Le gouvernement français ayant finalement décidé que l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (NDDL) ne se fera pas, la croissance du trafic aérien dans le Grand Ouest devra compter sur un agrandissement de la piste et un nouveau terminal à Nantes-Atlantique, et sur un « développement » de Rennes-Bretagne.
L’abandon du futur aéroport a été officialisé le 17 janvier 2018 par le Premier ministre Edouard Philippe, expliquant que « les conditions ne sont pas réunies pour mener à bien le projet de Notre-Dame-des-Landes » devenu selon lui « l’aéroport de la division ». On ne reviendra pas sur les réactions à cette décision, aussi peu modérées que ne fut le débat autour de la construction de la nouvelle plateforme en dehors de Nantes, le gouvernement ayant présenté son alternative pour répondre à la croissance attendue du trafic aérien dans le Grand Ouest.
L’aéroport de Nantes-Atlantique va tout d’abord voir son « aérogare modernisée et les abords de pistes aménagés pour permettre à l’aéroport d’accueillir plus de passagers », a tout d’abord annoncé Edouard Philippe, le terminal ayant connu l’année dernière plus de 170 jours à capacité d’accueil maximale. L’objectif affiché pour 2040 est d’atteindre 9 millions de passagers et 80.000 mouvements d’avions par an, contre 5,4 millions de passagers accueillis en 2017 (700.000 de plus que l’année précédente, +15%). Le rapport de la médiation, remis en décembre, précisait toutefois que les prévisions de croissance à Nantes ont été régulièrement dépassées ces dernières années, et le trafic pourrait fort bien atteindre 12 millions de passagers en 2040 – difficilement gérable par le seul aéroport Atlantique.
En parallèle, la piste sera rallongée de 500 mètres, ce qui « permettra de réduire les nuisances sonores » selon le Premier ministre. Ces travaux, qui entraineront une fermeture de la piste unique pendant quelques mois, à un coût non évalué pour l’économie locale, devraient débuter dans 2 ou 3 ans selon le rapport de la médiation. Impossible selon le Syndicat mixte aéroportuaire pour qui « tout doit repartir à zéro pour dix ans au moins », notamment en raison des enquêtes publiques et autres plan d’exposition au bruit qui seront nécessaires – sans parler des recours juridiques possibles. Les riverains auront droit à des « compensations exemplaires », a promis le Premier ministre.
Plus inattendue, la suggestion mercredi par Edouard Philippe d’un « développement » de l’aéroport de Rennes-Bretagne, « en commençant par l’agrandissement de l’aérogare pour mieux répartir le trafic aérien du Grand Ouest ». Cela ne se passera « si la région Bretagne le souhaite », ce qui laisse peu de doute alors que la plateforme a accueilli plus de 700.000 passagers en 2017 et vise un million de passagers à l’horizon 2025.
Il faudra aussi selon le Premier ministre renforcer les lignes TGV entre Paris et les deux villes, l’enjeu étant pour leurs habitants de rallier directement les aéroports parisiens où ils disposeront de « liaisons faciles avec les autres métropoles européennes ». Nantes-Atlantique est aujourd’hui reliée à l’aéroport Charles de Gaulle par Air France, et à celui d’Orly par sa filiale régionale HOP! ; mais sa croissance (comme dans bien d’autres aéroports) est emmenée par les low cost et leurs liaisons directes vers d’autres villes de province ou étrangères. Rappelons qu’en 2018, de nouvelles lignes y verront le jour vers ou depuis Casablanca, Catane, Djerba, Dubrovnik, Londres-Stansted, Podgorica, Pula, Rome et Séville, avec Ryanair, Transavia, TUI fly Belgium et Volotea. Fin novembre, mois qui a vu Nantes franchir le cap des 5 millions de passagers par an, le trafic international y représentait 55% du total.
Edouard Philippe a finalement demandé au ministère des Transports d’étudier « dans un délai de six mois les conditions de mise en œuvre de ces trois chantiers qui se complètent, et qui consistent à optimiser l’usage de Nantes-Atlantique, à mettre en réseau les aéroports régionaux et à nous appuyer sur les lignes ferroviaires à grande vitesse pour rejoindre les plateformes aéroportuaires parisiennes ».
Airbid a commenté :
18 janvier 2018 - 7 h 12 min
Les aéroports sont comme les sites Seveso : ils sont condamnés à rester où ils sont, personne n’en veut .
TFFRYYZ a commenté :
18 janvier 2018 - 8 h 17 min
Il y a aussi la connerie des maires. Autoriser des constructions de logement près des aéroports qui sont des sources d’emplois. Il suffit de voir le bassin d”emplois de Roissy qui s’est urbanisé ces 40 dernières années. Orly comme Nantes sont en zone urbaine depuis très longtemps. Mais à force de déplacer le problème on ne résout rien car la maladie du pavillon avec son bout de jardin en banlieue ne fait que grandir.
Erik de Nice a commenté :
18 janvier 2018 - 7 h 29 min
Enfin la raison l’emporte..
Ce projet débile n’était porté que par les riverains de l’aéroport actuel ayant acquis leur terrain à bas prix à proximité des pistes et revendiquant aujourd’hui le droit au silence mais également par les politiciens locaux véreux en coalition avec le géant Français du BTP Vinci (qui compte prendre aussi le contrôle d’ADP en cas de privation prévue), afin de s’en mettre une fois encore plein les poches avec un chantier colossal dont chacun sait que la dérive des coûts annoncée aurait été toute aussi colossale. Là, ce n’est pas la région qui aurait supporté seule les surcoûts mais bien toute la collectivité..
Ils ont déjà un aéroport qui fonctionne bien et qui va, de plus, être rénové aux normes actuelles.
Relié à CDG ainsi qu’à Londres et Frankfort, (sans parlé du TGV qui relie Nantes à la capitale en 2h00 et à CDG), cela leur permet de se rendre dans toutes destinations à l’international.
Que souhaitaient-ils, des Nantes/Singapour en direct?
Alain45 a commenté :
18 janvier 2018 - 7 h 52 min
Que les riverains ?
Avec un référendum à 55,17 % sur TOUTE la Loire Atlantique ?
Pet a commenté :
18 janvier 2018 - 7 h 54 min
+1
Il faudrait réunir les petits aéroports et fermer une bonne partie des plateformes qui fonctionnent avec un ou deux avions jours ou bien se situentcà qques kls d’un second apt.
Emmanuel M aura-t-il ce courage?
H30 a commenté :
18 janvier 2018 - 7 h 44 min
Cet aéroport n’était qu’un caprice des élus locaux à l’heure ou le TGV permet de rallier rapidement Paris (CDG et ORY qui proposent une pléiade de destinations) depuis Nantes. Si les besoins se font ressentir, autant agrandir l’actuel aéroport de Nantes Atlantique. On voit bien ce que cela donne avec des aéroports tels que celui de Nancy-Metz en déficit, qui croule sous les dettes, planté en pleine campagne et qui n’assure qu’une dizaine de vol par jour (majoritairement des vols Twin Jet en Beechcraft 1900, capacité cabine de moins de 20 pax). Ce projet était complètement irrationnel quand on sait que dans les années 70, il était question de vols transatlantiques en Concorde. Le renoncement du projet nous évitera aussi d’entendre des gens râler pour les nuisances sonores et la destruction de la nature. Quand aux Zadistes, ce ne sont que de jeunes rebels-hippies-anticapitalistes en pleine crise d’adolescence et qui ne manquent pas une seule ocasion d’affronter l’état, un bon nettoyage s’impose!
Alain45 a commenté :
18 janvier 2018 - 8 h 13 min
@H30 – 18 JANVIER 2018 À 7 H 44 MIN
“Cet aéroport n’était qu’un caprice des élus locaux.”
Vous avez très bien que c’est faux et très réducteur à partir du moment où des centaines de milliers de citoyens régionaux ont voté en faveur du projet !
fayçalair a commenté :
18 janvier 2018 - 7 h 47 min
tout a fait d’accord ERIK DE NICE
retablissement de l’etat de droit une bonne chose
regrettable que air france delaisse les liaisons long courrier au depart de la province
BX a commenté :
18 janvier 2018 - 7 h 54 min
Sage décision
Alain45 a commenté :
18 janvier 2018 - 8 h 00 min
“Il faudra aussi selon le Premier ministre renforcer les lignes TGV entre Paris et les deux villes, l’enjeu étant pour leurs habitants de rallier directement les aéroports parisiens où ils disposeront de « liaisons faciles avec les autres métropoles européennes ”
Paris est déjà très engorgé ! Et tous azimuts, aussi bien en gare train, que réseau routier que aéroport !
Faut il tout centraliser à PARIS et ne donner qu’un futur mineur localement ?
Depuis plusieurs décennies, une majorité d’hommes politiques de tout bord et la majorité des Français a demandé justement la décentralisation dans moult domaines!
Alors que les grandes villes d’Allemagne et d’Angleterre on a développé les liaison internationales ?
Une France à la traîne !
Bio a commenté :
18 janvier 2018 - 8 h 24 min
oui enfin quand t’es à 2 heures de Paris en TGV ça a du sens de pousser les gens à rejoindre les aéroports parisiens plutot que de s’imaginer qu’AFR va faire du Nantes-NYC, Nantes-DXB, etc.
Par contre quand t’es à Toulouse, developer l’aéroport ça a du sens.
En parlant de TLS, il y a 15 ans icic aussi ils voulaient un deuxième aéroport pour jouer au concourt de celui qui a la plus grosse. Finalement le bon sens la emporté et Blagnac a été dévelopé, agrandi, mordernisé.
Bio a commenté :
18 janvier 2018 - 8 h 25 min
Même si une ligne TGV Bordeaux – Toulouse – Montpellier ça aurait tout son sens.
Alain45 a commenté :
18 janvier 2018 - 8 h 09 min
http://www.air-journal.fr/2018-01-18-aeroport-de-nice-133-millions-de-passagers-en-2017-5193334.html
Nantes 5 et Nice 13,3 de passagers. Les chiffres sont parlants …
On n’est pas prêt de voir un A380 à Nantes comme à Nice !
Il est évident que le développement local d’un aéroport engendre de nouveaux flux et des longs courriers, sauf que sur le grand ouest, aucun aéroport digne de ce nom.
On verra si l’agrandissement de l’aéroport actuel peut changer la donne mais créer un entonnoir sur PARIS (qui étouffe) est-il la solution ?
Gaston.CH a commenté :
18 janvier 2018 - 8 h 28 min
Oui réaménager les lignes ferroviaires vers Roissy ben voyons. Ça aussi c’est une sacrée arlésienne! Ça fait au moins 10 ans que l’interconnexion est à l’agonie, donc la liaison avec CDG et encore plus vers Orly je n’y crois pas une seconde.
À l’heure où on devait centraliser un aéroport pour au moins 6 millions d’hab, en évitant de fait de faire tournoyer des micros aéroports qui vivotes et dont on va juste déplacer une partie du prob qu’aurait pu endiguer NDDL, on a fait le choix de la division… on en reparlera dans 20ans