La compagnie aérienne allemande Lufthansa cherche à poursuivre en justice un passager qui aurait délibérément réservé un billet d’avion moins cher, sans intention de se présenter pour la dernière étape de son voyage
La compagnie aérienne a déclaré que le passager avait exploité le système de billetterie qui privilégiait les vols sans escale, généralement affichés à des prix bas. Le passager avait ainsi obtenu une bonne affaire en achetant un billet à escales multiples. En l’occurence, l’homme avait réservé un vol aller-retour depuis Oslo en Norvège pour Seattle aux États-Unis via Francfort en Allemagne. Le petit malin a bien respecté ce plan de vol à l’aller, mais a définitivement débarqué en Allemagne pour ne pas utiliser le tronçon suivant jusqu’à Oslo.
Or, la compagnie aérienne allemande estime qu’il a violé ses conditions générales de vente et lui réclame la différence entre le prix effectivement payé par le passager, 657 euros en profitant des réductions pour vol indirect, et ce qu’il aurait dû payer pour sa réservation en vol direct (à Stuttgart), soit 2769 euros. Une première décision de justice à Berlin a déjà été rendue mi-décembre en faveur du passager, car le tribunal estime difficile, voir impossible de valider la justification du calcul par Lufthansa qui réclamer la somme exacte de 2112 euros. Mais Lufthansa a interjeté l’appel et l’affaire se poursuivra devant un autre tribunal.
Le principe selon lequel les compagnies aériennes facturent moins pour plus de vols est à la base des stratégies de tarification des « opérateurs de réseau » tels que Lufthansa, Air France et British Airways. Un nombre croissant de passagers cherchent à tirer parti de ces politiques tarifaires, avec des sites en ligne tels que Skiplagged suggérant comment les passagers peuvent réduire leurs coûts de voyage en mettant en place des segments non désirés. Lufthansa serait plus davantage touchée par cette pratique que d’autres compagnies aériennes, car de nombreux vols de la compagnie passent par les hubs de Francfort et de Munich. Les conditions générales de vente de Lufthansa indiquent clairement que cette pratique est interdite.
fly-away a commenté :
17 février 2019 - 12 h 59 min
En même temps, est-il logique de vendre un billet SEA – FRA moins cher qu’un SEA – FRA – OSL? En plus la compagnie profite de cette pratique puisqu’il lui arriver de survendre ses vols en espérant des no-show. Je comprends que LH essaie d’avoir des prix moins chers que ces concurrents sur les escales où d’autres proposent des vols directs… mais qu’elle assume que certains malins en profitent…
Captaiflamm a commenté :
17 février 2019 - 13 h 07 min
Non mais je rêve non seulement les compagnies enfume les passagers mais ont le culot de les attaquer derrière ! de la même façon comment justifier devant un tribunal que la compagnie facture le double un aller simple par rapport à un aller-retour dont le retour n’est pas utilisé. Les compagnies se tirent vraiment une balle dans le pied ! car les no show passagers sont de plus en plus multipliés et du coup elles surbookent leurs vols. De la même façon il est parfaitement inacceptable qu’un passager ne puisse pas utiliser son retour lorsqu’ il n’a pas utilisé son vol aller
julien31 a commenté :
17 février 2019 - 13 h 26 min
“Stratégies de tarifications” !!! quand c’est initié par les compagnies c’est normal , mais quand c’est le client qui devient le “stratège” ça devient anormal …. ?
pet a commenté :
17 février 2019 - 18 h 20 min
Bien d’accord.
Le client n’est qu’une vache à lait.
Amusant que LH joue la moraliste, alors qu’elle est experte en bricolages planqués et prix cassés.
Sur CDG-Tokyo, on trouve LH TROIS fois moins chère qu’AF en C.
A peine plus de 1000 Euros sur l’Asie et l’AmLat.
Rame a commenté :
17 février 2019 - 14 h 13 min
Il faut croire que Lufthansa est une mauvaise joueuse au vu du gouffre qui sépare les deux billets… Après tout un changement de projet de dernière minute doit permettre de changer tranquillement son planning. Effectivement ici c’est peut-être volontaire mais ce monsieur a raison de mettre en avant un tel paradoxe.
Linux35 a commenté :
17 février 2019 - 17 h 21 min
Attaque très dangereuse pour l’image de cette grande compagnie. En trainant un client devant un tribunal, elle fait une pub monstrueuse pour ses méthodes tarifaires tendancieuses.
seb a commenté :
17 février 2019 - 18 h 37 min
En même temps libre au passager de ne pas effectuer un vol payé…
Shôgun a commenté :
17 février 2019 - 19 h 32 min
Absolument ahurissant, le culot des juristes de Lufthansa !
Si je souhaite renoncer à consommer tout ou partie d’un produit ou service que j’ai payé, de quel droit le vendeur ose-t-il seulement prétendre m’y contraindre ?
Si cette compagnie (comme d’autres) inclut des clauses abusives aberrantes dans ses contrats de vente, qu’elle s’en prenne à elle-même lorsqu’elle tombe sur un client plus malin qu’elle !
Si abus il y a dans cette affaire, il émane de Lufthansa qui fait clairement de la vente à perte sur le vols avec escales et surfacture en contrepartie les vols directs qui les composent afin de faire de la concurrence déloyale sur les terres de ses voisines tout en spoliant sa clientèle allemande plus ou moins “captive”.
lyonnnais a commenté :
17 février 2019 - 19 h 45 min
quand on achète un pack de 3 tablettes, moins cher que la tablette à l’unité, va-t-on nous obliger à bouffer les 2 tablettes sups ???
Et si ce passager avait tout simplement raté sa correspondance? Par contre, j’espère pour lui qu’il n’avait pas de bagage en soute …
Lh va casser les prix chez Norwegian: qu’elle assume ses offres !! en tout cas, il sera difficile de prouver que le passager qui n’est pas monté dans l’avion pour Oslo lui aurait fait perdre de l’argent …!
Dakota a commenté :
18 février 2019 - 11 h 08 min
Monsieur Ricci, vous vous faites l’avocat de LH en utilisant le qualificatif “madré” : c’est désolant.
Ceci dit, toutes les compagnies font cela, en tout cas TG, CX et SQ. Si vous achetez un chez TG AR CDG-BKK-RGN vous le paierez nettement moins cher qu’un simple CDG-BKK, mais vous ne pourrez pas, au retour, vous présenter directement à BKK (cela m’est arrivé). De même, un AR CDG-SIN-KUL coûte moins qu’un simple CDG-SIN, mais vous devez impérativement faire au retour le leg KUL-SIN sur le vol TG réservé. Aberrant a priori car si j’ai payé le leg KUL-SIN au tarif demandé et que je veux y renoncer pourquoi ne le puis-je pas ? D’autant que, comme quelqu’un l’a dit ici dans les commentaires, TG et SQ vont revendre mon siège à coup sûr…
Petris a commenté :
18 février 2019 - 12 h 11 min
Pas clair… L article parle de vols sans escale affichés moins cher… Alors que c est le contraire. Ensuite je ne saisi pas la stratégie qui consiste à s arrêter en Allemagne alors qu on habite à Oslo. Sur le fond, la compagnie doit assumer et ne pourra jamais imposer un tronçon à un client qui a un empêchement réel