Ce lundi marque le début des élections professionnelles pour les 45.000 employés de la compagnie aérienne Air France, après quatre ans marqués par de multiples grèves et le départ de deux PDG et alors qu’elle recrute dans la maintenance. La nouvelle gouvernance du groupe sera présentée demain en Conseil d’administration, la situation de Pieter Elbers à KLM étant au cœur de toutes les rumeurs, tandis qu’une liaison entre Paris et le Pakistan serait de nouveau à l’étude après onze ans d’absence dans le pays – ce que le groupe dément.

Du 18 février au 11 mars 2019, les employés de la compagnie nationale française sont appelés à élire leur représentants par vote électronique (une première) aux sept comités sociaux et économiques qui remplacent les comités d’entreprise. Quatre ans après la précédente élection, les syndicats rappelleront à leurs troupes en particulier les résultats obtenus en 2018 après quinze jours de grève qui ont coûté 335 millions d’euros à Air France, mené au départ de Jean-Marc Janaillac et à son remplacement à la tête du groupe par Benjamin Smith – qui leur a accordé en octobre une hausse de salaire générale de 2% en 2018 et 2% en 2019. Des accords catégoriels ont en outre été signés avec les PNC et le personnel au sol, tandis que le résultat de la consultation des pilotes sera connu demain. Si le quorum de 50% de suffrages valables n’est pas atteint à la mi-mars, un deuxième tour sera organisé à partir du 25 avril.

En 2015, toutes catégories confondues, la CFE-CGC alliée à l’UNAC (18%) s’était emparée de la première place devant FO alliée au SNPNC (16%), l’UNSA Aérien (15%), la CGT (14%) et la CFDT (13%). Par catégories professionnelles, le vote du personnel au sol avait couronné il y a quatre ans la CFDT (20,3%) devant la CGT (19,7%) et la CFE-CGC (18,7%) ; chez les hôtesses de l’air et stewards, le SNPNC/FO et l’UNSA avaient recueilli 46% des suffrages devant l’UNAC (22%) et le SNGAF (9%) ; enfin chez les pilotes, le SNPL comptait 65% des vois devant le SPAF (21%) et Alter (9,85%).

Côté emploi justement, Air France affiche 33 offres dans la maintenance aéronautique, allant du mécanicien hangar et piste à l’ingénieur de conception en passant par le Customer support manager ; « l’opportunité de rejoindre des équipes à la pointe de l’innovation ». Voici les liens pour postuler http://bit.ly/2Ec6hEd et pour en savoir plus http://bit.ly/2IgBk5F

Air France : élections, emploi, gouvernance du groupe et Pakistan 1 Air JournalAir France-KLM présentera ses résultats annuels mercredi, suite à un conseil d’administration qui devrait voir la résolution du cas Pieter Elbers, le patron de la filiale néerlandaise au cœur de tensions sur la gouvernance du groupe et dont le mandat arrive à échéance fin avril. Selon les sources de La Tribune, l’organisation désirée par le CEO Ben Smith renforcerait la coopération d’Air France et de KLM « sur plusieurs secteurs clés comme la flotte sans toucher aux structures d’organisation actuelles », KLM gardant son dirigeant et Air France Anne Rigail mais les deux étant nommés DG adjoints du groupe. Le problème de l’arrivée de Ben Smith au conseil de surveillance de KLM (qu’elle a toujours refusée) pourrait selon le site économique être réglé par le remplacement du CEO par Anne-Marie Couderc, présidente non-exécutive du groupe.

Remise à cette dernière, une pétition de soutien à M. Elbers a recueilli près de 25.000 signatures chez les 35.000 employés néerlandais, histoire d’afficher un peu plus leur attachement à la quasi-indépendance de la filiale dont le comité d’entreprise avait très publiquement critiqué Ben Smith et Air France en particulier. Le dirigeant du groupe s’est rendu vendredi à La Haie, où il été reçu par le ministre des finances et celui des transports qui s’ils n’ont pas détaillé le contenu des discussions ont laissé entendre qu’elles portaient sur la comparaison des performances financières d’Air France et de KLM, ainsi que sur la « protection » de cette dernière et de l’aéroport d’Amsterdam-Schiphol selon le ministre des finances Wopke Hoekstra.

On retiendra enfin l’information venue du Pakistan selon laquelle Air France pourrait reprendre ses vols vers le pays, onze ans après l’avoir quitté. Selon le ministre du pétrole Ghulam Sarwar Khan, la compagnie française pourrait suivre l’exemple de British Airways (qui relancera un Londres – Islamabad en juin prochain) « après avoir constaté un environnement des affaires propice sous le leadership dynamique du premier ministre Imran Khan, qui veut entreprendrait des efforts pour favoriser l’harmonie entre amis et voisins ». D’après le ministre, la volonté du Pakistan de se développer comme hub pour le commerce et les investissements sera facilité par les changements de politique, les ressortissants de 50 pays devant bénéficier de visa à l’arrivée.

Air France a démenti cette information lundi. A ce jour, les seules liaisons entre la capitale pakistanaise et l’Europe sont assurées par Pakistan International Airlines (Paris-CDG, Londres, Birmingham, Manchester, Barcelone, Milan, Copenhague, Oslo…), Turkish Airlines s’y posant en provenance d’Istanbul.

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