Deux jeunes violonistes prodiges et leur tuteur ont découvert que la compagnie aérienne Ryanair n’avait de low cost que le nom quand il s’agissait de leurs instruments : leurs trois violons leur ont coûté plus de 1600 euros pour un trajet Francfort – Londres. Agnes Langer, 18 ans, Igor Tsinman, 26 ans, et leur professeur avaient réservé il y a un mois des billets chez Ryanair pour un vol entre Francfort et Londres, afin de pouvoir participer à un concert aux chandelles dans la ville de Salle. Mais trois jours avant leur départ de l’Allemagne où les deux jeunes prodiges étudient, ils ont appris que leurs violons ne pourraient être considérés comme bagages à main, les étuis dépassant de cinq centimètres la taille maximale autorisée par la low cost. Pour les musiciens, il était hors de question de mettre en soute les trois instruments du 18eme siècle, un Guarnerius valant environ un million d’euros, un Sanctus Serafin et un Testore. Les risques qu’ils soient abimés, perdus ou même volés étaient bien évidemment trop grands. Seule solution, payer un siège à chaque instrument. Sauf que la facture trois jours avant le vol prévu s’est révélée salée, plus de 1600 euros pour les trois violons. L’organisation caritative qui avait organisé le concert a payé la note, chaque violon a eu son siège, et les musiciens ont pu interpréter Bach à la lueur des chandelles comme prévu. Mais ils ont éreinté Ryanair dans la presse anglaise, les accusant d’être « anti culturels » et menaçant de les poursuivre pour rupture de contrat, affirmant que la low cost leur ayant accordé le transport des violons en cabine lors de l’achat des billets. Ryanair rétorque de son côté que les règles de taille pour les bagages en cabine n’ont pas changé depuis deux ans, les instruments de musique devant faire l’objet d’achat de siège supplémentaire, et que les voyageurs n’avaient qu’à se renseigner. Et il n’y aura pas d’exception, « même pour les stars de demain du tennis, du cricket ou de la musique ». Message reçu fortissimo par les musiciens…