La compagnie aérienne Emirates Airlines va de nouveau déployer un Airbus A380 entre Dubaï et Houston cet été, dans le cadre d’un ajustement de sa présence aux Etats-Unis. Mais elle prévient qu’en cas de modification de l’accord de ciel ouvert, elle pourrait remettre en question sa commande de 150 Boeing 777X.
A partir du 1er juin 2018, la compagnie des Emirates Arabes Unis remettra en service son Airbus A380 sur le vol quotidien entre sa base de Dubaï et l’aéroport de Houston-George Bush, à la place du Boeing 777-300ER actuellement utilisé ; soit un gain de plus de 160 places par vol, le superjumbo pouvant accueillir 14 passagers en Première, 76 en classe Affaires et 426 en Economie (516 sièges contre 354 à 360 en Triple Sept). Les départs sont programmés à 9h35 pour arriver à 16h50 (durée de vol 16h15), les vols retour quittant le Texas à 20h00 pour se poser le lendemain à 20h00 (durée de vol 15h00). Emirates Airlines est en concurrence indirecte sur cet axe avec Qatar Airways depuis Doha.
La compagnie souligne dans un communiqué que le retour de l’A380 fait partie de ses « ajustements » de la desserte des USA, incluant un nouveau Dubaï – Newark direct toujours à partir du 1er juin en plus de celui faisant escale à Athènes (mais une des 4 rotations vers JFK disparait), et dès le 25 mars le retour à sept vols par semaine vers Orlando et Fort Lauderdale en Floride, au lieu des cinq actuels. Emirates Airlines dessert Houston depuis décembre 2007, l’A380 s’y posant en décembre 2014 mais étant remplacé par un 777-300ER en juillet 2016 « dans le cadre de l’optimisation de la flotte ». La décision de renvoyer le superjumbo vers le Texas répond à la hausse de la demande, « alors que le redressement du secteur de l’énergie joue un grand rôle dans la résurgence de Houston ».
Emirates Airlines souligne qu’elle dessert 12 aéroports aux Etats-Unis, aidant « à relier la plus grande économie du monde aux marchés émergents qui stimuleront la croissance économique, le commerce et la création d’emplois aux USA ». Sur les plus de 80 destinations de son réseau au Moyen-Orient, en Afrique et en Asie-Pacifique, « 67 ne sont directement desservies par aucun transporteur américain. L’étendue de notre réseau entre les États-Unis et l’Inde est inégalée, offrant plus de vols que tout autre transporteur étranger et des temps de déplacement considérablement réduits par rapport aux compagnies aériennes se connectant via des hubs européens ». Des points qui resurgissent alors que les grandes compagnies américaines maintiennent la pression sur Washington pour modifier l’accord de ciel ouvert avec les EAU. Une campagne menée depuis 2015 au nom de subsides soi-disant illégaux par American Airlines, Delta Air Lines et United Airlines (mais rejetée entre autres par JetBlue Airways, qui a un accord de partage de codes avec Emirates Airlines, ou Hawaiian Airlines).
Le PDG Tim Clark rappelait la semaine dernière que même si le propriétaire d’Emirates Airlines, l’Emirat de Dubaï, « n’est pas obligé de le faire », il publie quand même les résultats audités de la compagnie aérienne « à la sixième décimale ; nous n’avons rien à cacher ». Et lors d’un entretien publié samedi par Business Insider, le dirigeant avertit : « Si vous prenez des mesures contre nous parce que nous avons du succès dans ce que nous faisons, vous ouvrez une boîte de Pandore », rappelant au passage qu’Emirates Airlines « n’aura certainement pas besoin des 150 avions » 777X (35 777-8 et 116 777-9) commandés en 2013 ; cela représentait à l’époque un contrat de 76 milliards de dollars au prix catalogue, et aujourd’hui près de la moitié des commandes de 777X enregistrées par Boeing (326 au total)…
Inukshuk a commenté :
26 février 2018 - 8 h 50 min
Eh bé voilà Donald tu as le message. Le protectionisme ne fonctionne pas que dans un sens. Le Ciel Ouvert, ce n’est pas QUE pour les Cies américaines!
Et vu l’importance de la commande potentielle, gageons que le même Boeing qui t’a incité à vouloir mettre 300% de taxes sur les C Séries pourrait bien de demander de lâcher du lest!
Euclide a commenté :
26 février 2018 - 9 h 05 min
Bonjour à tous,
Je ne lis pas dans les boules de cristal mais compte tenu du contexte économique mondial ( ralentissement de la croissance ) et des risques de débordement de la guerre au Levant, je trouve ahurissant les commandes pour A comme pour B.
Il faut s’attendre à un ajustement de la production.
Alain45 a commenté :
26 février 2018 - 9 h 38 min
Pas forcément, Emirates veut avoir une flotte d’avions récents, donc veut renouveler l’ancienne génération de B777.
A330 a commenté :
26 février 2018 - 9 h 12 min
Il fallait s’attendre a cette annulation du 777x même si rien n’est fait , surtout après la commande de 787 et du 380
Alain45 a commenté :
26 février 2018 - 9 h 40 min
Pour l’instant, il n’y a aucune annulation…
A suivre…
Vvv a commenté :
26 février 2018 - 9 h 15 min
Pour ceux qui s’intéressent à la bataille ME3 vs US3 :
http://www.businessinsider.fr/us/emirates-warns-us-economy-to-suffer-open-skies-ends-2018-2
Alain45 a commenté :
26 février 2018 - 9 h 35 min
Même reproche qu’on a fait pour l’A380, B777X surtout commandé par Emirates à laquelle on peut ajouter Qatar et Etihad les plus importants clients : à eux trois c’est plus de 70 % des commandes !
Je ne crois pas trop à cette menace et à ce scénario, cela obligerait Emirates à se rabattre sur l’A350-1000 et donc de dépendre principalement sur Airbus. Cela me semble très peu probable qu’ils se décident à mettre tous leurs oeufs dans le même panier.
A330 a commenté :
26 février 2018 - 10 h 12 min
Il existe des compagnies tout AIRBUS ou tout Boeing.
Tix a commenté :
26 février 2018 - 10 h 38 min
Certes , mais géopolitiquement c’est pas possible pour les EAU
G22 a commenté :
26 février 2018 - 10 h 49 min
Sauf qu’il est illégal d’échanger des droits de trafic contre des commandes d’avions, ou toutes autres contreparties pécuniaires, c’est une des bases de la convention de Chicago, justement pour éviter le marchandage ou le chantage autour des droits de trafic, mais ne nous voilons pas la face, il est de notoriété publique que cela se fait en off, comme pour les droits de trafic accordés à Ethiad en échange d’une commande de Rafales, ce qui est totalement illégal mais très difficile à prouver concrètement.
De plus j’imagine qu’Emirates à déjà des engagements financiers importants sur la commande de 777X et qu’une annulation de commande est tout sauf gratuit. Donc si Emirates veut annuler sa commande, premièrement il faudra passer à la caisse conformément à l’accord qui a du être signé avec Boeing en cas d’annulation et deuxièmement il sera juridiquement très dangereux d’invoquer officiellement une éventuelle modification de l’accord ciel ouvert comme cause d’annulation de commande.
AA_LHR a commenté :
26 février 2018 - 11 h 01 min
Il faut faire front commun contre les compagnies du moyen orient ! Excellente cohésion entre American Airlines, Delta et United.
En espérant un signe fort de la part de Donald Trump pour protéger les compagnies nationales.
Viva AA
Brahim a commenté :
24 février 2019 - 23 h 03 min
AA_LHR front commun par rapport à quoi ? Parcequ’ils ont du succès ? Pourquoi cette rage contre les cies du golfs ? Elles ont révolutionnées le transport aérien moder’e et mis un gros coup de pieds au cul à la croissance du secteur ! Les magouilles entre commandes d’avions et slots ne croit pas que les cies Américaines ne le font pas ! Tout le monde le fait, simplement Comme EK fait partie des cibles à abbatte bah on ne vois qu’elle .Tu raconte vraiment n’importe quoi c’est déplorable .