Le groupe Lufthansa a décidé de mettre fin aux vols long-courriers de sa filiale low cost Eurowings, qui perdra en outre le contrôle de Brussels Airlines – la compagnie belge devant faire l’objet d’un plan de redressement à l’automne. Une nouvelle cabine Premium a été dévoilée, qui sera installée l’année prochaine dans les Boeing 777X de Lufthansa et les 777-300ER et Airbus A340 de Swiss.
Lors d’une conférence avec les investisseurs le 24 juin 2019, le patron du groupe allemand Carsten Spohr a dévoilé une nouvelle stratégie, essentiellement axée sur un retour « le plus vite possible » dans le vert de la filiale low cost, qui devra « générer de la valeur durable pour les actionnaires » alors qu’elle devrait rester dans le rouge en 2019. « Plombée » par les coûts de l’intégration d’Air Berlin et face à la concurrence des easyJet, Ryanair ou autres Wizz Air, Eurowings va donc se concentrer sur le moyen-courrier à partir de la prochaine saison hivernale, abandonnant le low cost long-courrier qu’elle assure via une flotte de sept Airbus A330-200 (opérés par SunExpress Deutschland) et deux A330-300 et deux A340-300 (opérés par Brussels Airlines) au départ des aéroports de Düsseldorf, Francfort et Munich. Pas d’annonce concernant les routes proposées sur ce créneau, le groupe expliquant que la « responsabilité commerciale » sera transférée vers « l’organisation du réseau » – ce que certains interprètent comme une intégration de ces routes dans les réseaux de Lufthansa et autres « compagnies de réseau ».
Le groupe, qui vient de revoir à la baisse ses prévisions de résultat et fait en outre face à une menace de grève de PNC en Allemagne, se donne trois ans pour redresser Eurowings, avec pour objectif une baisse de 15% du coût unitaire d’ici 2022 via une productivité accrue et une « complexité moindre ». En clair, la low cost ne conservera qu’un seul AOC (certificat d’opérateur aérien) au lieu de ceux détenus par Eurowings et Germanwings en Allemagne, et Eurowings Europe en Autriche ; les pilotes sous contrat Germanwings devraient être intégrés chez Lufthansa à l’été 2022. Et elle n’opèrera plus que des avions de la famille A320, alors qu’elle utilise actuellement 17 Dash-8 Q400 chez LGW aux côtés de 32 A319, 55 A320 et un A321 (et elle attend 17 Embraer 190 devant être opérés par LGW, plus cinq A320 et A321 issus de la flotte de Lauda). Rappelons que LGW a été revendue au printemps au Zeitfracht Gruppe, ses vols pour le compte d’Eurowings devant cesser en 2021. Les monocouloirs pris en leasing devraient être remplacés par au moins une trentaine sortis des carnets de commandes de Lufthansa, qui attend entre autres plus de 135 A320neo et A321neo.
La première conséquence de cette stratégie pour Brussels Airlines est qu’elle ne dépendra plus d’Eurowings, dans laquelle elle était intégrée depuis le rachat de l’ensemble de ses actions par le groupe. Elle avait pris en novembre dernier le contrôle de la gestion du long-courrier, cédant quasiment tout le moyen-courrier à la low cost allemande. Il faudra cependant attendre « le troisième trimestre 2019 » pour en savoir plus sur l’avenir de la compagnie belge, quand un plan sera présenté incluant son « rapprochement » avec les compagnies de réseau que sont Lufthansa, Swiss et Austrian Airlines. Un plan de redressement est également évoqué, sans plus de détails même si les syndicats belges évoquent l’emploi au sol comme cible privilégiée.
Cette stratégie passera aussi chez les « compagnies de réseau » par une réduction annuelle de 1% à 2% des coûts unitaires, et par des « innovations dans la vente et la distribution devant contribuer à la croissance des revenus unitaires de 3% d’ici 2022. « Avec les compagnies aériennes de notre groupe, nous occupons une position excellente sur nos marchés nationaux, parmi les plus forts au monde », a déclaré dans un communiqué Carsten Spohr, président du Conseil d’administration et CEO de Deutsche Lufthansa AG. « Les sociétés de services de notre groupe sont également des leaders mondiaux dans leurs domaines. Nous voulons traduire cette force du marché encore plus systématiquement dans la rentabilité durable et la création de valeur. À cette fin, nous présentons aujourd’hui des actions concrètes qui renforceront notre efficacité et généreront de la valeur pour nos actionnaires. Parce que nous ne voulons pas simplement être Numéro un pour nos clients et nos employés: nous voulons être le premier choix pour nos actionnaires aussi ». Pour permettre aux actionnaires de « participer plus substantiellement » aux résultats du Groupe, la politique actuelle en matière de dividendes sera d’ailleurs modifiée : à l’avenir, 20 à 40% des revenus nets du groupe devraient être régulièrement distribués aux actionnaires. A moyen terme, le groupe Lufthansa vise à porter son cash-flow libre à au moins 1 milliard d’euros par an.
Côté passagers, on sait désormais à quoi ressemblera la future classe Premium, qui sera installée dans les 777X attendus fin 2020 par Lufthansa, ainsi que dans les 777-300ER et A340-300 de Swiss International Air Lines à partir du début 2021. Le groupe n’a pas fourni de détails, juste une photo montrant en particulier une coque fixe, un grand écran vidéo et un grand espace de rangement, mais il a mis en avant le succès de cette classe intermédiaire – la plus « productive » en termes de revenus par m² occupé, avec un résultat supérieur de 6% à la classe Affaires.
On retiendra enfin que Lufthansa se penche aussi sur la possibilité de vendre la classe Affaires « avec options », à l’instar de ce qu’Emirates Airlines a présenté ce mois-ci. Les tarifs seraient adaptés « aux besoins individuels », avec par exemple un coût supplémentaire pour avoir le « siège-trône » au milieu de la cabine du 777X. Mais il s’agirait en l’occurrence d’un « upgrade, pas d’un découplage », a assuré Harry Hofmeister interrogé par Australian Business Traveller.
Voilà qui remet des pendules a l'heure! a commenté :
25 juin 2019 - 8 h 32 min
Que n’avions nous pas eu comme bonheur de lire ici même nombre de posts fustigeant AF pour ne pas encore avoir su prendre le virage du long courrier low cost, promis semblait il au plus brillant avenir qui soit, condamnant comme arriérée une compagnie qui se laissait distancer par LH Group et qui plus est etait la seule au monde a g as piller des millions dans la creation d’une Joon qu’elle passait par pertes-et-profits quelques mois plus tard à peine!
Il semblerait que le low cost LC ne soit pas le graal espère…et si pour redresser une Eurowings dans la tempête, LH choisit de fermer le low cost LC, c’est que celui ci doit lui coûter un bras en terme de pertes financières, voire les deux… Ce secteur doit être la lourde, tres lourde pierre de granit qui tire tout vers le bas….et surtout, il doit être dans un etat financier tel qu’il n’y a aucun espoir de le ramener dans le vert… Bref, on est dans le cas d’école du ” pour sauver le malade, on doit l’amputer”….et naturellement, on ampute la partie la plus atteinte, la partie la plus gangrenée…
Voila qui remet sacrément les pendules a l’heure dans les reves fous des low-costeurs !
Change pour Brussels qui, du coup ne sera peut être pas remisée au placard!
czl a commenté :
25 juin 2019 - 13 h 02 min
Pourtant Joon assurait des vols long courriers vers plusieurs destinations avec des A340 vieillissants
CDB777 a commenté :
25 juin 2019 - 14 h 08 min
@CZL : JOON n’était pas une Low Cost. C’était ni plus ni moins qu’un outil de dérèglementation sociale visant a remettre en cause les accords collectif PNC.
JOON c’était du Air France-Canada dry. Service Air France, configuration tri classes cabine Air France, Pilotes Air France, assistance escales Air France, maintenance Air France, logistique Air France.
Seul le PNC n’était pas Air France.
Lady Gaga a commenté :
25 juin 2019 - 9 h 41 min
En même temps Lufthansa est très compétitif en prix sur l’ Europe -Asie a quoi bon une low cost
Norlau a commenté :
25 juin 2019 - 10 h 17 min
Il faudra bien qu’un jour les beaux-parleurs et donneurs de leçons de morale comprennent que tout le monde n’a pas les moyens de voyager sur une major, heureusement que les low costs sont là pour cette catégorie de pax. Et tant mieux si les LC font du mal aux majors, c’est la revanche des modestes sur les méprisants.
Entre rêve et réalités. a commenté :
25 juin 2019 - 10 h 48 min
Il faudra bien aussi que les gens adoptent le principe de leur réalité financière et ne cherchent pas à avoir ce qu’ils ne peuvent pas se payer…
Nico a commenté :
25 juin 2019 - 11 h 24 min
Exactement, ceux qui ne peuvent pas malheureusement, feront autre chose. Assez d’un ciel surchargé de billets pas cher. Arrêtons de faire voler des avions créant de la surcapacité, pollution inutile.
PanAm81 a commenté :
25 juin 2019 - 17 h 37 min
Enfin un commentaire qui a du sens!! Quand le low-cost n’existait pas, on savait se contenter des vacances que l’on pouvait s’offrir…aujourd’hui, ça critique les riches, mais ça veut faire pareil. Triste monde. Et je ne suis pas riche!
Rame a commenté :
25 juin 2019 - 22 h 18 min
Tout à fait! Laissons aux riches le droit de polluer, d’étaler leur richesse et de faire la morale aux pauvres qui eux polluent nettement. Vous remarquerez que personne ne remet en cause les jets privés qui volent avec peu de passager pour un poids CO2 immense, mais bon d’après vous posséder des chiffres numériques sur un compte en banque donne le droit de le faire alors…
Faire voyager QUE des riches a un avantage: a commenté :
26 juin 2019 - 10 h 46 min
On peut les taxer ENORMEMENT pour lutter contre leur propre pollution ( et celle des autres): ils ne bronchent pas…
L’inconveniente de faire voyager des gens qui n’ont pas les moyens de leurs ambitions, c’est qu’ils chopaient à tout bout de champ, hurlent au loup égorgé et nous pleurent des rivières sur les réseaux sociaux – type AJ- pour 5 ou 10 malheureux Euros …
Rame a commenté :
26 juin 2019 - 18 h 43 min
Ahaha elle était très drôle cette blague “on peut les taxer énormément ils ne bronchent pas” nous parlons bien des mêmes qui vont immatriculer leur bateau et avion dans des paradis fiscaux, qui paye des gens pour optimiser fiscalement à gogo et payer le moins d’impôts possible. Mais évidemment ils ne broncheront pas…
Quand vous aurez compris que si le modèle de réussite que l’on renvoie au monde entier est celui de voyager, consommer etc etc et que si rien ne change aussi pour les plus riches qui se goinfrent et polluent comme personne alors rien ne changera.
loracle a commenté :
25 juin 2019 - 10 h 49 min
La différence de prix entre Major et Low cost à service identique, est de plus en plus faible.
Mais, il est vrai que c’est tellement bien de prendre un avion Low Cost ou le personnel est sous-payé, exploité…
Mais c’est vrai que l’on s’en fout, on part en vacances…
Belle conception
Bencello a commenté :
25 juin 2019 - 12 h 30 min
Ce n’est pas parce que LH arrête Eurowings (en LC seulement) qu’elle arrête le low-cost.
Les évolutions des majors, vers des prix d’appel bas (+ suppléments éventuels), C’EST du low-cost. La différence réside dans un fractionnement de l’appareil avec d’autres classes qui , en payant plus cher, contribuent à ce que les passagers d’Eco paient peu cher.
Les voyageurs qui prennent les majors sont loin d’être des méprisants. Par ailleurs, la logistique bien plus légère en MC ou CC permet, elle, le succès de compagnies 100% low-cost.
Au final, de toute façon, il y a bien longtemps que la frontière entre les deux mondes(Low-cost et Majors) n’est plus qu’une passoire, chacun faisant allègrement tout ce qui peut permettre de remplir et rentabiliser un appareil.
Les Fast-food c’est mauvais pour la santé a commenté :
25 juin 2019 - 12 h 54 min
Et les LC font mal à la planète en déversant des hordes de touristes. Les gens veulent soit disant du dépaysement alors qu’aujourd’hui ils retrouvent et consomment dans les meme chaîne que partout ailleurs dans les grands mall. Alors autant rester à proximité, surtout quand on a pas les moyens. Ce je m’as Tu vu à outrance
Blaireau a commenté :
25 juin 2019 - 17 h 11 min
Moi aussi j’aimerais bien rouler en Lamborghini Gallardo.
Mais bon je roule en Peugeot…
Jean Pierre a commenté :
25 juin 2019 - 10 h 25 min
LH se met aussi à la premium à coque fixe. Le siège actuel était pourtant parfait, ce qui ne l’était pas c’était le positionnement de cette cabine dans les avions.
Dès lors que la rentabilité de la premium est supérieure à la business, une densification de cette cabine ne serait-elle pas envisageable car j’ai remarqué que le nombre de sièges disponibles en premium est toujours inférieur à celui en business.
Sphinct Air a commenté :
25 juin 2019 - 11 h 07 min
Vu que lh veut s’offrir condor Ça ferait doublon
Jona a commenté :
25 juin 2019 - 12 h 34 min
En tout cas pour l asie quelle interet de prendre une low cost vu les prix des billet . aucun avantage
czl a commenté :
25 juin 2019 - 13 h 04 min
Condor, une fois rachetée par LH, ne sera-t-elle pas de fait la nouvelle compagnie Long courrier low cost de Lufthansa?
Condor chez LH? Rien de moins sûr ! a commenté :
26 juin 2019 - 8 h 01 min
Lors de ce meme point financier pour investisseurs, le vice-CEO de LH Group a déclaré qu’il pensait que LH ne serait pas sélectionnée pour la reprise deCondor , et que pour lui, ce serait étrange qu’elle le fût, compte tenu du niveau de l’offre de LH si l’on tient compte des engagements financiers auprès de fonds de pension pris par Condor et à ce jour non honorés par cette dernière, et que LH refuse de reprendre à son compte dans un éventuel deal…