La clôture du partenariat relatif au programme CSeries entre Airbus et Bombardier a été officialisée dimanche, permettant à l’avionneur européen de proposer une gamme de monocouloirs de 100 à 240 sièges.
Airbus détient depuis le 1er juillet 2018 une part majoritaire de 50,01% dans la Société en commandite Avions C Series (SCACS), tandis que Bombardier et Investissement Québec (agissant à titre de mandataire pour le compte du gouvernement du Québec) en détiennent respectivement environ 34% et 16%. Le siège social, la principale chaîne d’assemblage final et les fonctions connexes de SCACS restent à Mirabel, au Québec. Comme prévu, Bombardier a émis hier au bénéfice d’Airbus SAS des bons de souscription pouvant être exercés pour un nombre total de 100 millions d’actions classe B (droits de vote subalternes) du capital de Bombardier, « exerçables pendant une période de cinq ans à un prix d’exercice par action égal à 1,74 $ US », soit l’équivalent en dollars américains de 2,29 $ CAN le 29 juin 2018.
Les CS100 et CS300 canadiens sont désormais produits dans le cadre de ce partenariat, combinant « la portée et l’envergure mondiales d’Airbus avec les avions à réaction de Bombardier à la fine pointe de la technologie » : Airbus « fabrique, commercialise et soutient » les CSeries, qui sont intégrés dans la gamme d’avions commerciaux allant des A319 aux A321. Les avions canadiens « occupent une niche importante – couvrant le segment qui peut généralement accueillir de 100 à 150 sièges – et répondent à un marché mondial de l’aviation pour les petits avions à réaction monocouloir estimés à quelque 6000 avions de ce type au cours des 20 prochaines années », souligne Airbus dans son communiqué.
Rappelons que ce partenariat ne prévoit aucune « contribution en espèces » de la part d’Airbus ; il doit positionner les deux constructeurs pour « débloquer entièrement la valeur de la plateforme CSeries et créer une nouvelle valeur pour les clients, les fournisseurs, les employés et actionnaires », l’Européen apportant ses compétences « en matière d’achats, de vente et de marketing et de soutien à la clientèle ».
Lors de l’annonce surprise de ce partenariat en octobre dernier, le CEO d’Airbus Tom Enders évoquait « un accord gagnant-gagnant » qui « non seulement sécurisera la famille CSeries et ses activités industrielles au Canada, au Royaume-Uni et en Chine, mais créera également de nouveaux emplois aux Etats-Unis » où une FAL doit voir le jour à Mobile en Alabama, où Airbus assemble déjà ses monocouloirs. Alain Bellemare, PDG de Bombardier Inc., ajoutait alors : « Airbus est le partenaire idéal pour nous, le Québec et le Canada. Leur envergure mondiale, leurs solides relations avec les clients et leur expertise opérationnelle sont des ingrédients clés pour libérer toute la valeur des CSeries. Ce partenariat devrait plus que doubler la valeur du programme, et assurer à notre remarquable avion la réalisation de tout son potentiel ».
Boeing avait réagi en lançant son propre projet de partenariat avec l’avionneur brésilien Embraer, pour lequel les négociations sont entrées en phase finale le mois dernier. De façon similaire, Embraer profitera de la force de frappe commerciale de Boeing dans les négociations avec les fournisseurs comme avec les compagnies aériennes, et pourra ainsi réduire ses coûts, tandis que le géant américain pourra compter en particulier sur les avions de la famille Embraer E2 qui vient d’entrer en service, pour offrir une gamme complète allant de 80 à plus de 400 places.
Nico777 a commenté :
2 juillet 2018 - 9 h 15 min
Quid du 319 avec le CS300?..
A319 a commenté :
2 juillet 2018 - 10 h 45 min
Frontier Airlines USA a converti 18 A319neo en A320.
Easy Jet retire ses A319 pour du 320.
Donc peu de commandes pour l’A319.
Les avions n’ont pas exactement les mêmes performances, l’A319neo a un rayon d’action plus important.
Peut également assurer un décollage et atterrissage avec bien plus de tonnage.
Sa cabine plus large lui permet d’emmener cinq conteneurs LD3, ce qui est un atout supplémentaire.
Maintenant un A319 étant un A320 raccourci, aucune difficulté de le produire, si un client en veut absolument, pour l’instant cet avion est au catalogue Airbus.
La tendance est plutôt d’aller vers des mono-couloirs de plus grande capacité type A321.
La réponse du moment est celle du catalogue Airbus où les deux avions y figurent :
https://www.airbus.com/aircraft/passenger-aircraft/c-series-family/cs300.html
A suivre . . .
Rame a commenté :
2 juillet 2018 - 10 h 51 min
Il va clairement disparaitre du catalogue un peu comme l’A318. De plus l’A319Neo rencontre peu de succès d’un point de vu commercial pour le moment.
A suivre... a commenté :
2 juillet 2018 - 15 h 55 min
Pas forcément, je ne serai pas aussi catégorique…à voir, comme cela a été précisé plus haut, les deux avions n’ont pas les mêmes performances.
Qu’Airbus en vende moins n’est pas en soit un obstacle d’en produire en petites quantités, ce sont les mêmes unités d’assemblage que les autres mono-couloirs… Peut donc répondre à de petites commandes sans difficultés.
A319 a commenté :
2 juillet 2018 - 22 h 59 min
Bombardier a livré en 2017 17 avions. C’est très peu.
Les compagnies désirant être livrées rapidement ou ayant besoin de quantités conséquentes, n’hésiteront pas à prendre du 319 qui a bien des atouts.
Airbus prévoit de doubler la production des CS mais même à ce rythme, ça reste faible.
Les estimations des besoins sont de 6000 avions pour les prochaines 20 années sur le créneau des 100-150 sièges.
L’A319 a donc de beaux jours devant lui, sans doute une des raisons en plus de celles déjà évoquées, pourquoi Airbus le conserve au catalogue.
Malick a commenté :
2 juillet 2018 - 12 h 38 min
Bienvenue à la famille des Airbus A220. Airbus doit aussi travailler à être indépendants des sous traitants américains pour échapper à l’obligation de se soumettre à l’autorisation de Washington pour gagner des marchés de pays sous le coup de sanctions américaines. Et j’espère que l’Europe et les autres continents sont suffisamment outillés pour fabriquer les pièces que proposent les américains.
Euclide a commenté :
2 juillet 2018 - 14 h 01 min
Vous oubliez le Brexit sachant que les GB fournissent toutes les voilures d’Airbus.
greg765 a commenté :
2 juillet 2018 - 20 h 07 min
ça c’est pas gagné, l’extraterritorialité des lois américaines vaut aussi pour les produits vendus en dollars – même sans pièces US Airbus est en plein dedans ! Sans compter qu’avec les FAL Airbus et prochainement Bombardier à Mobile, ils assemblent des avions sur le sol US, ce qui rend d’éventuelles sanctions encore plus faciles à prendre à l’encontre d’Airbus. Et le marché US est important pour Airbus en termes de débouchés d’une manière générale.
R-line a commenté :
2 juillet 2018 - 12 h 58 min
Au final bombardier c’est un peu fait avoir…difficultés de financement pour la conception et au final achat de l’avion par Airbus sans que bombardier n’en soit encore réellement le constructeur
Je trouve sa dommage de voir concentré l’aviation en deux constructeur avec Airbus qui contrôle la partie la plus interressante de la gamme Bombardier et Boeing qui se rapproche d’embrarer…est bien ou mal?
Bencello a commenté :
2 juillet 2018 - 13 h 47 min
Bombardier ne s’est pas fait “avoir”. Il sauve un programme qui était mal embarqué ( retards, surcoûts, mévente…)et menaçait l’existence même de la société, en s’adossant à un grand du secteur.
La question n’était pas de celle de savoir s’il fallait s’associer, mais plutôt, “avec qui?” (Airbus, Boeing, COMAC) selon les affinités et l’intérêt de chacun.
Airbus, par sa compétence et sa solidité, saura pérenniser l’entreprise et faire décoller les ventes d’un avion reconnu comme très performant.
TTF a commenté :
2 juillet 2018 - 14 h 13 min
il ne y’a aucune chance de se passer de l’oncle Sam ,même si on suppose que Airbus construise un avion 100% fait maison , il reste le motoriste ,impossible de se passer de General Electric ou Pratt & Whitney (CFM56 ,leap,PW1000G )dans la gamme des monocouloir ,le britannique Rolls Roys est écarté de l’équation vu qu’il fabrique que des réacteurs pour les gros porteurs (la famille Trent,RB211) ,on écarte aussi le IAE 2500 vu que Pratt&Whiteey fait part de sa production ,la seule solution restante c’est d’avoir recours au réacteur russe PD-14
Motoristes a commenté :
2 juillet 2018 - 15 h 50 min
Le marché des réacteurs est énorme, le neuf mais aussi la maintenance.
Le groupe français Safran participe au LEAP.
J’espère qu’un jour vu le savoir faire français & allemand, créeront une entité et fabriqueront des réacteurs de toutes puissances.
Des milliers d’emplois à la clé et moins dépendre des autres notamment UK & USA.
NDR a commenté :
2 juillet 2018 - 19 h 07 min
Donc les A319 de AF entre CMN et CDG seront remplacés par des CS300 ?
Ils sont hyper confortables ces A319 ils paraissent fat et moches de l’exterieurs mais ils sont d’un assez bon confort senti de l’intérieur.