« Les autres aéroports de sa génération ont tous disparu », explique François Charritat, directeur de cet aéroport géré par Aéroports de Paris.
Ses collègues de même génération comme celui de Croydon près de Londres ou Templehof (disparu en 2008) près de Berlin n’ont aujourd'hui plus d’activité. Celui du Bourget a continué son essor pour devenir aujourd’hui le premier aéroport d’aviation d’affaire avec entre 170 et 200 mouvements d’avions quotidiens, soit 60 000 environ à l’année. Contrairement à Orly ou Roissy Charles de Gaulle, il reste ouvert 24 heures sur 24 car il accueille les avions transporteurs d’organes ou de produits sanguins pour les hôpitaux parisiens. Il a accueilli des vols réguliers commerciaux jusqu’en 1979 – Roissy Charles de Gaulle n’a été construit qu’en 1974 - l’actuel Musée de l’air et de l’espace fonctionnait alors comme aérogare. Visite guidée Passé le poste d’inspection filtrage en compagnie de François Charritat qui s'offre de faire le guide pour Air-Journal, nous pénétrons cette zone interdite d’accès au grand public. Ici, la priorité est aux avions, rappelle de nombreux panneaux sur les bords des voies d'accès bitumées. 70 entreprises co-existent dans ce vaste ensemble, dont les constructeurs Dassault, Bombardier, Embraer ou Cessna, et bientôt Eurocopter à partir de mars 2015, ce qui représente environ 7 500 emplois directs. Vue de la vigie Direction la caserne des pompiers. En raison du plus grand salon aéronautique au monde, les moyens ordinaires sont complétés par d'importants moyens des pompiers de l'Armée de l'Air. A côté de la petite caserne, un bus graffé « Fire rescue », d'un côté, pompiers de l'autre, avertit de loin les pilotes de la présence des secours incendies.
« Ce sont des élèves d'un lycée spécialisé dans les arts graphiques qui sont venus peindre deux jours avec leur professeur. Nous faisons beaucoup d’actions avec les enfants d’écoles environnantes et leurs professeurs » Souad ZOUALA, chargée des Relations territorialesNous grimpons à la vigie pour profiter d’une vue imprenable sur les deux pistes, la plus longue de 3 200 mètres restant parallèle à celles de Roissy Charles de Gaulle (CDG), finalement pas si éloignée : on voit au loin de gros aéronefs en phase d’approche finale de CDG.
« Ici, tous les vols aviation d’affaires sont en IFR, ou vol aux instruments. Ils doivent donc prévenir de 4 à 24 heures à l’avance de leur plan de vol et respecter la réglementation. Ainsi, les avions décollant ou atterrissant ont leur altitude plafonnée par les itinéraires de sortie depuis Roissy. Même si les avions d’affaires légers et le plus souvent modernes, en ont amplement la capacité, ils ne peuvent pas monter aussi vite qu’ils le voudraient. » François CharritatLa plus grande station (éphémère) d’hélicoptères au monde A quelques encablures de la caserne, une vaste station d’hélicoptères intrigue au milieu de tous ses avions.
« C’est actuellement et de très loin la plus grande hélistation éphémère du monde, avec 29 postes d’accueil pour hélicoptères. Même aux Etats-Unis, une telle base n’existe pas. » François CharritatDe nombreux hommes d’affaires aiment ce moyen de transport terriblement efficace et ultra-rapide pour se rendre sur place, le trafic routier étant souvent engorgé aux heures de pointe pendant cet événement très couru par les professionnels, ou le grand public lors des trois derniers jours.
« Elle permet d’effectuer sans contrainte horaire des navettes rapides, l’avion étant interdit de vol pendant la période du salon entre 13h et 15h30-16h. Ainsi, les hélicoptères ont un circuit qui leur permet d’arriver et de repartir même pendant les démonstrations en vol. » « Tom Enders, patron d’EADS, peut venir tous les matins au salon avec son hélico EADS », explique François Charritat. » François CharritatJusqu’à maintenant, cette base d’hélicoptères n’était opérationnelle que pour la seule période du salon du Bourget, mais Aéroports de Paris ayant obtenu sa certification SGS (système de gestion de la sécurité), elle va désormais ( à l’issue du salon du Bourget) continuer son existence à l’année. Tigre et Rafale Visite des hélicoptères d’attaque Tigre construits par le français Eurocopter, et des avions de chasse Rafale de Dasssault, en pleine préparation avant leurs vols de démonstration de l’après-midi. Puis de l’unité de gestion (ou PC de régulation), en charge d’organiser le trafic de ces journées très particulières, en collaboration avec les autres acteurs concernés, et de surveiller l’état du trafic. C’est aussi eux qui ont la charge des convoyages avant ou après les démonstrations en vol.
« Nous sommes au cœur de tout ce qui se passe. Cela sonne de partout. Nous sommes très sollicités au niveau radio. Mais on essaye de faire en sorte que ce soit toujours sécurisé », résume l’un de ses régulateurs.A quelques mètres, un avion estampillé Safran et Honeywell termine sa démonstration de green taxiing, c'est-à-dire de roulage sans avoir mis en route ses réacteurs, et ce grâce à un petit moteur placé a proximité des trains d'atterrissage. Une technologie verte qui permettra d’économiser 4 % du carburant sur un vol, soit entre 150 000 et 300 000 dollars par an et par avion.
« Les 500 hectares de l'aéroport du Bourget constituent une continuité verte avec le parc de La Courneuve. C'est aussi un poumon contre l’urbanisation galopante », rappelle le directeur de l’aéroport, qui s’est occupé des problématiques liées à l’environnement à la direction du développement durable entre 2006 et 2010. « C’est surtout un outil exceptionnel à seulement 7 km de Paris. comportant deux pistes IFR, une tour de contrôle, des pompiers H24. Pour comparaison, l’aéroport de Farnborough, spécialisé lui aussi dans le trafic des avions d’affaires, et qui organise une année sur deux, en alternance avec celui du Bourget, le salon aéronautique, est à 65 km au sud ouest de Londres. »
ramada a commenté :
21 juin 2013 - 16 h 11 min
Les graffitis sur les camions font très professionels…
malbouf a commenté :
21 juin 2013 - 16 h 49 min
ou as tu vu des camions avec des graffitis???
ce sont des bus et en plus ce sont des gamins qui les ont peints,il vaudrait mieux lire les articles avant de critiquer mais bon cela ne m’étonne pas vu le guguss
Seb voyages a commenté :
21 juin 2013 - 20 h 04 min
+1
Gian a commenté :
22 juin 2013 - 12 h 07 min
Ohhh! Ramada,
Le “professionnelles” ils ont été séduits par les “graffitis” du camion pour le proche Saint-Denis, que ces “élèves d’un lycée spécialisé” ne sont pas allés bien loin pour trouver l’inspiration!