La compagnie aérienne low cost Southwest Airlines a reporté au 5 janvier 2020 au plus tôt le retour en service de ses Boeing 737 MAX, et prévient que les coûts liés à l’immobilisation prolongée des monocouloirs remotorisés vont augmenter. L’EASA continue de demander un reset toutes les 149 heures pour les Airbus A350-900 afin d‘éviter de possibles problèmes d’avionique.

La plus grande spécialiste du vol pas cher au monde a annoncé le 25 juillet 2019 qu’elle n’envisageait pas de faire revoler ses 737 MAX cette année, une première aux Etats-Unis. Ses 34 MAX 8 (sur 280 commandés, plus trente MAX 7) sont cloués au sol depuis mars, suite aux deux crashes de Lion Air et Ethiopian Airlines qui ont fait 346 victimes en cinq mois. Basée à l’aéroport de Dallas-Love Field, Southwest s’attend à un recul de ses capacités de 1% à 2% cette année, au lieu de la croissance de 5,5% espérée par rapport à 2018. « Nous sommes mécontents du temps que cela prend » à Boeing pour finaliser la mise à jour du logiciel anti-décrochage MCAS impliqué dans les deux accidents, a déclaré le CEO de la low cost Gary Kelly lors d’un entretien accordé à CNBC. Il a rappelé au passage que Southwest aurait besoin d’un à deux mois pour remettre en service les 34 monocouloirs immobilisés, une fois que la FAA aura certifié la mise à jour.

Les « délais extensifs » au retour dans les airs des 737 MAX ont conduit Southwest Airlines a prendre « des mesures nécessaires pour en atténuer les dommages et optimiser sa flotte et ses ressources », annonçait elle jeudi lors de la présentation de ses résultats trimestriels (plutôt bons). Dès le mois de novembre, elle quittera l’aéroport de Newark-Liberty pour consolider ses opérations new-yorkaises à LaGuardia, où la demande est plus forte. Les opérations à Newark, où elle s’est installée en 2011, « ne sont pas assez rentables » avec dix routes intérieures et vingt vols quotidiens, a expliqué la low cost, tandis que les 16 liaisons domestiques proposées à LaGuardia enregistrent une « forte demande ».

Côté positif, Southwest Airlines compte renforcer son offre vers Hawaï, où elle s’est posée pour la première fois en mars dernier. Elle avait déjà annoncé son intention de relier San Diego et Sacramento à Honolulu, et d’ajouter des lignes entre la Californie et Kauai et Hilo, mais ces plans ont été retardés en raison des problèmes des 737 MAX ; les détails des futures routes ne seront révélés que le mois prochains. La low cost va d’autre part ajouter début 2020 une quatrième destination au Mexique à son réseau, Cozumel s’ajoutant à Cancun, Cabo San Lucas et Puerot Vallarta (elle avait abandonné Mexico au printemps). 

Les problèmes logiciels ne touchent pas que Boeing : même si l’impact du problème a été moins grave, l’EASA vient de republier (2017-0129R1) une directive datant de 2017 et concernant les Airbus A350-900. Des opérateurs avaient constaté une perte de communication entre certains systèmes, et l’enquête avait constaté que cela n’apparaissait que sur les appareils restant « allumés » pendant plus de 149 heures d’affilée. Le problème pouvant « entrainer une perte partielle ou totale de certains systèmes d’avionique,  pouvant résulter en une condition non sûre », le régulateur européen rappelle aux clients d’A350-900 (ceux qui n’ont pas updaté leurs avions avec les mises à jour proposées depuis par Airbus) de « redémarrer » leurs appareils au moins une fois toutes les 149 heures.

Bugs : 2020 pour les MAX de Southwest, 149 heures pour les A350 1 Air Journal

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