ATR a annoncé hier la commande de quatre 72-600 supplémentaires par la compagnie aérienne Bangkok Airways, qui va lancer une nouvelle liaison entre Chiang Mai et Hanoi.
La compagnie privée thaïlandaise et l’avionneur européen ont signé le 7 février 2018 un contrat pour quatre 72-600 supplémentaires, lors du salon aéronautique de Singapour. La transaction est évaluée à plus de 100 millions de dollars au prix catalogue, et permettra selon ATR à Bangkok Airways de « poursuivre le processus de modernisation et d’harmonisation de sa flotte régionale autour des 72-600 ». Elle exploite aujourd’hui une flotte de 15 avions ATR, neuf 72-600 et six 72-500 qui sont progressivement remplacés par l’introduction des nouveaux ATR-600 (plus 22 Airbus A319 et A320). Les livraisons de ces quatre avions supplémentaires, configurés avec 70 sièges, aura lieu entre octobre 2018 et mars 2019.
Commentant la signature au Singapore Airshow, Christophe Clarenc, vice-président senior de Bangkok Airways – Technique, a déclaré: « depuis l’introduction de notre tout premier ATR en 1994, nous avons construit un partenariat solide et fructueux qui a largement contribué à fournir des services aériens dans tout le pays, développant ainsi les affaires et le tourisme. Les ATR se sont avérés, pendant des années, être le bon avion pour créer de nouvelles routes et étendre efficacement les réseaux régionaux. L’harmonisation progressive de notre flotte régionale avec le 72-600 apporte à nos clients haut de gamme les meilleurs standards de confort, et nous consolide davantage en tant que Boutique Airline en Asie ». Christian Scherer, directeur général d’ATR, ajoute que l’avionneur a connu une croissance spectaculaire en Asie au cours de la dernière décennie, et Bangkok Airways « a fortement contribué à ce succès non seulement avec l’expansion de sa flotte d’ATR, mais aussi parce qu’elle est une référence en matière de développement de réseaux éco-efficaces et avion polyvalent ». La compagnie aérienne est un très bon exemple de l’adéquation des avions ATR pour les opérations court-courrier et inter-îles en Asie du Sud-est. Depuis 2007, le nombre d’ATR opérant dans les pays de l’ASEAN a été multiplié par cinq, passant de 50 à près de 250.
Bangkok Airways utilisera justement un ATR 72 pour lancer le 25 mars prochain une nouvelle liaison quotidienne entre l’aéroport de Chiang Mai et Hanoi-Noi Bai, sa première vers la capitale vietnamienne. Les départs sont programmés à 9h55 pour arriver à 12h00, les vols retour quittant le Vietnam à 12h45 pour se poser à 14h50. Bangkok Airways sera sans concurrence sur cette route, sa neuvième dans la ville du nord de la Thaïlande. Elle dessert également au Vietnam Danang depuis mai 2016, et Phu Quoc depuis l’automne dernier, dans les deux cas au départ de Bangkok.
Christian Scherer a d’autre part expliqué hier à Singapour ne pas croire « pour l’instant » à une éventuelle remotorisation des ATR ou à un allongement des fuselages, préférant des améliorations progressives. « Il ne semble pas y avoir de marché pour un turbopropulseur plus grand », a-t-il expliqué à Flighglobal, « et nous dominons économiquement le Q400. Qu’apporterait une remotorisation ? Nous ne voulons pas y dépenser de l’argent ». Le choix d’ATR est plutôt de faire quelque chose « vite, tant que Bombardier est dans les cordes », ou étudier sur le long terme de nouveaux avions bénéficiant d’avancées structurelles et de motorisation – cette dernière option étant plutôt privilégiée actuellement.
On retiendra aussi qu’ATR a annoncé hier que Berjaya Hotels & Resorts va faire l’acquisition de deux 42-500 d’occasion, que le groupe hôtelier prévoit d’utiliser pour lancer en juin des services aériens vers l’île de Redang en Malaisie, où sont situés deux de ses établissements, au départ de Kuala Lumpur. Ils seront réaménagés pour que le nouvel intérieur compte 36 sièges passagers, et ils auront une livrée personnalisée ornée d’une tortue de mer ; les établissements du groupe, Taaras Beach & Spa et celui de l’île de Redang, soutiennent la protection des tortues de mer dans l’île. Le PDG de Berjaya Hotels & Resorts, Hanley Chew, déclare : « Nous avons choisi l’ATR 42, parce que sa taille correspond à nos besoins et qu’il peut décoller et atterrir sur des pistes courtes. La piste de l’aéroport de l’île de Redang ne mesure que 1100 mètres de long, la capacité d’atterrissage sur des pistes courtes de l’ATR 42 est donc primordiale. Notre choix s’est également porté sur l’ATR 42, car ce type d’appareil dispose d’une excellente assistance en Malaisie et dans l’ensemble de la région Asie-Pacifique, en termes de pièces détachées, de contrats de maintenance et de programmes de formation ». Berjaya Air étudiera plus tard la possibilité de lancer des services reliant l’île de Redang à Singapour, « car les services aériens de Kuala Lumpur Subang et Singapour à destination de Redang contribueront au développement du tourisme sur l’île ». Le groupe hôtelier ayant ses propres appareils, il peut répondre à la fois aux besoins du marché des voyageurs indépendants « FIT » (Free Independent Traveler) et des « MICE » (séminaires, conventions-congrès, incentives et événementiel).
" Étudier sur le long terme..." a commenté :
8 février 2018 - 9 h 10 min
Mr. Scherrer préfère ” étudier sur le long terme de nouveaux avions bénéficiant d’avancées structurelles et de motorisation…”
Tout comme jadis le lancement de l’ATR42, tout nouveau projet á l’epoque, avait été privilégié à la relance d’un Nord 262 allongé et remotorise, s’agirait il d’une annonce très discrète qu’un remplacement du programme ATR42/72 est sur les rails, même si ce n’est pas encore pour tout de suite?
Faut dire aussi... a commenté :
8 février 2018 - 11 h 00 min
C’est le gouvernement dirigé par Mr. Raymond Barre, premier ministre du président VGE, qui a décidé en 1977 de la non relance du N262 au profit de cenouveau projet ATR…
1977-2017: 40 Annees que cet appareil est dans l’actualité, dont 35 environ en exploitation commerciale…
Alors, certes les ATR 42/72-600 sont éloignés des versions -200 initiales, mais sous réserve que les progrès techniques en tout aient été suffisants, peut être est il effectivement temps de voir l’avenir…surtout s’il est encore ” á long terme” (10 ans encore avant l’entrée en service d’un appareil remplaçant de nouvelles technologies ?)
Cela arrivera un jour de toute manière…alors autant que ce soit le consortium ATWr lui meme qui fasse la transition, p,y tôt que de laisser d’autres constructeurs lui ravir la place….
Á ce sujet, on retiendra que Embraer qui avait lancé l’étude d’un nouveau turbopropulseur a pour l’instant mis fin à cette avant-étude d’un avant-projet….
ToulouseOran a commenté :
8 février 2018 - 12 h 51 min
Bravo ATR! Que ferait ATR sans l’Asie du sud-est!
DAKOTA a commenté :
9 février 2018 - 11 h 51 min
Il est vrai que lorsqu’on traîne pas mal en Asie du Sud Est, quel que soit le pays, on est amené à fréquenter beaucoup les ATR franco-italiens (et aussi, de plus en plus, son concurrent chinois…). Pour ma part, je n’ai connu que des vols confortables sur cet appareil (il est vrai sur de courtes distances, par définition).