Boeing ouvrira d’ici la fin de l’année son centre de finition de 737 en Chine, un marché qui représente un cinquième de ses livraisons. Les compagnies aériennes iraniennes devront en revanche patienter au moins jusqu’à l’année prochaine pour recevoir les plus de cent avions commandés. Le rythme de production des monocouloirs est maintenu, alors qu’Airbus a relevé le sien à 63 appareils par mois.
Au premier trimestre 2018, Boeing a réalisé un chiffre d’affaires de 23,4 milliards de dollars, reflétant une augmentation des livraisons d’avions commerciaux et du mix, ainsi que la progression des activités de service et du volume des contrats de défense. « Les clients continuent d’apprécier la valeur de nos produits et de nos services, comme en témoignent les nombreuses commandes d’avions commerciaux, de produits de défense et de services engrangées au cours du trimestre, avec notamment 221 commandes nettes d’avions commerciaux », a déclaré le PDG Dennis Muilenburg. La présentation de ces résultats au-delà des attentes des analystes a été l’occasion pour le dirigeant de faire le point sur plusieurs projets. Et d’abord sur son futur centre de finition et de livraison (Completion and Delivery Center, C&DC) pour les 737 à Zhoushan, dans une île près de Shanghai : il ouvrira ces portes d’ici la fin de l’année, preuve selon le dirigeant que les menaces de guerre commerciale n’entravent en rien son activité en Chine. Il a toutefois répété que ce centre, où les sièges seront installés et les cabines terminées, ne menace en rien l’emploi aux Etats-Unis ; le C&DC est en revanche une part essentielle de la présence de Boeing en Chine, où Airbus assemble déjà des monocouloirs.
Muilenburg a d’autre part souligné hier que Boeing « suit les instructions des officiels américains» en ce qui concerne les ventes d’avion en Iran, où la menace d’un retrait des USA de l’accord sur le nucléaire et la menace de nouvelles sanctions laisse planer l’incertitude. Les premières livraisons, prévues en 2017, ne prendront pas place avant l’année prochaine, a confirmé le dirigeant. La famille 737 MAX avait été l’objet d’un protocole d’accord avec Kish Air en aout dernier, après avoir eu les faveurs d’Aseman Air (30 fermes et autant d’options, accord finalisé en juin 2017 pour des livraisons entre 2022 et 2024), de la compagnie nationale Iran Air (50 MAX sur une commande totale de 80 Boeing, avec des premières livraisons en 2018) et de Qeshm Air (dix MAX et cinq 737-800 annoncés en juin dernier mais toujours pas officialisés). La compagnie nationale Iran Air a en outre signé avec Boeing en décembre 2016 pour quinze 777-300ER et quinze 777-9. Aucune des quatre compagnies iraniennes ne figure dans ses listings de commande.
Côté production, Boeing n’a pas modifié hier ses plans pour les monocouloirs, qui doivent atteindre un rythme de 50 appareils assemblés chaque mois en 2019. Airbus avait confirmé hier qu’il produira 63 avions de la famille A320 par mois dès 2019, au lieu des 60 précédemment annoncés (et 55 actuellement). Une annonce qui n’a d’ailleurs pas convaincu le PDG du motoriste Safran (en coentreprise avec GE dans CFM International) Philippe Petitcolin : il se dit « pas en position de s’engager à une augmentation de volume », les discussions devant débuter en 2019. Entre 1100 et 1200 moteurs LEAP devraient être livrés cette année.
Boeing a relevé ses prévisions de cash-flow entre 15,0 et 15,5 milliards de dollars grâce à l’amélioration de ses performances. Pour l’ensemble de l’exercice, le bénéfice par action a été revu à la hausse de 0,50 dollar et devrait être compris entre 16,40 et 16,60 dollars. « Toutes les équipes de Boeing ont enregistré de solides performances avec à la clé une croissance du chiffre d’affaires et des bénéfices dans les trois divisions, une augmentation de la rentabilité et du cash-flow opérationnel, et une hausse de la valeur ajoutée apportée à nos clients », a déclaré le PDG. Il a rappelé qu’au cours du trimestre, le 737 MAX 7 a effectué son premier vol, le premier 787-10 Dreamliner et le premier 737 MAX 9 ont été livrés. « Concernant l’avenir, nous restons concentrés sur notre rigoureuse stratégie de croissance, ainsi que sur l’amélioration de la rentabilité et du cash-flow afin de respecter les engagements pris envers nos clients et nos actionnaires », a conclu Dennis Muilenburg.
Iran a commenté :
26 avril 2018 - 13 h 46 min
Les USA sont inquiets du fait que certaines compagnies aériennes iraniennes, ayant acheté des avions à Boeing et Airbus, pourraient s’en servir pour livrer des armes et d’envoyer des contingents militaires en Syrie. (annonce de décembre 2017).
A cela s’ajoute la remise en cause éventuelle des accords de 2015 du nucléaire….
Boeing risque d’être perdant seul si l’Iran décidait d’annuler la vente (et se rabattait davantage vers Airbus) ou éventuellement Boeing + Airbus, si ce sont les USA qui interdisaient la vente de technologie comme ils l’ont fait dans le passé !
Trump, pragmatisme économique ou retrait des accords 2015 ?
http://www.lemonde.fr/international/article/2017/04/05/la-vente-d-avions-par-boeing-a-l-iran-pose-un-dilemme-a-donald-trump_5106288_3210.html
A suivre…
Alex a commenté :
26 avril 2018 - 16 h 44 min
Pour ce qui est d’une question logistique, les iraniens peuvent dès maintenant envoyer bon nombre de soldats en Syrie sans devoir attendre des Boeing neufs^^ ne serait-ce que par la Russie ou leurs propres compagnies comme le fait l’US Army en envoyant ses boys sur les théatres d’opérations militaires parfois par les compagnies privées.
Quant à l’accord USA/Iran, rappelons que les républicains à l’époque minoritaire si s’y opposés et que Tonton Trump finalement ne fait jamais que leur donner raison en partageant la décision de sanctionner l’Iran.
Erik de Nice a commenté :
26 avril 2018 - 15 h 39 min
Si pour les raisons évoquées, Boeing ne devait pas livrer les Iraniens, il est fort probable que Trump fasse tout pour qu’Aibus stop ces livraisons sur place également et ce n’est pas Macron qui irait à l’encontre de son Coboy de pote.
Airbus qui d’autre part, réfléchirai à débaptiser les CSeries au profit du patronyme A200 afin d’élargir d’avantage encore sa gamme..
digorh a commenté :
27 avril 2018 - 13 h 32 min
WOW
quelle grosse annonce , la Cseries perdrait son nom….. ca fait plus d’une semaine qu’on le sait au QC, n’importe quoi pour se montrer intéressant WOW
IRAN a commenté :
26 avril 2018 - 18 h 23 min
Trump a laissé à l’Allemagne, Royaume Uni et France jusqu’au 12 mai pour compléter l’accord. A cette date, s’ils n’ont pas trouvé le moyen de durcir l’accord signé en 2015, il menace de rétablir les sanctions contre Téhéran et de se retirer du texte. Donald Trump réclame davantage d’inspections et, surtout, la suppression des limitations dans le temps censées expirer en 2025 et 2030.
A suivre…
Pasmassona a commenté :
26 avril 2018 - 18 h 59 min
Je veux bien qu’airbus clame haut et fort qu’il produit 55 avions de la famille A320 par mois , je note simplement qu’il n’en a livré que 95 au premier trimestre de cette année , les parkings de Toulouse et Hambourg doivent être bien encombrés
Erik de Nice a commenté :
26 avril 2018 - 20 h 34 min
J’avoue ne pas vraiment saisir le rapport entre la production de 320 à Toulouse et la livraison de Boeing à l’Iran sauf évidemment si ce post avait vocation à cracher sur le Constructeur Européen..
pasmassona a commenté :
27 avril 2018 - 8 h 56 min
je ne fais que répondre à l’avant dernier paragraphe de l’article qui décrivait la montée en puissance de production de l’A320, pas cracheur mais pas idolâtre non plus si vous voyez ce que je veux dire
Erik de Nice a commenté :
27 avril 2018 - 9 h 41 min
Je soutiens plutôt l’industrie Européenne donc Airbus En l’occurrence mais je n’idolatre pas stupidement le Constructeur Européen comme certain le font pour Boeing.
Je préfère juste que le travail (du reste excellent) reviennent aux ouvriers de Toulouse plutôt qu’à ceux de Seattle..
A320 a commenté :
27 avril 2018 - 10 h 23 min
Airbus assemble l’A320 sur quatre sites.
En plus des deux que vous citez il y a Chine & USA. Donc des A320 se trouvent donc sur d’autres parking…
Egalement, une 4ème ligne de production est prévue à Hambourg. (je ne sais si elle est déjà opérationnelle)
De plus vous confondez les chiffres production et livraison.
Reste à savoir si les motoristes vont suivre la cadence.
Airbus peut produire théoriquement 64 appareils par mois avec toutes ses unités. (16+32+8+8)
pasmassona a commenté :
29 avril 2018 - 17 h 08 min
à quoi ça sert de produire X avion/mois si ce n’est pas pour en livrer autant, car dans ce cas on a des dépenses et pas de recettes