Une étude publiée par AirHelp épingle la compagnie aérienne low cost easyJet pour des pratiques visant à retenir les indemnisations de ses passagers : hors intervention d’un avocat, elle aurait payé dans moins de 2% des cas. Des données vigoureusement contestées par la compagnie.
A en croire l’étude, il est « quasiment impossible » à un client d’obtenir l’indemnisation légale suite à une perturbation de vol d’easyJet « sans un fort soutien juridique ». En se basant sur ses propres données, AirHelp a passé en revu plus de 27.000 dossiers d’indemnisation déposés suite à des perturbations de vols de la spécialiste britannique du vol pas cher ; cette étude a démontré que, à moins d’entamer une procédure juridique officielle, la compagnie aérienne n’a payé les indemnités dues que dans 2% des cas à peine. La probabilité de recevoir une indemnisation financière avec l’assistance d’un avocat spécialisé a été « 8 fois plus grande, comparée à une démarche autonome d’un client ». En outre, le temps de réaction d’easyJet passe selon AirHelp « de 80 jours à un peu plus de 40 jours » lorsque la demande de réclamation est faite par un avocat. Selon ses propres données, la low cost aurait accumulé en 2017 « plus de 120 millions d’euros » de dommages et intérêts dus suite à des retards et annulations de vols.
Ces pratiques dilatoires sont courantes chez un grand nombre de compagnies aériennes, explique dans un communiqué Henrik Zillmer, PDG et co-fondateur d’AirHelp, selon qui certains opérateurs « n’ont pas peur » d’empêcher les clients de recevoir la compensation qui leur revient légitimement. Selon la loi européenne en vigueur, les compagnies aériennes responsables des retards ou des annulations de vols ou refusant l’embarquement à un passager doivent payer une indemnité pouvant aller jusqu’à 600€ par personne ; il suffit au passager concerné de contacter la compagnie responsable pour l’obtenir. « Malheureusement, ce n’est pas si simple que ça en pratique », souligne Henriz Zimmer, selon qui « beaucoup de compagnies aériennes retardent ou négligent le paiement légitime d’une indemnisation relative à une perturbation de vol et elles ne sont pas sanctionnées pour cela. Elles savent que les voyageurs hésiteront à contacter un avocat et à saisir une grande entreprise en justice, faute de connaissances suffisantes sur leurs droits et de peur de se retrouver dans une bataille juridique coûteuse et interminable. D’un autre côté, pour les compagnies aériennes, une procédure en justice ne demande que l’action d’un avocat salarié permanent ».
Le PDG d’AirHelp estime que les compagnies aériennes qui retiennent délibérément les paiements « devraient être sanctionnées pour empêcher les grandes entreprises de contourner la protection des consommateurs établie par la loi. De plus, en cas de réponse négative, les clients ne peuvent pas juger si le refus a été légitime ». Et il pense qu’une réponse positive « est également inacceptable quand elle n’est pas accompagnée d’une demande de leur compte bancaire pour envoyer un virement immédiatement ». Chez AirHelp, les clients « nous disent continuellement à quel point il est difficile d’obtenir un paiement sans notre soutien et les données montrent que 85% des passagers européens ne connaissent pas leurs droits*. C’est pourquoi nous aidons les passagers du monde entier depuis cinq ans maintenant », ajoute Henrik Zilmer.
Mais l’organisation ne jette pas toutes les compagnies dans le même panier : d’autres à travers le monde « traitent avec succès et efficacement leurs réclamations entrantes », par exemple de la compagnie aérienne néerlandaise KLM, du transporteur américain United Airlines et de la compagnie aérienne SAS Scandinavian. Pour les compagnies qui font de la satisfaction de leurs clients une priorité, le temps de réponse moyen ne dépasse souvent pas 10 jours, ce qui montre qu’il est possible d’agir conformément à la loi. « Par ailleurs, même si toutes les indemnités de réclamation éligibles sont payées, les prix des billets n’en seraient affectés que très légèrement. Selon un rapport publié par la DG Move de l’UE, le coût par billet pour les vols long-courriers augmenterait de 1,63 € par passager », conclut AirHelp.
Depuis sa création, AirHelp a aidé 5 millions de passagers à recevoir une indemnisation totale de 300 millions d’euros, en leur offrant une protection sans risque de leurs droits et, si nécessaire, en les représentant devant les tribunaux. 66% des voyageurs européens* des vols perturbés estiment que les compagnies aériennes ne leur fournissent pas suffisamment d’informations sur les droits des passagers aériens. Ainsi, selon les estimations d’AirHelp, quelque 13 millions de passagers ne reçoivent pas 5 milliards d’euros de compensation chaque année dans le monde.
*Toutes les données viennent d’une étude réalisée en 2018 par YouGov Deutschland GmbH à laquelle ont participé 7 103 personnes. Les résultats sont représentatifs des voyageurs aériens (18 ans et plus) en Europe. Une perturbation de vol est définie comme un vol qui a été surbooké, annulé ou retardé de plus de 3 heures.
L’étude présentée par AirHelp est vigoureusement contestée par easyJet, qui nous a fait parvenir les arguments suivants :
*Par rapport au nombre important « de dommages et intérêts dus et non versés » par easyJet : easyJet suit rigoureusement la réglementation EU261 et verse les indemnités dues quand elles sont dues, ce qui représente des dizaines de millions de livre sterling par an. Les décisions suite à des demandes d’indemnisation ne sont pas propres à easyJet, mais sont basées sur une réglementation européenne. Ainsi certaines demandes d’indemnisation peuvent légalement être refusées. Cette réglementation stipule que dans certains cas, notamment en cas d’intempéries qui constituent des ‘circonstances exceptionnelles’, la compagnie aérienne n’a aucune obligation de rembourser ses passagers. Par ailleurs, easyJet a été reconnue positivement par la DGAC – Direction Générale de l’Aviation Civile – pour son traitement des réclamations EU261.
*Par rapport au temps de traitement des demandes d’indemnisations pouvant dépasser les 80 jours : easyJet s’assure que ses passagers peuvent facilement soumettre une demande d’indemnisation, notamment grâce au formulaire directement accessible sur le site internet de la compagnie. Ce dernier, grâce à un process automatisé, leur permettra de savoir s’ils sont éligibles à une indemnisation, et dans ce cas recevoir un paiement intégral. Le délai de traitement est en moyenne de 7 jours. En France, easyJet est également membre de SAV Flights, une structure accompagnant les passagers dans leurs démarches d’indemnisation ou de remboursement avec un délai de réponse de 3 jours en moyenne. Si SAV Flights n’est pas en mesure de résoudre la situation, le cas du passager est alors transféré au « Médiateur Tourisme et Voyage ». Ce service gratuit et indépendant atteint un niveau de satisfaction de l’ordre de 95% auprès des consommateurs.
*Par rapport au manque d’accompagnement des voyageurs en cas de perturbation : easyJet agit également pour aider les passagers en cas de perturbations du trafic. En effet la compagnie dispose d’une série d’outils en libre-service via son site internet et son application mobile gratuite, facilitant ainsi les démarches en cas d’annulations ou retards de vols, par exemple en ce qui concerne la réservation d’hôtels. EasyJet est également la première compagnie aérienne en Europe à avoir lancé le suivi des vols en direct via l’outil Flight Tracker de son application mobile gratuite. easyJet fait toujours de son mieux pour informer ses passagers dans les meilleurs délais par SMS et leur fournir les dernières mises à jour sur le statut de leur vol.
B744 a commenté :
30 mai 2018 - 9 h 49 min
C’est sûr que 600 € d’indemnité quand on a payé un billet A/R environ 80 € c’est légitime ! Cette loi est absolument débile. Quelle industrie doit rembourser entre 3 et 10 fois le montant payé pour indemniser un client ?
PE a commenté :
30 mai 2018 - 10 h 45 min
@B744 : Votre commentaire est mensonger et hors sujet :
– pour les vols de moins de 1500 km (soit l’écrasante majorité des vols U2), l’indemnité est de 250 euros. 600 euros, c’est pour les vols LC, et U2 n’opère que du CC/MC.
– Le prix du billet n’est pas la question. Qu’il ait payé 40, 100 ou 1000 euros, le pax attend d’être transporté du point A au point B suivant les modalités indiquées. Si la compagnie ne respecte pas son engagement, et si elle en est responsable (grève de ses employés, défaillance technique de ses appareils, problème logistique ou opérationnel de son ressort), elle doit indemniser le pax. C’est la loi, et toutes les compagnies aériennes européennes (à bas coût ou non), de même que tous les passagers, sont égaux devant la loi.
Abdelaziz a commenté :
30 mai 2018 - 11 h 22 min
Bonjour,
L’indemnité maximale de 600 euros correspond à un vol de + de 3500 km. En général, le prix du billet est supérieur à 80 euros pour cette distance.
De plus, le préjudice subi en cas de retard n’est pas forcément proportionnel au prix du billet. En cas de retard important, je suis autant génê qu’un autre passager, même si j’ai payé mon billet 2 fois plus cher.
Non, non et non a commenté :
30 mai 2018 - 11 h 56 min
La loi ne prévoit pas de rembourser le billet, mais d’indemniser le passager empêché de voyager : nuance !
Lecteur a commenté :
30 mai 2018 - 16 h 28 min
Renseignez vous avant de sortir des imbécilités !
Jusqu’à 600€ ne veut pas dire 600€ pour tout le monde.
Cela dépend de la distance.
EasyJet qui opère des vols courts et moyens courrier doit se contenter du minimum ( 250€ ) ( Hors vols de plus de 1500km ) ou la on monte à 400€.
Qu’importe que vous avez payer 400€ ou 40€, le contrat avec la compagnie aérienne lorsque vous acheter les billets est le même.
Après c’est sûre que certaines compagnies vont être beaucoup plus réticentes que d’autres.
Moi avec Aigle Azur, flightright en a eu pour 5 mois…
Valou a commenté :
30 mai 2018 - 11 h 06 min
Oui fin quand tu as pris plusieurs billets avec correspondance et qu’on t’annule tes vols sans vraiment te proposer une solution et que ça nique toutes tes vacances merci. Pour exemple même El Al au départ de Sofia pour Tel Aviv est champion de décaler les vols de plus de 24h. Toi qui comptais passer 5 jours en Israël tu te retrouves avec 3 jours au final et bien sûr on t’avertis 24h avant le départ du vol comme ça tu peux pas prendre d’autre billet vu les prix élevé. Fin C’est peut être excessif sur le montant mais quand même y a pas mal de compagnies aériennes qui prennent les clients en otages des fois entre grève annulation de vol décalage de vol de plus de 8h, ou même retard excessif de plus de 3h. Il faudrait un jour ce pencher sur la question pour résoudre ces problème et expliquer au client qu’il peut faire une demande pour montrer que quand tu payes un service tel qu’il soit c’est pas pour rien et que les compagnies sont obligés de tenir compte de toi.
Inukshuk a commenté :
30 mai 2018 - 12 h 34 min
Par expérience je confirme que EZY est très mauvais élève en la matière. Si la Cie est efficace côté opérationnel, elle descend au bas du classement dans ce domaine.
Nos chers élus à BRU devraient effectivement prévoir des pénalités car l’indemnisation devrait être automatique sans que le client n’ait à faire un parcours du combattant. À savoir donner 1 semaine à la Cie pour régler le problème, et doubler la pénalité pour chaque semaine supplémentaire de retard.
Nous sommes dans un monde où les amendes en général sont rarement dissuasives, ce qui fait que nombre de contrevenants savent qu’ils risquent globalement moins à frauder qu’à appliquer la réglementation.
Alors…on voit ce que ça donne.
Étant par nature non-client de Ryanair (j’exclus toute idée de voler avec eux), je ne suis pas certain qu’ils soient beaucoup meilleurs qu’EZY!
LOLO66 a commenté :
30 mai 2018 - 12 h 36 min
De toutes façons, les compagnies s’arrangent toujours pour ne JAMAIS être les responsables. C’est la faute des gréves ici ou là, des aiguilleurs du ciel, de l’aéroport de destination… des restrictions imposées… mais rarement elles avouent leur faute.
Moi j’ai eu un vol BCN/MUC annulé avec LH, j’ai bien entendu pas pu arriver à Naples qui était ma destination finale avec correspondance à MUC, et le bateau est parti sans moi le soir ! L’indemnité est légère si on compare avec le préjudice ! Mais LH n’a rien voulu savoir… c’était la faute au contrôle aérien à Marseille….
Deyabad a commenté :
30 mai 2018 - 13 h 45 min
Visiblement SAV Flight n’est plus en activité : j’ai déposé un dossier depuis plus d’un an, et aucune réponse d’aucune sorte, même après plusieurs relances.
C’est marrant que EasyJet se targe d’en être membre alors que le service ne semble plus exister !
yoann a commenté :
30 mai 2018 - 15 h 09 min
A titre personnel, je n’ai eu aucun mal à me faire indemniser: sous 5 jours avec Ryanair (4h de retard) et sous 10 jours pour AF (8h de retard). Respectivement 250€ et 400€ sans aucune difficulté. Il suffit de connaître ses droits!
Jeanine a commenté :
30 mai 2018 - 15 h 48 min
Ah et moi cela fait 8 semaines que j’attends le remboursement de la part d’AF… on me répond tout simplement que pour l’instant ils sont débordés et qu’il ne faut pas les recontacter avant 4 semaines…
Ibou a commenté :
30 mai 2018 - 16 h 17 min
Bonjour ce n’est pas une question d’argent mais quand vous prenez tout les mesures nécessaires pour être bien et être à l’heure au travail et que votre avion est pour 21h qu’on vous dit il y a du retard ok pas de soucis mais ce retard perdure jusqu’à 23h25 pour Genève sachant que c’est une zone urbaine une fois dans l’avion qu’on vous dit nous négocions avec l’aéroport international de Genève pour pouvoir atterrir non mais je veux bien mais ça s’appelle prendre les gens pour des cons en plus qu’on vous fasse atterrir à Lyon et hop entassez vous comme des cons femme enfants personne à mobilité réduite et personnes âgées dans des cars et que vous arrivez à 4h du matin à Genève bah oui je peux bien comprendre la frustration et en plus qu’on vous dit de vous démerdez bah que dois je penser et tout ca avec EASYJET expliquer moi d’autant plus comme disent les experts ils vous font ramer pour vous dédommager car au final ils font traînaient vous font perdre du temps et au final vous obtenez pas gains de cause même avec les preuves évidentes heureusement mon employeur à puis le constater c’est lui qui venait me chercher à l’aéroport voila donc merci EASYJET bonne journée
alida a commenté :
28 mai 2019 - 9 h 46 min
vos collègues qui s’occupent des remboursement n ‘ont aucun respect pour nous et ils agissent comme étant dépourvu de sens. ce ne sont quand meme pas des robots, merde.
un vol annulé par vous, j’ai été livré à moi même car aucune assistance de votre part.
J’ai fait la demande sur internet pour une demande d’hébergement pour la nuit, j’ai été mise en attente à plusieurs reprises. Pour finir je n’avais plus accès à votre site en ligne. au bout d’1h d’attente j’ai dû me débrouiller toute seule pour trouver une solution.
– Achat de ma poche d’un billet Brussels airline à 367,86 euros (qu’est ce qui se serait passé si je n’avais pas suffisamment d’argent ?). Avec brussels airlines mon vol était prévu pour le Lundi 16 juillet 2018 à 18h 50 donc une journée de travail perdu.
maintenant ils me saoulent pour me rembourser les 367.86 euros, alors que j’ai les details de brussels airlines, le reçu du règlement. mais c’est du foutage de gueule.
j’ai déjà été traité comnme de la merde le jour de l’annulation du voyage alors je refuse d’etre traité de la sorte une seconde fois.
Merde alors
jack a commenté :
11 février 2021 - 20 h 15 min
la dgac elle meme ne répond meme plus aux réclamations contre easyjet !!!!
et nous prend pour des cons !
BRAVO