Selon le quotidien Libération, la compagnie aérienne française aurait signé avec les syndicats de pilotes un accord sur la stabilité des plannings qui « torpille en partie » la loi sur le service garanti dans le transport aérien qui doit être votée demain à l’Assemblée Nationale. La direction d'Air France et le principal syndicat de pilotes de la compagnie nationale, le SNPL, ont signé la semaine dernière un accord stipulant que « le planning du personnel navigant technique (les pilotes, NDLR) est stable (...) en toutes circonstances et en toutes périodes, et ce sans exception ». En clair, en cas de grève, la compagnie française (dont l’Etat détient 15% du capital) ne pourra plus, comme elle pouvait le faire jusqu’ici et comme le font nombre de ses consœurs, réaffecter le personnel non gréviste  ou en congé selon ses besoins. Comme l’explique Libération, cet accord met donc à mal la loi sur le service garanti dans le transport aérien que l’Assemblée Nationale s’apprête à voter définitivement demain. En effet, ce texte impose aux grévistes de se déclarer 48h à l’avance, ce qui devrait permettre à la fois de prévoir les perturbations à venir et donc d'informer les voyageurs, et d'en minimiser les effets grâce à la réaffectation des personnels non grévistes. Avec ce nouvel accord, Air France met donc à mal ce deuxième objectif. Mais la direction se défend, en expliquant qu’elle a toujours négocié les réaffectations et n’a jamais obligé un pilote à voler. Selon elle, cet accord n’affecte donc pas l’effet de la future loi.