Airbus pourrait très bien fermer ses usines en Grande Bretagne en cas de Brexit sans accord, des dizaines de milliers d’emplois étant dans la balance. Boeing a de son côté détaillé le design de la cabine du futur 777X, dont le vol inaugural est prévu d’ici la fin de l’année.

Le CEO d’Airbus Tom Enders ne prend plus de gants pour exprimer sa position sur la sortie de la Grande Bretagne de l’Union européenne : si le gouvernement britannique opte pour le « no deal », une sortie sans accord négocié le 29 mars, le constructeur européen devra prendre des décisions « très préjudiciables » pour le pays, a-t-il déclaré à Davos. Et une vidéo de 3 minutes enregistrée par le dirigeant est précédée d’un rappel clair : « Le Royaume-Uni est à l’avant-garde de l’aviation mondiale depuis plus d’un siècle. Airbus génère un chiffre d’affaires de 6 milliards de livres sterling au Royaume-Uni, emploie plus de 14.000 personnes dans ce pays et soutient plus de 110.000 emplois dans sa chaîne d’approvisionnement. Tom Enders explique pourquoi un Brexit sans accord menace tout cela ». Même s’il souligne que les conséquences ne seront pas immédiates, le CEO prévient que le secteur aérospatial britannique est désormais « au bord du précipice » : le Brexit menace selon lui de « détruire un siècle de développement basé sur l’éducation,  la recherche et le capital humain », dans un pays qui a inventé le réacteur et lancé la première compagnie aérienne équipée de jets. Et de souligner qu’un départ d’Airbus de Grande Bretagne serait « ironique » puisqu’au milieu des années 90, c’était l’industrie britannique qui était au cœur de l’intégration de l’aéronautique européenne.

La présence d’Airbus dans le pays est particulièrement centrée sur les ailes d’avion, avec 9000 employés à la fabrication à Broughton (Pays de Galles) et 3000 autres à Filton (Angleterre). Tom Enders est très clair : « s’il vous plait n’écoutez pas la folie des Brexiteers qui affirment que parce que (le Royaume Uni a) de grandes usines, nous ne partirons pas et serons toujours là. Ils ont tort ». S’il n’est « bien sûr pas possible » de transférer immédiatement ces usines dans d’autres régions du monde, l’aérospatiale est une activité à long terme, rappelle Tom Enders : Airbus pourrait donc être contraint de « rediriger les investissements futurs en cas de Brexit sans accord. Et ne vous méprenez pas, de nombreux pays aimeraient construire les ailes des avions Airbus ». Au premier rang desquels l’Allemagne, mais le groupe a également mentionné la possibilité de produire des ailes au Japon, en Corée du Sud voire aux Etats-Unis. Le CEO évoque aussi « la disgrâce » de l’incertitude planant sur les industriels plus de deux ans après le vote sur le Brexit, et plaidant pour un accord, pose la question : « le Royaume Uni veut-il être part du succès futur d’Airbus », dans une industrie connaissant une croissance annuelle de 5% ?

https://www.youtube.com/watch?v=a-0OaWVPro4

Menaces sur le Brexit pour Airbus, cabines du 777X pour Boeing 1 Air JournalPas vraiment concerné par le sujet, même s’il a inauguré en octobre dernier sa première usine européenne à Sheffield, Boeing a présenté de son côté les caractéristiques de la cabine de son futur 777X. Plus large de 102 mm que celles des Triple Sept actuels, elle pourra par exemple permettre aux compagnies aériennes de configurer une classe Affaires de sept sièges par rangées, avec un espace « comparable » à celles en offrant six. Les fenêtres seront 16% plus grandes, et situées légèrement plus haut que celles des 777 actuels, afin d’offrir au passager une meilleure vue de l’extérieur. Côté clients, l’aménagement de ces cabines – influencé par celle du 787 et le Sky Interior des 737 –  disposera de plus d’options, avec une grande variété de revêtements intérieurs (incluant l’éclairage) qui pourront changer d’une classe à l’autre. L’uniformité de la température en cabine fait aussi l’objet d’un changement, avec une réduction du bruit grâce à la refonte du système de circulation d’air.

« Nous avons été en mesure de créer une suite d’options pour que les compagnies aériennes puissent réellement personnaliser (le 777X) sans les problèmes typiques liés à la personnalisation », a déclaré dans Flightglobal Kent Craver, directeur régional Expérience en matière de cabine et Analyse des revenus de Boeing ; « ces packages de revêtement nous permettent d’avoir plusieurs traitements de plafond et plusieurs options de compartiment bagage ».

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Boeing a enregistré à ce jour 263 commandes pour le 777-9 (400 à 425 passagers sur 7600 Nm), et 78 pour le 777-8 (350 à 375 passagers sur 8700 Nm) ; le vol inaugural du 777-9 est programmé cette année, et la première livraison en 2020. Il vient de mettre en ligne une expérience de réalité augmentée pour le 777X, sur son site

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