Le groupe aérien Air France-KLM a enregistré au troisième trimestre 2018 un résultat d’exploitation « solide » à 1,065 milliard d’euros, en légère baisse par rapport à la même période l’année dernière, grâce à sa performance en matière de recettes et à la réduction des coûts unitaires.
Les équipes commerciales du groupe franco-néerlandais ont annoncé ce 30 octobre 2018 avoir réalisé « une solide performance sur tous les segments d’activité » au troisième trimestre, à commencer par un trafic à 28,5 millions de passagers en progression de 2,3% par rapport à l’an dernier. La recette unitaire du groupe est en hausse de 2,0% à change constant, tandis que les revenus ont connu une forte croissance avec +4,0% à 5, 545 Milliards d’euros (+5,8% à change constant), ce qui combiné à la réduction des coûts unitaires (-1% à change, carburant et charges de retraites constants) a contribué à « absorber l’impact négatif du carburant et des devises ». Le résultat d’exploitation de 1,065 milliard d’euros est en recul de 77 millions d’euros sur l’an dernier, mais en hausse de 11 millions à change constant.
Le résultat net part de groupe atteint 786 millions d’euros, en hausse de 145 millions par rapport au troisième trimestre de l’année dernière. La facture de carburant incluant les couvertures s’est élevée à 1 377 millions d’euros, en augmentation de 229 millions d’euros et de 223 millions d’euros à change constant, en raison de la hausse du prix du carburant. La couverture positive du carburant au troisième trimestre 2018 a dégagé un gain de 240 millions d’euros. Les variations de change ont eu un impact négatif de 128 millions d’euros sur le chiffre d’affaires et un impact positif sur les coûts de 40 millions d’euros incluant les couvertures de change. L’impact net a donc été négatif de 88 millions d’euros sur le troisième trimestre 2018.
Le coût unitaire est en diminution de 1% au T3, « en cohérence avec l’objectif d’une variation sur l’année comprise entre 0 et +1% ». A change, prix du carburant et charges de retraite constants, le coût unitaire a baissé de -1,0% au troisième trimestre 2018. La dette nette du groupe a diminué de 222 millions d’euros par rapport au 31 décembre 2017, et s’élevait à 6,3 milliards d’euros ; le ratio dette nette/EBITDA est resté stable à 1,4x. Le groupe a racheté 197 millions d’euros d’obligations hybrides, ce qui va permettre une réduction des coupons.
Activité réseau (Air France, HOP!, KLM) : au troisième trimestre 2018, la capacité a augmenté de 1,9%. « Grâce à la bonne performance de ses équipes commerciales », le chiffre d’affaires de l’activité Réseaux a progressé 5,1% à change constant par rapport à l’an dernier ; cette croissance s’explique principalement par la bonne performance de la recette unitaire des activités Passage et Cargo. Le résultat d’exploitation des activités Passage et Cargo s’est établi à 810 millions d’euros au T3, soit une hausse de 14 millions d’euros à change constant par rapport à 2017.
Pour la seule activité Passagers, le groupe souligne une forte performance sur l’Amérique du nord et l’Asie, tandis que la demande du Brésil et de l’Argentine a été impactée par la dépréciation des devises locales. La capacité a augmenté de 2,0% au troisième trimestre 2018, entraînant une croissance du trafic de 2,4% ; « grâce à une politique commerciale dynamique et à son revenue management », le groupe a pu augmenter la recette unitaire globale de 1,8%, en dépit d’une base de comparaison élevée au troisième trimestre 2017.
La capacité du Cargo a augmenté de 1,6% par rapport à l’an dernier, soutenue par une forte demande, particulièrement en Asie et en Amérique du Nord. En dépit de circonstances locales difficiles, la performance a été bonne aussi sur l’Amérique Latine. Le « revenue management » a introduit des hausses de prix pour les avions tout cargo et pour les soutes, ce qui s’est traduit par une recette unitaire en augmentation de 6,7% pour le trimestre. La nouvelle plateforme clients digitale « est efficace et contribue à la croissance des ventes », avec une augmentation du canal de distribution en ventes directes. L’utilisation par les clients des “Air Way Bills” électroniques (E-AWB) a progressé à un niveau de 73% au troisième trimestre 2018.
Low cost Transavia : la hausse de capacité et l’augmentation de recette unitaire compensent la hausse de la facture carburant, permettant de dégager un résultat d’exploitation de 178 millions d’euros et une marge de 29%. Transavia a transporté 5,1 millions de passagers au troisième trimestre 2018, soit une augmentation de 4,1% par rapport à l’année dernière. En dépit d’une base de comparaison 2017 élevée (recette unitaire du T3 2017 en hausse de 9,3%), la recette unitaire a augmenté de 4,5% par rapport à l’an dernier. Le résultat d’exploitation du troisième trimestre 2018 a atteint 178 millions d’euros, en amélioration de 5 millions d’euros par rapport à l’année passée. Transavia France, en particulier, a enregistré un excellent trimestre, avec une croissance des capacités de 17% et des recettes unitaires en hausse qui ont porté sa marge d’exploitation à 30%.
Maintenance : les revenus de l’activité Maintenance ont augmenté au troisième trimestre 2018 par rapport à l’année précédente, avec un chiffre d’affaires externe en hausse de 9.7% à change constant, porté par la bonne performance de l’activité Moteurs. La marge d’exploitation, exprimée en pourcentage des revenus totaux, s’est élevée à 7,2%, en retrait de 0,6 point à change constant. Le carnet de commandes de la Maintenance s’est établi à 10,7 milliards de dollars à la fin du troisième trimestre 2018, en hausse de 0,3 milliard de dollars par rapport à fin 2017 principalement grâce à de nouveaux contrats Equipements et Moteurs.
Sur les neuf premiers mois de l’année 2018, le groupe de l’alliance SkyTeam affiche 76,985 millions de passagers (+2,6%), avec une recette unitaire à +1,6% et un résultat d’exploitation de 1,292 milliard d’euros (en baisse de 403 millions). Le résultat net sur la période s’affiche à 627 millions d’euros, en recul de 464 millions.
Toujours pour les neuf premiers mois de l’année, l’accord salarial signé chez Air France le 19 octobre 2018 entraînera un coût de 40 millions d’euros environ qui sera enregistré dans les comptes au quatrième trimestre 2018. La productivité, mesurée en RSKO par ETP (équivalent temps plein), a augmenté de 0,6% tandis que la capacité a progressé de 2,3%.
Le nombre de salariés a été augmenté de 1400 ETP dont 250 ETP pilotes et 300 ETP personnels navigants commerciaux, « pour accompagner la croissance des capacités ». Le personnel au sol a augmenté de 850 ETP, principalement dans les départements d’innovation informatique, les activités pour compte de tiers de la maintenance et les centres de service aux clients. Les coûts salariaux nets ont reculé de -0,6% sur le troisième 2018 par rapport à 2017 ; « ils auraient été stables en incluant les coûts trimestriels relatifs au nouvel accord salarial d’Air France ».
PERSPECTIVES POUR L’ANNEE 2018
Le contexte global « reste incertain » au regard de l’environnement géopolitique actuel et des tendances haussières sur le prix du carburant. Les prévisions suivantes ont donc été ajustées en conséquence pour l’année 2018 : hausse de capacité ramenée à +2,0% à 2,5% pour le réseau Passage ; facture de carburant 2018 prévue en augmentation de 500 millions d’euros par rapport à 20171, et facture carburant 2019 prévue en augmentation de 900 millions d’euros par rapport à 2018 ; et enfin plan d’investissement géré dans une fourchette comprise entre 2,4 à 2,6 milliards d’euros, en raison d’ajustements liés à IFRS16 et de la décision d’acheter des moteurs plutôt que de les louer.
Air France-KLM continuera à travailler à l’amélioration de la recette dans un contexte de hausse de sa facture pétrolière : sur la base des prévisions actuelles et de la poursuite d’un environnement positif en matière de demande, le groupe prévoit une augmentation des revenus de l’activité Passage réseaux au quatrième trimestre 2018, avec des coefficients d’occupations long courrier prévisionnels supérieurs à l’année dernière, et une recette unitaire Passage stable à change constant. L’objectif d’évolution des coûts unitaires entre 0% et 1% est confirmé, à change, prix du carburant et charges de retraites constants. Benjamin Smith, Directeur général d’Air France-KLM et d’Air France, a déclaré dans un communiqué : « Air France-KLM a réalisé un résultat d’exploitation solide sur le trimestre d’été 2018, reflétant l’engagement de toutes ses équipes, sa puissance commerciale et l’attractivité de ses marques. L’accord salarial conclu chez Air France apporte de la stabilité et de nouvelles perspectives pour nos activités et nos salariés. Je suis convaincu que, dans les prochains mois, nous serons capables de nous appuyer sur les forces et atouts du Groupe pour construire une stratégie ambitieuse et innovante, afin d’assurer le succès de nos compagnies et de repositionner Air France-KLM en leader de l’industrie ».
Vivelaconcurrence a commenté :
31 octobre 2018 - 8 h 44 min
Le transport aérien est en forte croissance partout dans le monde.
La question n’est donc pas de savoir si tel ou tel groupe a une solide activité mais plutôt quelle est sa croissance par rapport à la concurrence
Airfunes a commenté :
31 octobre 2018 - 9 h 43 min
Nuançons un peu ! Quand on voit les nombreuses faillites de compagnies depuis septembre : Primera Air, Cobalt Air, VLM, Skywork Airlines, … Et les difficultés rencontrées par des compagnies plus grosses : Etihad, Alitalia, Flybe, …
" La dette nette du groupe..." a commenté :
31 octobre 2018 - 10 h 34 min
“La dette nette du groupe s’établit à 6,3 milliards d’€, en diminution de 222 millions sur le 31.12.17…”
Pour mémoire et selon les chiffres officiels des communiqués de AF KLM publiés sur AJ, on trouve:
* au 28/07/17:” la dette nette au 30.06.17 A atteint 2,956 milliards d’€, en baisse de 699 millions sur le 31.12.17…”
* au 05/05/17: ” la dette nette s’est élevée à 3,378 milliards en diminution de 277 millions sur le 31/12/16
* au 17/02/17: ” réduction de 652 millions de la dette nette qui s’élève à 3,655 milliards d’€”
* au 04/05/16: ” la dette nette s’élève à 4,16 milliards en baisse de 146 millions sur le 31/12/15..”
En conclusion,
: la dette , qui n’arrête pas de baisser…, est maintenant à 6,3 milliards..
Quelqu’un peut m’expliquer????
G22 a commenté :
31 octobre 2018 - 11 h 28 min
Les normes comptables ont changé entre temps, les loyers opérationnels (location avions) n’entraient pas dans la case dette auparavant, ce n’est plus le cas d’où un surenchérissement apparent de la dette. Mais toute chose égale par ailleurs les fondamentaux n’ont pas changé, ce sont juste les écritures comptables, clairement le groupe est sur le chemin d’un désendettement.
En espérant avoir répondu à votre question.
Rame a commenté :
31 octobre 2018 - 13 h 00 min
Le groupe se porte toujours bien et c’est une bonne nouvelle, car la hausse du carburant n’a pas placé immédiatement la compagnie dans le rouge.
Jeff a commenté :
31 octobre 2018 - 13 h 08 min
Traduction pour le SNPL: AF peut bien se payer une nouvelle grève d’ici la fin de l’année!
SkinFlight95 a commenté :
31 octobre 2018 - 13 h 21 min
ne reste plus qu’à améliorer..
Le service en business aléatoire avec un service au plateau…. MDR
Des lits plats qui ne sont toujours pas plat sur certains appareils….
Une reconfiguration totale des cabines A380
Des prix moins élevés que la concurrence sur du business (qu’on ne prenne pas pour excuse que ce sont des vols directs…) car entre payer 4000 et payer 1.800 €uros sur New York je choisi l’escale d’une heure !!!
Que les pilotes ne fassent plus grèves malgré leurs salaires indécents
Que la compagnie permette des allers simples Europe au prix normal..
Et là tout ira bien 🙂 sans rancune 🙂
Rame a commenté :
31 octobre 2018 - 14 h 38 min
“Que la compagnie permette des allers simples Europe au prix normal” vous ne devez pas regarder souvent le site AF alors car les A/S au même prix que le même aller dans un A/R c’est monnaie courante. Je l’ai déjà effectué à trois reprise cette année, sur Milan, Oslo et Manchester. Par contre EasyJet c’est toujours un plus onéreux en A/S qu’en A/R au niveau d’un segment (la différence reste faible).
Roger Wilco a commenté :
31 octobre 2018 - 16 h 19 min
Encore des poncifs étalés par notre cher skinflight ….
Eh oui un vol direct est évidement plus cher qu’un vol avec une correspondance . Tout le monde le sait …. par exemple un vol LHR CDG HKG sera beaucoup moins cher en buziness sur AF que le vol direct LHR HKG sur BA … évidemment si vous ne comparez pas ce qui l’est on ne peut rien pour vous .
Le prix est une affaire d’offre et de demande , les aller simples sont donc au prix normal : celui dicté par le marché. Dommage que celui ci ne vous convienne pas.
Ah le salaire des pilotes … grand marronnier chez certains esprits malveillants.
Sur Les Échos on peut lire ceci: https://www.lesechos.fr/industrie-services/tourisme-transport/0302256226642-lepineux-sujet-des-salaires-des-pilotes-2205457.php.
Comment dire …ça ne colle pas vraiment avec vos affirmations pourtant maintes fois rabâchées …
Au plaisir….
Kyle a commenté :
31 octobre 2018 - 13 h 37 min
Malgré ses nombreux handicaps, Air France reste solide.
Outre son climat social très dégradé, si l’environnement fiscal et social se trouvait au niveau de ses rivaux européens, en particulier de KLM, alors elle serait ultra performante.
Hélas le gouvernement français n’a toujours pas pris la mesure de la gravité de la situation, très bien décrite dans le rapport du député Leroux il y a quelques années.
Délocaliser le siège à Amsterdam, fusionner HOP dans KLM Cityhopper serait une bonne stratégie.
Face à ses concurrents qui bénéficient de protections et subventions importantes, ou font de l’optimisation fiscale sans aucun état d’ame, vu que le gouvernement ne veut pas donner à la compagnie tous les moyens de se battre, espérons que la nouvelle direction fasse preuve de plus d’audace.
A moins que le sort soit déjà scellé par les autorités ravis de voir les etrangers venir acheter la France (cf Aigle Azur acheté par Hainan Airlines de la Chine Communiste de Oncle Xi)
SkinFlight95 a commenté :
31 octobre 2018 - 16 h 30 min
Vous devriez regarder le prix A.S. PARIS DUSSELDORF pour me dire que le prix aller simple n’est pas très cher….. surtout pour de la classe éco avec un café !
Air Rance a commenté :
31 octobre 2018 - 16 h 33 min
Trafic aérien mondial solide= troisième trimestre solide ! Même une chèvre gagnerait de l’argent à la tête d’une compagnie aérienne depuis 2 ans….
Ou sont les reformes structurelles ? ou en est le plan d’économies ? Ou en sont les plans de gains de productivité ? Au premier tassement de la croissance mondiale, nous verrons……