La FAA a confirmé mercredi la publication prochaine d’une mise à jour du logiciel anti-décrochage des Boeing 737 MAX, le MCAS étant mis en accusation dans les deux crashes des compagnies aériennes Ethiopian Airlines et Lion Air qui ont fait 346 victimes. Le FBI serait impliqué dans l’enquête, mais le Sénat compte bien interroger les responsables de Boeing, et les assignations du ministère de la justice se multiplient.
Le BEA français, qui avait extrait les enregistrements des deux boîtes noires du vol ET302, et le NTSB américain ont envoyé des enquêteurs en Ethiopie pour assister les autorités locales dans l’enquête sur l’accident le 10 mars 2019 d’un 737 MAX 8 d’Ethiopian Airlines, qui a entrainé la mort des 157 personnes à bord – le deuxième pour ce type d’appareil après celui de la low cost indonésienne Lion Air en octobre dernier. L’enregistreur des données de vol et celui des voix du cockpit (FDR et CVR) ont déjà montré des « similarités claires » entre les deux accidents ; un rapport préliminaire est attendu le mois prochain.
Alors que 371 Boeing 737 MAX 8 et MAX 9 livrés à ce jour sont cloués au sol, la FAA américaine (Autorité fédérale de l’Aviation) a écrit aux régulateurs du reste du monde pour confirmer que l’installation de la mise à jour du logiciel du système MCAS anti-décrochage des monocouloirs remotorisés, ainsi que la formation concernée, étaient « sa plus haute priorité ». Elle avait demandé au constructeur de publier cette mise à jour d’ici la fin du mois, et selon la presse américaine l’upgrade pourrait être officialisé lundi prochain ; mais si l’Indonésie (qui a déjà publié un rapport préliminaire sur le crash de Lion Air) a annoncé hier attendre des nouvelles de la FAA « en avril », l’Europe et le Canada ont déjà annoncé que leurs régulateurs effectueraient leurs propres vérifications sur la mise à jour. Une partie de la mise à jour concernerait en particulier le passage d’une à deux sondes de mesures pour l’analyse du logiciel, et la limitation du système en cas d’intervention manuelle des pilotes.
Aux Etats-Unis, le FBI n’a toujours pas confirmé son implication dans l’enquête criminelle dans le cadre de laquelle se multiplient les assignations suite à la formation dès le lendemain du crash d’Ethiopian Airlines d’un « grand jury fédéral »; mais après le Seattle Times ce sont CBS et USA Today qui citent des sources anonymes selon lesquelles l’agence a demandé aux employés de la FAA à Seattle de « sauvegarder tous les documents » liés à la certification des 737 MAX. La secrétaire américaine aux Transport Elaine Chao a demandé mardi un audit pour « établir un historique factuel objectif et détaillé des activités ayant conduit à la certification de l’avion Boeing 737 Max 8 ». Cette enquête criminelle est une première aux Etats-Unis depuis le crash de ValuJet en mai 1996, quand un McDonnell-Douglas DC 9 reliant Miami à Atlanta s’était écrasé peu après le décollage suite à un incendie en soute, tuant les 110 personnes à bord (la société ayant chargé des produits dangereux dans la soute avait été condamnée). Rappelons qu’en France, les poursuites criminelles sont quasiment systématiques en cas d’accident aérien.
Le Sénat américain organisera le 27 mars une audition des fonctionnaires impliqués sur les 737 MAX et la sécurité aérienne en général, sans que l’on sache quand les responsables de Boeing seront entendus par le Comité aux transports, suite à la polémique sur la délégation de certaines parties du processus de certification par la FAA à Boeing. Une décision qui avait été prise par le Congrès américain après les attentats du 11 septembre 2001, et avait été étendue depuis notamment en raison de réductions du personnel à la FAA.
Rappelons que Boeing a suspendu toutes les livraisons de 737 MAX mais pas leur production (52 appareils par mois).
NDR a commenté :
21 mars 2019 - 9 h 13 min
Faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain le 737 Max est un bon avion :
“et la limitation du système en cas d’intervention manuelle des pilotes”
Boeing avait déjà informé dès le 14 novembre 2018 les Cies des deux boutins permettant de suspendre le pilotage automatique et continuer en conduite manuel :
https://www.capital.fr/entreprises-marches/le-boeing-737-max-pourrait-etre-modifie-apres-le-crash-lion-air-1315659
Ont elles toutes appliqué ces consignes ? Ils parait que non : beaucoup de pilotes américains disent qu’on ne leur a rien dit..
DAUMONT a commenté :
21 mars 2019 - 10 h 21 min
Le 737 Max800 un bon avion qui, à peine sorti, a déjà tué 346 pax ! Effectivement un bon avion ? Contrairement à ce que vous affirmez tous les forum sur le sujet disent : le MCAS n’a rien à voir avec le pilote automatique, il fonctionne même en mode manuel. Il est déconnectable et à ce moment l’avion devient instable puisque le correcteur de stabilité est déconnecté. Ya un problème ?!!
Max a commenté :
21 mars 2019 - 11 h 12 min
Attendez les premiers résultats des écoutes CVR et analyses DGDR . Qui apporteront un début de réponse . Le constructeur devra mettre à plat le système De protection MCAS . L équipage technique doit avoir la main .( identifier et isoler rapidement un système défaillant )c est le concept du constructeur sur les séries 300….800.
Christian Laborde a commenté :
21 mars 2019 - 12 h 17 min
Un avion sain doit l’être en toute circonstance. si un système dysfonctionne comme ici le MCAS l’avion ne doit pas être mis en péril c’est le principe fail-safe. Or le 737 MAX ne l’est pas. Donc ce n’est pas un bon avion.
Checklist a commenté :
21 mars 2019 - 10 h 10 min
J’aime bien Boeing, plus qu’Airbus mais ils ont pêché par orgueil.
Pour les initiés Airbus s’était comporté comme un petit diable lorsque Leahy disait en 2011 “inutile de faire un remplaçantde 737 pour obtenir 2% d’efficacité.”
Oui mais seulement le 737 était remplaçable non pas prcequ’il est pas efficace mais bien parce que ce vieux coucou n’a pas la garde au sol suffisante pour avoir de manière “descente” les nouveaux moteurs Leap-56 sans avoir à les avancé et corriger (à tort) l’aérodynamique /l’enveloppe avec ce logiciel MCAS.
Bien entendu MCAS à été trompé ic à cause des sondes pitots (AOA) mais l’autre erreur est que MCAS est connecté avec seulement un AOA.
Si vous avez le malheur d’avoir ce ne serait ce qu’une panne du mauvais AOA, vous êtes condamné.
Se sont des circonstances malheureuses qui viennent s’ajouté.
Vous peser 100 milliards en une annee de chiffre d’affaire et vous ne pouvez même pas lancer un nouveau programme à 15 milliards pour les 30 ou 40 prochaines années ?
Houston nous avons un probleme !…
DAUMONT a commenté :
21 mars 2019 - 10 h 27 min
Est-il vrai que Boeing a conçu le 737 volontairement bas afin que l’inspection des moteurs puisse se faire facilement par un homme au niveau du tarmac ?
oui mais... a commenté :
21 mars 2019 - 13 h 52 min
oui, mais cette décision date du début des années ’60…puisque le premier B737-100 est entré en service ( chez LH) en 1965. Et à cet époque cela avait du sens car s’agissant de la première version des 737 (les -100 & -200), si vous regardez les photo, l’avion était équipé de réacteurs PW longs et fins à petit diamètre de soufflante ( d’où le bruit, mais c’était alors tout ce qu’on savait faire) et ces moteurs étaient en quelque sorte ” collés” sous la voilure et le bout avant du moteur ne dépassait quasiment pas du bord d’attaque: ce qui revient à dire que la masse du moteur était plus reculée qu’aujourd’hui par rapport au centre de gravité et centre de poussée de l’avion.De plus cet implantation basse de l’ensemble moteurs-ailes permettait la conception d’un train d’atterrissage plus court et donc moins lourd mais aussi moins encombrant quand il s’agit de le rentrer…
Pour réduire les consommations et niveaux sonores, les motoristes ont au fil du temps développé les moteurs par augmentation du diamètre de la soufflante: sur le B737, c’est avec la version -300 (puis bien sur -400,-500 ) que ces nouveaux moteurs( CFM franco-américains en monte unique d’usine, c’est à dire sans choix de constructeur pour les clients) apparurent: ceci nécessitait d’avancer le moteur pour des raisons aérodynamiques ( écoulement de l’air à la jonction mats moteur- bord d’attaque)..mais comme il n’était pas possible d’augmenter la taille des trains d’atterrissage principaux, cela posa un problème de garde au sol de la prise d’air du moteur: vous constaterez sur les photo des 737-300/-400/-500 la solution originale trouvée par les ingénieurs: l’anneau d’entrée d’air n’est pas circulaire mais présente un aspect “aplati” sur la partie basse..
Puis vint le MAX, avec des moteurs encore plus gros, encore plus encombrants et encore plus lourds ( encore plus performants aussi en poussée et consommation)
L’intégration de ces moteurs a nécessité de les avancer encore plus, et donc d’éloigner encore plus leur masse des centres de gravité et de poussée de l’avion…ce qui “rétrécit”la plage de stabilité..sur ces versions, elle est même assez ténue et c’est pour cela qu’un contrôle automatique à dû être crée..afin de garder la stabilité de l’avion en toute circonstance…
C’est l’association d’une enveloppe de stabilité réduite couplée à une nécessité de réaction hyper rapide qui rend cet avion dangereux…s’il y a une panne ou un défaut dans la détection/l’analyse/la correction lorsqu’une possible sortie de “l’enveloppe de vol” est en chemin…
oui mais... a commenté :
21 mars 2019 - 14 h 00 min
J’ai fait une petite erreur: sur le 737-300 la première raison de la nécessité d’avancer le réacteur n’est pas ” d’ordre aérodynamique”, mais simplement due au fait le nouveau réacteur était déjà d’un trop grand diamètre pour être ” collé sous l’aile”: il ne passait plus dans la place disponible par rapport au sol et à cause de la présence du train d’atterrissage. La solution trouvée a donc été de le mettre en avant de l’aile et de le remonter un peu ( d’où ensuite les questions aérodynamiques entre mats moteur et bord d’attaque.)
moonmartre a commenté :
21 mars 2019 - 10 h 54 min
@CHECKLIST: Ce qui me sidère dans cette affaire c’est que nous avons à faire à un dispositif, le MCAS, imparfait certes, mais surtout comme vous le signalez connecté à une seule sonde AOA.
Vous pouvez optimisez autant que vous voulez le soft du MCAS, si la seule sonde utilisée plante, le reste ne sert à rien.
Comment concevoir que Boeing n’a pu se contenter que d’une seule sonde sur un dispositif aussi sensible. Le coût? J’ose espérer que non.
Les avions militaires n’ont certes pas le problème du coût, mais quand même, je considère que c’est une faute grave.
Prendre le B737Max, c’est la roulette russe vis à vis de cette sonde.
Max a commenté :
21 mars 2019 - 11 h 21 min
En effet récupérer l.information à partir d une seule AOA ! Il y a urgence!! Pour BOEING .(remettre à plat etc )
moonmartre a commenté :
21 mars 2019 - 11 h 03 min
@NDR : ce lien vous permettre sans doute d’avoir une idée précise de ce que pensent certains pilotes américains:
https://www.theverge.com/2019/3/13/18263751/boeing-737-max-8-pilot-complaint-autopilot-mcas
Checklist a commenté :
21 mars 2019 - 12 h 53 min
@ Moonmartre
Vous suggérez quoi ?
OK Boeing a eu tort il y a eu des victimes OK.
Une enquête criminelle a été ouverte aux USA contre Boeing et le FAA cae Boeing a dû certifier lui même quelque parties du MAX.
Oui Boeing était sous pression en 2011 car AA menaçait de prendre près de 100 A320 néo alors que Boeing travaillait déjà sur un nouveau monocoulour.
Oui Airbus à tiré les ficelles par la voix de John Leahy pour ne pas arranger les choses.
Oui nous avons tandance à prendre Boeing pour le méchant et Airbus pour le chevalier blanc.
Oui se sont des industriels autant que l’autre dirigés par des actionnaires aux dents un peu longues, qui ont décidé récemment de faire stopé le A380 car il ne rentrait plus dans leur plans. Les ceo autant pour Boeing que pour Airbus ne font que représenté ces gens.
Oui sur le plan humain Boeing ferait mieux d’indemniser les familles.
Oui malgremé cet argent, cela ne leur feront pas revenir. C’est la vie !
Les accidents permettent de ne pas reproduire ce genre d’erreur surtout dans un monde connecté aujourd’hui, émotif ca il y a 25 ans on n’en fessait pas tout un plat et beaucoup d’avion se sont crachés.
Oui Boeing à déçu dans le sens où les avions de dernièree génération tel que les 777, A330, A380, 787 et A350 puis A320neo sont des avions faibles
Pour le MaX ils se sont écartés du ce qui était mature et eprouvé pour explorer une nouveauté “ridicules”
Il faut revenir aux bases.
Lancer un tout nouveau avion car Airbus ne pourra satisfaire le marché tout seul et vice et versa!
Celui ci devrait être basé sur le 787 et/ou 777 éprouvés
Pas besoin de business case la marché des monocouloirs est énorme.
L’option est de le rattaché au NMA/797 pour facilité le lancement du moyen de gamme 797…
Aeronautiquement