La compagnie aérienne low cost Ryanair croit toujours qu’elle recevra le feu vert des autorités de la concurrence pour son rachat d’Aer Lingus, après avoir reçu mardi soir les griefs de l’Union Européenne. Dans un communiqué daté du 14 novembre 2012, la spécialiste irlandaise du vol pas cher dit « garder confiance » dans l’acceptation de son offre, après avoir reçu la veille les objections de la Commission Européenne, « une étape normale de la procédure » dans la Phase II de l’étude de la fusion dont les détails n’ont toutefois pas été révélés. Ryanair affirme que les « discussions continuent » avec l’autorité de la concurrence, qui devrait bientôt tester sa dernière offre de concessions. L’avis final de la Commission sur la fusion entre les deux compagnies irlandaises est attendu début février 2013. Rappelons qu’après l’assemblée générale annuelle de Ryanair fin septembre à Dublin, le PDG Michael O’Leary avait déclaré avoir reçu de la part de « nombreuses compagnies aériennes » l’engagement de lancer des vols sur « entre 29 et 39 » des 44 routes sur lesquelles Ryanair et Aer Lingus sont seules à opérer. Quelques jours plus tard, son porte-parole Stephen McNamara citait British Airways, Virgin Atlantic et CityJet (filiale d’Air France – KLM) parmi les dix candidats « repreneurs » de ces routes, et émettait l’idée d’une « possible base du transporteur national irlandais à l’aéroport de Bruxelles plutôt qu’à Belfast et Gatwick ». Les concessions présentées à la Commission comprennent également « de nouvelles bases de compagnies aériennes à Dublin », et des « solutions spécifiques » garantissant une concurrence accrue des tarifs sur les routes vers et depuis l’Irlande. Et pour avancer sa cause, Ryanair souligne les changements « dramatiques » se déroulant dans le ciel européen : restructuration d’Iberia avec perte de 4500 postes, reprise de Vueling par IAG (« combinant les 2eme et 3eme compagnies en Espagne »), restructuration de SAS Scandinavian avec perte de 6000 emplois ou la fusion annoncée en Grèce entre Aegean Airlines et Olympic Airways… La low cost est le premier actionnaire d’Aer Lingus (29,8%) devant le gouvernement irlandais, qui cherche à se débarrasser de ses 25% et pourrait convaincre Etihad Airways, nouvel actionnaire de la compagnie nationale. Après deux échecs en 2007 et 2009, Ryanair avait mis sur la table en juin dernier 694 millions d’euros pour s’emparer d’Aer Lingus, une offre jugée insuffisante par les dirigeants.