Trois repreneurs, tous à 100% français, auraient été retenus par les actionnaires chinois de l’aéroport de Toulouse, dont la vente des parts devrait être bouclée au mois de mai.
Selon La Dépêche, les trois candidats sélectionnés par Casil Europe pour reprendre ses 49,99% du capital de l’aéroport de Toulouse-Blagnac seraient un consortium formé par Vinci Airports, la Caisse des dépôts infrastructure et Prédica (groupe Crédit Agricole) ; un deuxième consortium mené par la société de capital investissement Ardian avec la Banque Populaire Occitane, la Caisse d’Epargne Midi-Pyrénées et les fonds Mirova (Natixis) ; et enfin le groupe Eiffage sans autre associé. Ces trois candidats, parmi dix dossiers déposés, auraient jusqu’au 15 mars 2019 pour déposer une offre, la vente devant être bouclée au mois de mai.
Casil Europe avait acquis en avril 2015 la moitié du capital de l’aéroport de Toulouse pour 308 millions d’euros, avec l’espoir d’acquérir d’ici avril 2019 les 10,1% conservés par l’Etat. Mais ce dernier refuse de les lui céder, et des différents sur les dividendes avec les autres actionnaires publics ont poussé l’actionnaire chinois à décider fin janvier de lancer le processus de vente de ses parts, mandatant la banque Lazard pour trouver des repreneurs.
Ces parts seraient aujourd’hui valorisées à 500 millions d’euros. Un porte-parole a toutefois précisé hier dans Les Echos qu’il pourrait très bien ne pas y avoir de vente in fine. Charles Champion, président du Conseil de surveillance d’ATB, expliquait en janvier que « l’important est que cela ne remette pas en cause les décisions, la gouvernance, et le management ».
On rappellera qu’un rapport de la Cour des comptes l’année dernière jugeait que le processus de privatisation de Blagnac présentait « de graves insuffisances » (manque d’exigence sur les capacités financières ou l’expérience aéroportuaire) et demeurait « inabouti », mais qu’il avait été amélioré pour la vente des aéroports de Lyon et Nice.
Le trafic passager à Toulouse-Blagnac a progressé de 3,8% l’année dernière par rapport à 2017 pour atteindre 9,63 millions de clients. Une croissance portée par le trafic international (+7,1%) et le low cost (42,2% du total) en général, et par la compagnie aérienne easyJet en particulier qui y est devenue le premier opérateur devant Air France. Son objectif pour 2019 : dépasser le cap des 10 millions de passagers.
beber a commenté :
19 février 2019 - 11 h 12 min
je ne serais pas très favorable à ce que ce soit Vinci qui reprenne l’aéroport. Ils ont déjà Lyon, divers autres aéroports en France, Nantes (pour le moment) et si en plus ils ont ADP ça pourrait aboutir à un quasi monopole sur les aéroports français. En plus sur le fait d’avantager la partie commerciale au détriment du fonctionnement et du confort d’utilisation de laéroport ils n’ont pas l’air d’être beaucoup mieux que Casil. Après je sais que de toute façon mon avis ne va rien changer.
ledude a commenté :
19 février 2019 - 16 h 12 min
Tout à fait d’accord, Vinci se gave sous prétexte qu’il faut “libéraliser”, que les chambres de commerce ne savent pas gérer, que le monopôle d’Etat est dépassé, tout ça pour aboutir à ce que Vinci possède tous les aéroports et s’engraisse au détriment des régions desservies et des passagers. C’est la même gabegie que pour les autoroutes. On vient de s’apercevoir que le “miracle chinois” était crapoteux, on ne va pas s’en remettre une couche quand même ?! Est ce qu’on peut avoir une projection d’avenir autrement qu’à travers le prisme du pognon ? Merci !
anti-technocrates a commenté :
19 février 2019 - 18 h 39 min
le TRI des sociétés d’autoroutes une fois le service de la dette retraitée est de 8% (reprise de 30 milliards d’euros de dettes des ex SEM et achat du droit de concessions 15 milliards)….. Le mythe à la peau dure…. Pour ne pas dire le fantasme !
Lyonnnais a commenté :
19 février 2019 - 11 h 37 min
@Beber : je ne vois pas de situation de monopole évoluer quelque soit le repreneur de Toulouse : de toute façon, un toulousain ne décollera pas de LYS du fait d’un opérateur différent, et un lyonnais ne partira pas depuis Toulouse !
Pour Lyon, la concurrence depuis Genève par exemple est certainement plus impactante …!!
Airbid a commenté :
19 février 2019 - 15 h 18 min
Pourtant si Vinci acquiert ADP, en plus d’autres Aéroports francais, il y a danger de déséquilibre en faveur de Paris. N’oubliez pas que la France est un pays centralisateur et que les désirs de la Cie AF seront toujours considérés .
julien31 a commenté :
19 février 2019 - 14 h 20 min
Dans cette “affaire” il est question de pognon et pas du tout d’aviation .
Les passagers , comme à l’accoutumé , paieront la note au final .
nonaucdgexpress a commenté :
19 février 2019 - 15 h 47 min
Quelle est la part du trafic à l’international à Toulouse? SUr ce trafic, AF ne doit pas être en situation de monopole, les compagnies à bas coûts doivent se tailler la plus grosse part du trafic.
TERMINATOR a commenté :
19 février 2019 - 18 h 45 min
L’option Eiffage parait la plus pertinente, pas de risque d’abus de position dominante comme avec Vinci et cela ouvrirait le marché à un nouveau challenger,ou il existe une vraie culture concession/construction.
Le troisième dossier n’est qu’une proposition de purs investisseurs financiers…..!
Mais CASIL vendra au plus offrant inévitablement…
Filoustyle a commenté :
20 février 2019 - 6 h 01 min
Je suis d’accord avec vous et en plus Eiffage est parti prenante dans tous les gros chantiers toulousain (Parc des expo, metro ligne A et B etc etc.. ) mais surtout et certainement dans la construction de la 3eme ligne de metro, qui je suis sur sur le coup desservira l’aéroport avec une station dédiée plutôt qu’un tram cadancé.
En éffet Eiffage serait certainement plus enclin à investir dans sa propre station de métro in situ.
rv2lyon a commenté :
19 février 2019 - 21 h 59 min
C’est marrant, on a l’impression de lire des commentaires de gilets jaunes. Les sales capitalistes, ils ne voient que le pognon et c’est nous, pauvres utilisateurs qui allont en payer les pots cassés.
Pour qu’une compagnie privée fonctionne, il lui faut des clients et si le service n’est pas bon, les clients s’en vont. Prenez deux exemples loins de chez vous. Strasbourg et Mulhouse. Strasbourg avait plus de passagers que Mulhouse. Il y a eu refus de recevoir des lowcost alors que Mulhouse a décidé d’accueillir Easyjet.
En 2000, 2M de passagers à Strasbourg et 3,5M à Mulhouse. L’un des aéroports est géré en multinational et donc comme une société privée, l’autre par la CCI. 2018, Mulhouse 8,5M de passagers, SXB 1,2M. Je ne vous parle pas des emplois engendrés en comparaison et tout ce qui va avec en retombées économiques.
Alors on peut toujours et encore hurler aux loups contre les sales capitalistes, mais jusqu’à présent, donnez-moi un exemple sur terre d’un système de répartition des richesses de façon équitable qui a fonctionné politiquement ? AUCUN ! Le capitalisme n’est pas la panacée, je vous l’accorde, mais au moins il fait vivre des millions de personnes en France et si l’état Français a plus de 5.000.000 de fonctionnaires, ceux-ci sont financés par les salariés du privé par leurs impôts.
Et je suis nettement plus fier en tant que Lyonnais que Vinci soit à la tête de l’aéroport qu’un groupe Chinois. Et si la progression depuis deux ans du trafic est toujours aussi bonne par rapport à MRS ou TLS, c’est peut-être gràce aux investissements et à une politique ambitieuse.
Et pour faire de l’aviation, des aéroports et donc des passagers dans les avions, il faut oui du pognon comme vous le dites. Et cela, c’est l’investisseur privé qui l’amène car sinon, c’est l’état et l’état c’est qui qui le finance ? Nos impôts, mais les Français ils ne veulent pas payer d’impôts, ils veulent juste du service gratuit.
Halte aux pleureuses!!!
Dakota a commenté :
20 février 2019 - 10 h 14 min
RV2 Lyon a tout dit et bien (c’est signé par un ex agent de l’État…). Il faut offrir des billets d’avion aux “pleureuses” professionnelles pour qu’elles expérimentent les aéroports du Cambodge (et les excellent sites internet concernés) depuis qu’ils sont gérés par Vinci et leur montrer une vidéo de ce que c’était avant. Alors oui, Vinci est une SBL (société à but lucratif), mais est-ce que les Pleureuses travaillent elles-mêmes bénévolement pour l’intérêt général ?