Les derniers instants de Dominique Strauss Kahn, entre le moment où il est sorti de la suite Sofitel et celui où il fut arrêté à bord d’un avion d’Air France, seront à n’en pas douter décortiqués par les futurs jurés qui devront tenter de connaître l’état d’esprit de l’ancien directeur du FMI afin de se faire une opinion sur son éventuelle culpabilité. Air Journal, tout en rappelant la nécessaire notion de présomption d’innocence en pareil cas, livre une petite revue de presse aéronautique française de sa dernière demi-heure de complète liberté à bord d’un vol Air France. DSK a été arrêté samedi 14 mai, quelques minutes avant que l’A330-200 d’Air France ne décolle (à 16 h 40) de l’aéroport new yorkais JFK pour Paris, un vol réservé avant l’affaire de la suite Sofitel. En arrivant sur l’espace Air France, DSK a prévenu l’équipage qu’il avait oublié son téléphone portable et qu’une personne était susceptible de le lui ramener. Le commandant de bord lui a alors notifié qu’il ne retarderait pas le vol pour cela. DSK n’aurait pas été étonné (ni l’équipage Air France) quand deux policiers américains avec le badge « Port Autority » ont demandé à s’entretenir avec lui, croyant sans doute à des propos confidentiels ou peut-être à la remise de son téléphone portable. L’Express rapporte les propos d’un couple de passagers l’observant dans l’espace lounge quelques instants précédant l’embarquement du vol d’Air France. "La seule anecdote notable, c'est que vers 22h30 [heure française, soit 16h30 heure locale], lorsque l'hôtesse est venue le chercher pour qu'il prenne son avion, il a oublié son ordinateur portable. Ma femme m'a d'ailleurs fait la réflexion suivante: 'Si c'est lui qui doit nous gouverner dans quelques mois, alors ça promet'", raconte le passager. "J'ai été en effet surprise qu'une personne avec de telles responsabilités oublie son ordinateur qui doit contenir des données confidentielles", détaille sa femme.  "Un homme a couru derrière lui pour lui signaler son oubli. DSK et l'hôtesse sont revenus prendre l'ordinateur portable. Je n'ai pas assisté à l'arrestation", conclut le passager. Le Point rapporte de son côté une interjection quelque peu machiste, à l’intention d’une hôtesse de l’air d’Air France. « Quel beau c…l ! », aurait-il proféré à voix haute, dans une « dernière phrase prononcée avant d'être invité par deux policiers à quitter le siège de la Business Class », écrit Le Point. La police new yorkaise ne fait d'ailleurs pas les choses à moitié dans le cas d’une arrestation de dernière minute. Ainsi, quelques minutes avant l’interpellation de DSK, les communications par téléphone portable étaient devenus impossibles, rapporte le quotidien, les lignes ayant été brouillées volontairement afin d’éviter qu’une personne puisse alerter DSK de son arrestation imminente, un procédé devenu possible depuis les mesures antiterroristes dans les aéroports.