L’arrêt des opérations de la compagnie aérienne Germania mardi a entrainé les habituelles offres de rivales pour venir au secours des passagers bloqués dans les aéroports. Le gouvernement allemand a confirmé qu’il ne lui viendra pas en aide.
Lufthansa et les autres filiales du groupe Swiss, Austrian Airlines et la low cost Eurowings ont proposé dès le jour de la faillite de Germania le 5 février 2018 des offres commerciales, afin de permettre en particulier aux clients de la compagnie basée à l’aéroport de Berlin-Tegel bloqués à l’étranger de rentrer en Allemagne. Sur le site d’Eurowings par exemple, tout client de Germania réservant un vol de remplacement pourra prétendre à un remboursement de 50% du prix du billet acheté, sous conditions bien sûr – dont le fait que le vol retour vers l’Allemagne était prévu d’ici la fin février (les vols intérieurs ou achetés dans le cadre d’un forfait sont exclus). Des offres similaires sont proposées également par Condor et TUI fly. Côté voyagistes, l’Association allemande du voyage (DRV) a annoncé que des arrangements alternatifs étaient à l’étude.
Germania précisait dès hier que les passagers ayant réservé leur vol dans le cadre d’un forfait peuvent contacter leur voyagiste respectif afin d’organiser un transport de substitution. En revanche pour les passagers ayant réservé directement sur son site, « il n’existe malheureusement aucun droit de substitution ». Ses trois routes entre l’Allemagne et Bastia ne sont en particulier plus accessibles à la réservation, pas plus que celle reliant Paris-CDG à Pristina.
Le syndicat Verdi va mettre en place une assistance juridique aux employés de Germania, dont le versement des salaires avait été reporté ; un communiqué explique que les équipages « ont fait preuve d’un engagement total en dépit des turbulences, et ne doivent pas être maintenant livrés à eux-mêmes ». Verdi estime que la compagnie a été victime d’une « concurrence ruineuse », après avoir « tenté de profiter de la faillite d’Air Berlin » – en vain. Ryanair a de son côté promis une « embauche immédiate » aux pilotes, PNC et techniciens de Germania se présentant à l’embauche dans l’une de ses bases.
De son côté, le gouvernement allemand a exclu la possibilité de venir en aide financièrement à Germania, n’ayant « pas de plan concret » pour la soutenir même s’il surveille « de près » la situation. Cette faillite « est un cas d’économie du marché », a déclaré le ministre de l’Economie allemand Peter Altmaier, précisant que si l’Etat s’en mêle « en aidant arbitrairement certaines entreprises et pas d’autres, cela aurait un coût considérable qu’il s’agit d’éviter ». Les Démocrates sociaux, membres de la coalition au pouvoir, ont promis de pousser à la création d’un système à l’échelle de l’Europe de protection des passagers en cas de faillite d’une compagnie aérienne.
Le CEO de Germania Karsten Balke déclarait hier : « malheureusement, nous n’avons finalement pas été en mesure de mener à bien nos efforts de financement pour couvrir un besoin de liquidités à court terme. Nous regrettons beaucoup que, par conséquent, notre seule option était de nous déclarer insolvables ». Des « événements imprévisibles » sont rendus responsables de la faillite tels que les augmentations massives des prix du carburant l’été dernier et l’affaiblissement simultané de l’euro par rapport au dollar, des retards « considérables » dans l’intégration des avions dans la flotte, et un nombre anormalement élevé d’événements de maintenance des avions. Germania opérait en Allemagne une flotte de 19 Airbus A319, six A320 et cinq Boeing 737-700 (elle devait recevoir l’année prochaine 25 A320neo, dont la production n’avait pas encore commencé), sur un réseau principalement charter vers la Méditerranée, l’Afrique du nord et le Moyen-Orient, transportant environ 4 millions de passagers par an. Nul ne sait en particulier qui reprendra la navette Airbus entre Toulouse et Hambourg.
Rappelons que le réseau de la filiale suisse Germania Flug, basée à Zurich-Kloten et dont les opérations ne sont pas affectées, inclut Calvi en France à partir du 12 mai prochain et Agadir au Maroc ; à Toulouse, elle propose cet été des vols vers Dubrovnik, Oujda, Tanger et Madère. Autre filiale de Germania basée à Sofia, Bulgarian Eagle n’opère que dans le cadre de contrats ACMI, avec deux A319.
Une autre compagnie basée dans la capitale allemande a fait faillite en octobre dernier, Air Berlin dont le dernier vol après 39 ans d’activité avait relié Munich à l’aéroport Tegel.
A320 & AIR-JOURNAL BLOG a commenté :
6 février 2019 - 8 h 34 min
Annulation des 25 A320.
Pour répondre au commentaire d’hier :
AIR-JOURNAL BLOG – 5 FÉVRIER 2019 À 11 H 03 MIN
Ce genre de faillite devient de plus en plus fréquente.
Et je vois que Airbus a encore perdu 25 avions.
J’aime beaucoup le fameux “encore”.
Boeing , Airbus et les autres peuvent être confrontés à des annulations, personne n’est à l’abri.
Le carnet de commandes global d’Airbus s’établit à quelque chose comme 7 500 appareils soit environ neuf ans de production…donc rien d’inquiétant, j’espère que d’ici 9 ans, ils auront simplement vendu quelques avions !
D’ici 9 ans, il peut s’en passer des choses…donc rien ne sert de dramatiser !
Jimmycdg a commenté :
6 février 2019 - 11 h 58 min
L’Europe… Toujours à côté de la plaque comme d’habitude. Ils vont commencer à se pencher sur le sujet (mais dans le mauvais sens évidemment). Protéger le consommateur en cas de faillite de la compagnie. Ils tablent sur le fait que de plus en plus de compagnies pourraient faire faillite. Ce serait bien de s’attaquer à la racine du problème et donc de protéger les compagnies aériennes pour éviter qu’elles fassent faillite.
Rame a commenté :
6 février 2019 - 15 h 52 min
Protéger une compagnie aérienne de la faillite je veux bien, mais en l’occurrence Germania fait face à une concurrence intra-européenne…
Allo MOL? a commenté :
6 février 2019 - 12 h 18 min
Bravo pour votre réaction rapide de récupération immédiate des personnels de Germania…
Un petit effort supplémentaire, peut-être ? Quelques A319/320/321 qui se marieraient bien à la flotte de Laudamotion, quelques creneaux déc./att. à Berlin qui vous permettraient de faire la nique a LH et easy…
Tout ça pour trois fois rien…Pas mal,non?
Paul a commenté :
6 février 2019 - 13 h 07 min
Sans compter sur cette fabuleuses image de marque de ” sauveur” que vous sauriez, cher MOL, admirablement exploiter..
Ce serait du Grand Mol!
Daniel Delmas a commenté :
6 février 2019 - 21 h 23 min
Bonjour,
En lisant la phrase suivante, j’ai l’impression que Toulouse n’est pas concerné par la faillite de Germania:
“Germania Flug, basée à Zurich-Kloten et dont les opérations ne sont pas affectées, inclut Calvi en France à partir du 12 mai prochain et Agadir au Maroc ; à Toulouse, elle propose cet été des vols vers Dubrovnik, Oujda, Tanger et Madère.”
Quelqu’un peut confirmer ? Merci !
Taillandier a commenté :
7 février 2019 - 10 h 12 min
Apparemment les vols de Toulouse sont concernés, contrairement à ce qui est écrit, et la filiale suisse ne propose plus de réservation par exemple sur le TLS/DBV sur son site. Qui a l’info réelle? Pouvez vous vérifier vos sources? Et par ailleurs, quelles garanties offre la filiale suisse avec un actionnaire à 40% qui fait défaut ? Merci de vos précisions.
Hleihel a commenté :
7 février 2019 - 11 h 18 min
Nous avons réservé un vol sur air germania pour Beyrouth le 3 juillet et le retour 8 août
Une famille de 5 personnes
Comment peut on faire?
toto a commenté :
7 février 2019 - 13 h 57 min
Si c’est de l’achat direct, contactez l’assurance de votre carte de crédit pour voir si cela couvre ce cas. Si ce n’est pas le cas, il faut racheter 5 billets…
Les voyageurs ayant réservés par un tour opérateur ont droit à un un transport alternatif.
Germania a commenté :
7 février 2019 - 18 h 53 min
Au moins un certain PET ne pourra pas dire que c’est de la faute à Etihad comme pour Air Berlin.
Il est évident qu’un certain nombre de compagnies européennes sont malades.
Certaines depuis des années sont en souffrance comme Alitalia dont le sort n’est pas encore réglé et qui ne doit sa survie qu’aux subventions.
En son temps ce fut Air France qui a du sa survie grâce au contribuable.
Tout le monde subventionne, que ce soit en Europe ou ailleurs y compris aux USA.
Sans ces aides, certaines entreprises n’existeraient pas.
Que des pays fassent d’autres choix politiques et économiques et aient d’autres modes de financement pour leur économie ne nous regarde pas ! (comme par exemple le Qatar).
C’est leur budget, c’est leur argent, les richesses tirées de leur sol sont les leurs !
Ils n’ont volé personne, contrairement à certains pays qui pillent d’autres pays au détriment des populations locales (je pense à l’Afrique par exemple mais la liste n’est pas fermée).
Ce qui ne veut pas dire que tout est rose dans ce pays et qu’ils n’ont pas de progrès à faire.
Mais tout est il rose en France ? Loin de là ! Il suffit de voir comment notre pays est déchiré !
Les modèles économiques qu’ils soient français, européen ou américain sont aussi en souffrance, bien loin d’être exemplaires et ne sauraient en aucun représenter des modèles de vérité absolue ! A partir de là qui sommes nous pour des leçons à donner aux autres ?
https://www.economie.gouv.fr/cedef/aides-publiques-entreprises
Zoubir a commenté :
9 février 2019 - 23 h 32 min
Ma copine a paye un billet toulouse oujda pr le 26 juillet avec 3 enfants comment obtenir le remboursement