La compagnie aérienne Air Mauritius négocie une coentreprise avec Kenya Airways et South African Airways, qui pourrait voir le jour d’ici septembre, afin de renforcer le rôle de hub régional de l’île Maurice mais aussi de mieux lutter contre la hausse du prix du pétrole et les fluctuations des taux de change.
Le directeur général de la compagnie basée à l’aéroport Sir Seewoosagur Ramgoolam, Somas Appavou, a expliqué à Défimédia que la stratégie d’alliance a un premier avantage, le développement du réseau à moindre frais : « une fois que les accords sont transformés en du concret, on pourra augmenter les fréquences sur certaines destinations. Ce sera également un pas de plus dans la transformation de l’aéroport de Plaisance en hub solide ». Le modèle visé est celui déjà en place avec Air France-KLM ou Emirates Airlines qui outre le partage de codes permet de mettre en commun les coûts et les revenus sur les lignes opérées par deux partenaires. Air Mauritius dessert Nairobi, Johannesburg, Le Cap et Durban ; elle partage ses codes avec Kenya Airways, qui vient d’inaugurer une route vers l’île de l’Océan Indien, et avec South African Airways qui de son côté dessert SSR au départ de l’aéroport OR Tambo.
L’effet d’une coentreprise sur l’utilisation de la flotte n’est pas non plus négligeable, rappelle le dirigeant de la compagnie mauricienne : « au lieu d’envoyer deux avions de deux compagnies vers une même destination, on le fait avec un seul. On optimise les opérations par rapport à la capacité et la demande. Et cela nous permet du coup de libérer notre flotte et de placer nos avions sur d’autres lignes ». Air Mauritius peut ainsi agrandir son réseau « plus rapidement sans investissement additionnel », précise M. Appavou. Sa flotte compte aujourd’hui cinq avions régionaux (Airbus A320, ATR 72-500) et douze pour le long-courrier (A330-200, A340-300 et A350-900 – plus quatre A350-900 et deux A330-900 en attente de livraison) ; Kenya Airways dispose de 40 appareils, et South African Airways de 47.
L’impact économique d’une telle alliance n’est pas sous-estimé ; alors que les deux compagnies nationales kényane et sud-africaine connaissent de réelles difficultés financières, Air Mauritius a dégagé au troisième trimestre de l’année en cours des profits de 3,7 millions d’euros. Mais entre hausse du prix du carburant et fluctuations des taux de changes entre les trois pays, une coentreprise permettrait aux trois partenaires de résister ensemble, y compris en mutualisant la maintenance. Somas Appavou a précisé à ATW que cette « première alliance en Afrique » devrait voir le jour le mois prochain, voire en septembre au plus tard.
NDR a commenté :
13 juin 2018 - 9 h 27 min
Excellente idée et en plus ces trois pays ont un marché touristique entrant et sortant eux contrairement a l’Ethiopie, la capacité des PAX long courrier de Ethiopian dépasse très largement l’addition des flotes Long Haul de ces 3 Cies certes mais ET assure 3,5 millions de passagers intercontinentaux, SA 1,5 millions + KQ & MK un million chacune, cela donne une idée de la sous utilisation de la flote éthiopienne.
Rv2lyon a commenté :
13 juin 2018 - 9 h 41 min
Une bonne solution pour faire découvrir aussi aux clients d’une compagnie, les deux autres et ainsi lui donner envie de tester d’autres vols ou destinations suite à un share code. La qualité de service de beaucoup de compagnies est méconnue par beaucoup de touristes ou voyageurs d’affaires. Partage de coûts, nouvelles lignes’ opportunités d’emploi de plus de personnel, renforcement face à la concurrence, que du positif.
Force de frappe a commenté :
13 juin 2018 - 13 h 07 min
cette JV pourrait aussi être une belle force de frappe anti Air Austral-EWA Air–Air Madagascar: où comment encercler cette dernière alliance de tous les cotés: sur l’ocean indien grâce à Air Mauritius, sur le cone sud africain grace à SAA et au nord grâce à Kenya Airways…
GREEN777 a commenté :
13 juin 2018 - 21 h 17 min
Il faudrait y associer Air Seychelles !!!
Malick a commenté :
13 juin 2018 - 13 h 25 min
Si ce joint-venture pouvait inspirer les compagnies de la zone UEMOA (Asky, Air Burkina Air, Côte d’Ivoire et Air Senegal) ce serait une bonne chose au lieu de se faire la guerre. D’ailleurs, malgré l’existence de ces compagnies dans le taffic ouest africain, le jeu de la concurrence ne se fait même pas sentir dans les prix proposés.
NDR a commenté :
13 juin 2018 - 15 h 16 min
Egyptair & RAM avaient déjà établi leur partage de code, Tunisair & Egyptair également s’y joindra bientôt un partenariat technique + un autre partage entre AT et TU :
http://tn.aerotunisie.com/industrie/la-tunisie-et-le-maroc-renforcent-leur-collaboration-dans-le-domaine-de-l-aviation-civile
Depuis la dévaluation des monnaies tunisiennes et égyptiennes et l’augmentation de l’Euro face au dollar beaucoup de touristes marocains délaissent la péninsule ibérique en faveur de ces deux pays méditerranéens : le nombre des vols de CMN vers TUN et CAI est passé de 10 a 21 vols par semaine et la RAM va rajouter encore un deuxième vol quotidien vers les deux capitales a partir de fin juin quand elle aura libéré ses 737 du mondial russe afin d’atteindre 28 vols hebdomadaires.
GREEN777 a commenté :
13 juin 2018 - 21 h 20 min
Ah la RAM belle et grande compagnie où il ne faut surtout pas demander une bouteille de vin : le stewart vous “tue” alors de son regard!!! Mon père attends toujours sa petite bouteille !!! Il ne l’aura pas car pour sa première découverte de la RAM ce sera la dernière !!!
Oh la RAM comme tu traite bien les passagers de tes vols africains !!!
Sans préjugés a commenté :
13 juin 2018 - 23 h 34 min
N’oubliez pas que ET à réaliser plus de 230 millions de $ de bénéfice l’exercice fiscal passé.
NDR a commenté :
14 juin 2018 - 9 h 54 min
Oh si ET fait sa comptabilité comme la faisait feu le Colonel Kadhafi a sa compagnie personnelle Afriquia et a celle de son épouse Bouraq Air bien sûr que les DAFs auront la trouille de compter le moindre déficit même si les pertes etaient certaines malgré le fait qu’ils payaient tout deux leurs pilotes 200$/mois et que une fois qu’ils se sont barrés au golf le colonel révolutionnaire avait émis a leurs égards des condamnations pour haute trahison car ils ne voulaient pas être payés comme leurs “frères prolétaires”
Vous voulez avoir une petite idée de combien ET pert chaque année ? Je vous assure que vous n’avez pas besoin de faire polytechnique pour l’estimer: c’est simple Ethiopian réalise 3 millions de PAX environ a l’extérieur de l’Afrique soit 30% de ses passagers avec un taux de remplissage moyen inferieur a 50% et des avions neufs non amortis ça ce sont les lignes qui auraient pu ramener du cash quand aux 6 autres millions de PAX purement intra-africains la moyenne du continent est de -20€/passager.
ET a une capacité de 17 000 PAX long courrier + 5 000 PAX moyen courrier si elle était bien gérée la compagnie porte drapeau Ethiopienne aurait pu transporter 12 millions de passagers intercontinentaux + 10 millions de passagers moyen courrier. Même en tenant compte du pétrole inférieur a 100$ et des faibles salaires de ses effectifs je vois les déficits de ET se situer entre 20 et 40 milliards de birrs.
Dgates a commenté :
14 juin 2018 - 6 h 00 min
Joint venture improbable à mon avis, premièrement KQ et SAA appartiennent à deux alliances différentes et concurrentes, pas sur que les gros de ces alliances notamment AF&KLM (qui ont une participation dans KQ) voient ça d’un très bon œil. Par ailleurs, en difficultés les deux africaines n’apporteraient pas grand chose à la mauricienne actuellement. Certes il y a un peu de mieux mais ça sera long pour SAA de se remettre de sa mauvaise gestion et KQ de sa surcapacité.