Les pilotes de la compagnie aérienne British Airways ont voté en quasi-totalité en faveur d’une grève le mois prochain, suite à l’échec d’une médiation sur les négociations salariales. Le sort de milliers de vols et de millions de voyageurs est en suspens.
Lors de la consultation lancée par le syndicat BALPA (British Airline Pilots’ Association), 93% des votants se sont prononcés pour le principe d’une grève, neuf membres sur dix ayant participé au scrutin. Environ 4000 des 4500 pilotes employés par British Airways sont membres du syndicat, qui a rejeté la proposition d’une augmentation de 11,5% sur trois ans et réclame une participation aux bénéfices, le personnel « devant recevoir une part équitable du succès » de BA qui est « extrêmement rentable ». BALPA devra donner un préavis de quinze jours avant toute grève, le mouvement ne devant pas démarrer avant le 7 aout prochain ; aucun préavis n’avait été déposé lundi soir.
British Airways a immédiatement annoncé qu’elle aller demander à la justice une ordonnance bloquant toute grève. Elle a déclaré dans un communiqué être « très déçue que BALPA ait choisi de menacer les projets de voyage de milliers de nos clients pendant les vacances d’été, d’une possible grève. Nous continuons à rechercher toutes les solutions possibles pour protéger les projets de voyage de nos clients et éviter des actions de revendication. Nous appelons donc BALPA à reprendre les pourparlers dès que possible ». Le syndicat avait lui mis la responsabilité de l’échec d’une médiation de trois jours sur le dos de la compagnie aérienne.
Rappelons que la compagnie de l’alliance Oneworld doit déjà faire face à une autre menace de grève de six jours lancée par le syndicat Unite à l’aéroport de Londres-Heathrow : plus de 4000 employés du premier aéroport européen, au sol, dans la maintenance ou à la sécurité entre autres, ont voté en faveur du mouvement annoncé en trois vagues, les vendredi 26 et samedi 27 juillet 2019, les lundi 5 et mardi 6 aout, et les vendredi 23 et samedi 24 aout. Là aussi après l’échec de négociations ayant débuté il y a 18 mois, et abouti sur le rejet par le syndicat d’une augmentation moyenne de 2,7%.
ajar a commenté :
23 juillet 2019 - 12 h 05 min
L’ultra libéralisme demander à la justice d’interdire la grève c’est pas beau ça ?
Nom a commenté :
23 juillet 2019 - 16 h 04 min
D’avance, pardonnez moi de ne pas faire du politiquement correct.
Moi même pilote, j’ai quitté une compagnie « major » où les salaires étaient d’ailleurs compétitifs, pour trouver un nouveau cockpit bien mieux rémunéré.
Il me semble évident d’aller voir ailleurs quand on peut trouver mieux, ce qui engendrerait naturellement une amélioration des conditions de travail.
Apparement, la norme est plutôt de signer son contrat d’abord et discuter des conditions ensuite, avec des méthodes plutôt coercitives.
La conjoncture a été plutôt favorable aux compagnies aériennes ces dernières années et beaucoup ont fait pas mal de bénéfice ; les pilotes veulent des augmentations de salaire en conséquence mais auront ils la flexibilité de voir leurs salaires baisser le jour où la conjoncture se retournera? Car ça arrivera, ça arrive tout le temps. Mais les ajustements de salaire, c’est toujours dans un sens.
C’est plus facile de voter pour la grève que de se remettre en question, passer des interviews, des sélections et trouver un meilleur job.
Le libéralisme, c’est aussi la liberté pour l’employé de trouver mieux ailleurs.
Justin Fair a commenté :
23 juillet 2019 - 18 h 23 min
Mais alors pourquoi y a-t-il des “négociations salariales” annuelles ou pluri-annuelles de prévues s’il faut accepter sans discuter les propositions des Directions?
Nom a commenté :
23 juillet 2019 - 18 h 49 min
Des négociations salariales, ça veut pas dire qu’on obtient systématiquement une augmentation.
Et si c’est pas ce qu’on espérait, ben on fait avec ou va chercher mieux ailleurs.
Hirsch a commenté :
23 juillet 2019 - 19 h 08 min
Pas étonnant que la moitié sur moyen-courrier quittent BA pour rejoindre Easy
Rame a commenté :
23 juillet 2019 - 18 h 53 min
@nom : Vous pensez ne pas faire du politiquement correct et pourtant dans un discours libéral ce n’est que du politiquement correct votre argumentaire…
Se batte pour la qualité de son travail n’est pas plus facile que de partir ailleurs au premier pépin ou désaccord, certains parlerait de lâcheté… Comme quoi une même action peut avoir des visions bien différentes sur un même acte.
L’argument du politiquement correct et de la bien pensance ne sert qu’à discréditer les idées qu’on ne partage pas.
Nom a commenté :
24 juillet 2019 - 12 h 07 min
J’ai justement commencé par dire que je faisais pas du politiquement correct car je savais que je me heurterais à des propos comme le votre, car la majorité pense comme vous.
Tout le monde préfère s’entendre dire « on mérite 10% d’augmentation » plutôt que « aller voir ailleurs si ils paient plus »
Dans ma précédente compagnie, j’ai vu des collègues usés par 10 ans de frustration à râler pour les salaires, ou contre n’importe quoi.
Perso, j’étais satisfait, j’avais les conditions pour lesquelles j’avais signées donc pas de mauvaise surprise.
Pourtant, j’ai quand même trouvé mieux! Donc ça devrait bien devoir s’arranger quand on est mal dans sa boite au point de la détester…
Sauf que, je vous le confirme, c’est bien plus dur de se remettre en question et partir plutôt que faire quelques journées de grève (souvent les pilotes peuvent largement se le permettre financièrement et c’est plutôt un congé sans solde pour eux. Prenez un air outré si vous voulez mais c’est du déjà vu pour moi).
Alors pour la lâcheté, chacun l’interprète comme il veut.
De plus, je ne cherche pas à discréditer ce mouvement, ça me passe bien au dessus de la tête mais jusqu’à preuve du contraire, le but du site est de discuter et partager ses expériences.
Blaireau a commenté :
24 juillet 2019 - 15 h 53 min
L’argument si t’es pas content, va voir ailleurs vaut ce qu’il vaut.
Question ?
Vous aviez une famille, une femme qui travaille, ses enfants en études ?
Parce qu’en général, c’est un peu ce qui coince…
Et personnellement je n’approuve pas l’ultra-libéralisme qui verse 70% des bénéfices aux actionnaires et 5% aux employés.
Branson qui est pourtant un libéral ne partage pas votre point de vue = Si prenez soin de vos employés, ils prendront soin de votre entreprise.
Nom a commenté :
24 juillet 2019 - 17 h 18 min
Oui, j’ai une famille et tout le monde y a trouvé son compte.
Mais je vois pas le rapport, c’est pas parce qu’on est bloqué quelque part que ça permet de râler plus fort.
Si l’actionnariat est si bien rémunéré, je vous invite à acheter des actions, ce serait trop bête de passer à côté d’une si belle affaire.
Je suis absolument d’accord avec Branson, c’est pourquoi je suis heureux de travailler dans une super boite et j’invite les gens qui ne sont pas heureux quelque part à trouver une société où ils se sentent bien.