La compagnie aérienne low cost Ryanair a pris le contrôle de 100% du capital du transporteur autrichien Laudamotion, qui annonce un nouveau plan de croissance. Les hôtesses de l’air et stewards employés directement par Ryanair en Espagne ont voté à 99% en faveur de l’accord signé par les syndicats Sitcpla et USO.
Laudamotion, fondée par Niki Lauda sur les cendres de Niki et basée à l’aéroport de Vienne-Schwechat, a confirmé le 29 janvier 2019 que la spécialiste irlandaise du vol pas cher avait acquis « fin décembre 100% des actions détenues par NL Holdings ». Ryanair avait pris en mars 2018 une participation initiale de 24.9%, portée à 75% dès le mois d’aout ; Laudamotion est donc désormais filiale à 100% de Ryanair Holdings Plc, le groupe qui détient la première compagnie aérienne européenne.
Cette prise de contrôle va s’accompagner d’une « série d’initiatives de croissance passionnantes » chez Laudamotion, à commencer par la flotte qui passera à 25 monocouloirs Airbus au début de la saison estivale (contre 19 l’été dernier). Une lettre d’intention a en outre été signée « avec un certain nombre de sociétés de leasing » pour porter le total à 30 appareils à l’été 2020. Dès cet été, Laudamotion passera de 4 à 8 avions basés à Vienne, 7 à Düsseldorf, 3 à Stuttgart et 2 à Palma de Majorque ; l’hiver prochain, la base viennoise sera encore renforcée avec 11 appareils, ce qui fera de Laudamotion la deuxième compagnie dans la capitale « juste derrière Austrian Airlines ». Objectif affiché : augmenter le trafic avec 4 millions de passagers cette année, 6 millions en 2020 et 7,5 millions en 2021. Les détails d’une vingtaine de nouvelles liaisons au départ de ses quatre bases seront publiés dans les prochaines semaines, « une fois les négociations menées à bien » (ces négociations seraient menées avec 50 aéroports) ; six sont déjà ouvertes à la réservation cet été entre Vienne et la Grèce.
Laudamotion a aussi détaillé hier les près de 400 nouveaux emplois pour les pilotes, les équipages de cabine et les ingénieurs qui seront créés dans ses quatre bases. Selon son CEO Andreas Gruber, « avec le soutien de Ryanair, Laudamotion devrait connaître une forte croissance au cours des trois prochaines années, jusqu’à transporter 10 millions de passagers par an. Notre programme d’été 2019 nous permettra de transporter 6 millions de passagers la deuxième année, soit un taux de croissance de 50% par rapport aux 4 millions transportés la première année, tout en continuant d’offrir à nos clients de Vienne, Stuttgart, Düsseldorf et Palma les tarifs les plus bas en matière de transport aérien, à bord d’une flotte de jeunes avions Airbus bénéficiant d’un large attrait pour les passagers et d’un excellent service Lauda ». Le CEO de Ryanair Michael O’Leary a de son côté laissé entendre qu’il pourrait acquérir dans les années à venir « une ou deux petites compagnies aériennes » supplémentaires, de la taille de Laudamotion ou de sa filiale Ryanair Sun en Pologne, dans les années à venir. Mais « rien de gros », a-t-il précisé lors de la conférence de presse, les opportunités dépendant des bases européennes apportées par ces compagnies aériennes au réseau de Ryanair.
En Espagne, la low cost a annoncé hier que les près de 1800 PNC employés directement ont voté à 99% en faveur de l’accord de reconnaissance des syndicats Sitcpla et USO ; ces derniers et Ryanair devraient finaliser d’ici fin avril une nouvelle convention collective. Les deux syndicats avaient lancé un préavis de grève de trois jours au début janvier, avant d’y renoncer, ayant eu gain de cause justement sur le passage à des contrats de travail de droit espagnol et le début immédiat de la négociation de la convention collective. Lors des grèves européennes de l’été dernier, la présidente du Sitcpla rappelait que l’Espagne « représente 20% des revenus de Ryanair », tandis que son homologue chez USO soutenait que la low cost sera vite remplacée et que « si ce n’est pas Ryanair qui nous emploie, ce sera quelqu’un d’autre » ; « ce que nous n’accepterons pas, c’est qu’une compagnie étrangère vienne ici, fasse des profits, exploite les travailleurs dans ce pays et menace de cesser leurs activités ».
Rappelons que Ryanair avait signé fin octobre un accord avec le syndicat SEPLA représentant ses pilotes en Espagne, dont tous les contrats seront conformes au droit du travail local au 31 janvier.
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