2018). La baisse de l’offre et du trafic fret ont entrainé une chute du taux de charge, de 60,7% à 52,8%.
La compagnie de Star Alliance a expliqué ces résultats par la panne de la croissance du tourisme et la force du baht, qui a progressé de 8% par rapport au dollar depuis un an (un record en Asie du sud-est), mais aussi par l’âge grandissant de sa flotte qui affecte sa performance opérationnelle. Elle opère actuellement 103 avions filiales comprises (82 en propre), ayant envoyé à la retraite depuis l’été dernier deux Boeing 737-400, et n’attend plus aucune livraison (hors low cost Nok Air, qui doit recevoir six 737 MAX 8). Mais seulement 90 avions étaient « utilisables », en partie ne raison des problèmes des moteurs Rolls Royce Trent 1000 (un seul Dreamliner restait cloué au sol fin juin).
D’où le feu vert donné la semaine dernière par le nouveau ministre des transports pour l’acquisition prochaine de 38 nouveaux avions, y compris via des opérations de leasing, avec de premières livraisons espérées dans deux ou trois ans. Pas de détails sur les modèles attendus, le chiffre d’une valeur de 4,4 milliards de dollars au prix catalogue étant avancé par le syndicat ; mais a priori les premiers appareils à remplacer sont les neuf 747-400 (âge moyen 20,4 ans), une partie des 32 Boeing 777 (âge moyen 12,8 ans) et certains Airbus A330-300 (moyenne d’âge 8,7 ans).
Le plan de flotte quinquennal présenté en 2017 n’est pas été cité, mais au printemps la compagnie évoquait une première fournée de 25 appareils pour en remplacer 19, puis une deuxième de 13 pour en remplacer 12. Thai Airways ayant déjà mis en service des A350-900 (12 exemplaires) et des 787-8 et 787-9 Dreamliner (6 et 2), les pronostics penchent en faveur de ces deux familles mais aussi des futurs 777X en ce qui concerne le long-courrier.
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