Deux avions de la compagnie aérienne low cost Southwest Airlines se sont heurtés au sol samedi à Newark, sans faire de blessés. Mais des problèmes de maintenance à répétition depuis le mois dernier l’ont poussée à intenter une action en justice contre son syndicat de mécaniciens, quasiment accusé de sabotage.
Le tarmac de l’aéroport de Newark-Liberty était recouvert de neige le 2 mars 2019 vers 7h00, quand un 737-800 de la spécialiste américaine du vol pas cher, devant assurer un vol vers Fort Lauderdale avec 140 passagers et cinq membres d’équipage, a quitté la zone de dégivrage. Mais son winglet gauche a percuté l’aile d’un autre 737-800, devant lui partir vers Nashville et qui était arrêté pour être dégivré. La collision n’a pas fait de blessés, un des passagers photographiant un employé au sol ramassant des débris. « Les deux avions ont été ramenés aux portes d’embarquement où nos employés ont assisté les clients dont les projets de voyage avaient été interrompus », a déclaré Southwest dans un communiqué. Les passagers vers Fort Lauderdale ont pu voyager le même jour sur un autre avion, les 102 en partance pour le Tennessee étant replacés sur des avions au départ de LaGuardia et Newark.
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Si l’incident n’est pas inhabituel surtout dans des conditions météo difficiles, les problèmes techniques rencontrés par la low cost ont selon elle une autre raison : pour la deuxième fois en trois ans, elle poursuit son syndicat de mécaniciens en justice, l’accusant dans sa base de Dallas de « ralentissement illégal du travail clouant des avions au sol et perturbant le programme de vols ». Les négociations avec le syndicat Aircraft Mechanics Fraternal Association (AMFA) trainent depuis six ans, et depuis l’échec d’une réunion début février le nombre moyen d’appareils immobilisés pour maintenance est passé de 14 à 62 par jour (sur 750 en service). Southwest accuse donc le syndicat d’avoir ralenti l fonctionnement de la maintenance et volontairement immobilisé des avions de nécessitant qu’une intervention légère, afin de faire pression sur la direction. Certains jours le mois dernier, Southwest a dû annuler plus de 10% des 4000 vols prévus pour cette unique raison, avance-t-elle.
Le président du syndicat de pilotes SWAPA Jon Weaks a de son côté affirmé que le low cost « tribalise et fait passer les techniciens pour des boucs émissaires » afin de mieux cacher des opérations « inefficaces ». Les dernières semaines ont montré selon le syndicaliste « à quel point la haute direction de Southwest Airlines se comporte mal, comment elle considère vraiment le monde du travail, et à quel point sa communication et l’exécution de nos opérations quotidiennes étaient inefficaces », ce qui devrait rendre « inquiets tous les employés ». Et d’accuser la compagnie de faire pression sur la maintenance pour qu’elle remette en service des avions « en dépit du danger pour la sécurité », avant de rappeler justement la météo récente quand les tempêtes de neige ont augmenté le nombre d’incidents relatifs au mauvais temps, ou la hausse du nombre de chocs dans les compartiments bagages – auxquels il faut ajouter une alerte sur un joint de filtre à huile dans les moteurs de 22 737 MAX 8, pour lesquels l’approvisionnement en pièces de rechange reste compliqué vu que l’appareil est encore peu déployé.
La loi fédérale américaine interdit aux employés des compagnies aériennes de faire la grève sauf si un conseil de médiation fédéral déclare l’impasse dans les négociations, ce qui n’est pas arrivé chez Southwest. Qui a du coup déclaré la semaine dernière des « états d’urgence opérationnelle » dans des bases de maintenance (Dallas Love Field, Houston-Hobby, Orlando ; cela lui permet de réduire les possibilités d’arrêts maladie, d’imposer des heures supplémentaires et de limiter le temps de travail « non-critique » – y compris les réunions syndicales…
Blaireau a commenté :
4 mars 2019 - 13 h 27 min
Southwest ? Ryanair ? même combat ?
Bsb a commenté :
4 mars 2019 - 18 h 11 min
Les dirigeants de Southwest sur ce coup-là arrivent à faire passer MOL pour un gars sympa ?