Le syndicat de pilotes SNPL France ALPA a de nouveau nommé président Yves Deshayes, commandant de bord sur Airbus A320 chez la compagnie aérienne Air France. Le bureau SNPL de Corsair International conteste de son côté la réalité des investissements promis en cas de vente à Intro Aviation et Crestline.
A l’occasion de la réunion de leur Conseil national, les représentants syndicaux du SNPL France ALPA ont procédé à l’élection d’un nouveau Bureau exécutif. Yves Deshayes, commandant de bord sur Airbus A320 chez Air France, a été élu président du SNPL « national », succédant ainsi à Christophe Tharot pour un mandat d’une durée de 4 ans. « Fort d’une longue carrière syndicale, Yves Deshayes est bien connu des adhérents du SNPL France ALPA dont il avait pris la tête entre 2010 et 2014 après en avoir été le trésorier pendant 2 ans », souligne le syndicat dans un communiqué.
Ont été également élus le 5 décembre 2018 : Vice-président, Vincent Gilles (CDB B777 Air France) ; Trésorier, Eric Masdupuy, (CDB A320 Air France), et membres du Bureau Pierre-Dominique Borromei (OPL CRJ HOP!), Alexandre Decaesteker (CDB A320 easyJet), Antoine Godier (OPL B777 Air France), Thierry Oriol (OPL B777 Air France), Vivien Rousseau (OPL B777 Air Austral), Sébastien Rius (CDB CRJ HOP!), Laurent Weiser (CDB A320 Air France), et membre associé Patrick Barbary CDB A320 easyJet).
Le nouveau Bureau exécutif du SNPL « national » entend s’attacher dans les plus brefs délais aux « dossiers stratégiques » suivants : pérennisation du régime de retraite des navigants, négociation d’une convention collective des pilotes du transport aérien, lutte contre la taxation à outrance du secteur et contre la concurrence déloyale de certains transporteurs, défense des salariés contre le dumping social et le travail dissimulé.
Rappelons que chez Air France où la « ligne dure » menée par Philippe Evain vient de perdre les élections au SNPL, la nomination de la nouvelle direction est prévue ce jeudi. La liste gagnante promet dans un message interne relayé par TourMag de respecter « un dialogue social constructif et efficace, bénéfique pour la corporation ». Avec au programme la sécurité des vols, les négociations sur les plans stratégiques « envisagés par nos dirigeants et actuellement encore non définis clairement », ou la préparation des équipes en vue du futur CSE (Comité social et économique). Rappelons que le SNPL Air France réclame toujours, en plus des 4% obtenus pour l’ensemble des salariés, un coup de pouce supplémentaires de 4,7% pour les pilotes.
Chez Corsair International, les révélations publiées par La Tribune sur les promesses d’investissement en cas de vente par le groupe TUI à Intro Aviation et Crestline a provoqué l’étonnement du SNPL. Le syndicat de pilotes « s’étonne de la sortie d’informations concernant la vente de la compagnie alors que le Comité́ d’entreprise est en pleine information-consultation sur le sujet et est soumis à̀ une clause de confidentialité́ », tout en affirmant qu’il « n’aurait aucune raison de s’opposer » au projet de rachat de la compagnie si ce projet était conforme au contenu de l’article. « Or, à ce jour, notre avis est très négatif », les hypothèses budgétaires présentées au syndicat étant jugées « pour le moins optimistes voire irréalistes ». « La flotte citée dans l’article n’est pas conforme à̀ ce qui nous a été présenté. L’investissement est très limité voire inexistant. La solidité financière de la nouvelle entité est extrêmement faible et nous expose à un risque majeur à court et moyen terme », souligne le SNPL.
Le quotidien économique précisait que l’avis consultatif du Comité d’entreprise « s’annonce très décisif », et pourrait remettre en question la vente s’il est négatif : TUI pourrait de nouveau décider de conserver Corsair, comme ce fut le cas quand elle avait mis fin en mars 2015 à des semaines de négociations avec le Groupe Dubreuil, officieusement à cause des problèmes sociaux déclenchés par le projet (grève de trois jours, exigence d’un plan social…). Le groupe TUI se prononcera en janvier sur la vente de la compagnie aérienne française.
rv2lyon a commenté :
6 décembre 2018 - 8 h 08 min
La première difficulté pour le futur bureau national du SNPL va être de se positionner vis à vis de la Direction, ni ben oui oui, ni jusqu’au boutiste. Le CEO me paraissant intelligent, il saura reconnaître la capacité à négocier de cette nouvelle équipe en lâchant de ci de là des plus et en demandant en contrepartie une efficience améliorée. Les pilotes ont dans leur majorité compris qu’ils étaient face à un mur avec un représentant qui ne les représentait plus.
Lenordic a commenté :
6 décembre 2018 - 10 h 19 min
Relire l’article. On parle du SNPL France ALPA, pas du SNPL AF… Donc non le bureau national n’aura pas à se prononcer sur “le” CEO, puisqu’elle n’en a pas… Par contre, faire en sorte que le SNPL AF arrête d’essayer en permanence de mettre au chômage les membres du SNPL HOP!, là y’a un sujet !
Bencello a commenté :
6 décembre 2018 - 8 h 49 min
Les articulations entre le SNPL National, le SNPL Air France, le SNPL Hop… restent bien mystérieuse vu de l’extérieur. Peut-être est-ce le lot en général du syndicalisme français. Mais concernant l’aérien français, la sur-représentation du SNPL AF fait plus que fausser le message. Voyons comment les nouvelles équipes vont gérer tout cela.