Fabrice Brégier, patron d’Airbus, l’un des actionnaires d’ATR avec l’Italien Finmeccanica,  a émis son veto à la construction d’un nouvel ATR de 90 places, comme le souhait le PDG d’ATR, Filippo Bagnato. Cela fait plus de deux ans que Filippo Bagnato a prévu d’élargir sa gamme de turbopropulseurs en lançant un nouveau modèle de 90 places. Pour réussir, ATR devait obtenir l’accord de EADS (actionnaire à 50 %, les 50 % restants étant à l’Italien Finmeccanica, déjà partant). Surtout parce qu’un tel projet ne peut se faire sans les bureaux d’étude d’Airbus. Mais Fabrice Brégier a émis un non catégorique, estimant que le programme NGTP (New generation TurboPropulseurs) correspondant à un ATR de 90 places n’était pas dans les priorités du moment, comparées notamment aux programmes A350 et A320neo, voire A400 M du côté militaire. Finmeccanica qui lui, est persuadé du bien fondé de ce nouvel avion, répondant aux actuels enjeux du marché, a affirmé avoir d’autres partenaires susceptibles de l’aider. L'ATR 72, l’ultime version du constructeur franco-italien, développé sur la base de l'ATR 42 a porté la capacité de cet avion de 48 à 78 sièges. Mais la tendance mondiale des avions de ligne est aujourd’hui aux jets plus gros, et Philippe Bagnato veut suivre cette tendance avec les turbopropulseurs, estimant que ce marché a un potentiel de 1000 commandes sur 20 ans. L'entreprise qui a connu une période très difficile de la fin des années 1990 jusqu'en 2005, est aujourd’hui florissante avec un 1 000e avion livré en mai de l’année dernière et des commandes à la pelle pour une production assurée jusqu’à fin 2016. Elle tire surtout profit du prix du carburant élevé, le turbopropulseur étant deux fois plus économe qu’un avion à réaction de ce point de vue. Elle vient de réaliser le meilleur Salon du Bourget de son histoire avec 173 commandes (83 fermes) pour 4,1 milliards de dollars.