La troisième tentative de la compagnie aérienne Air Canada pour lancer une filiale low cost va-t-elle réussir? Elle a en tout cas fait un pas en avant, le syndicat des employés du secteur public CUPE ayant accepté ses propositions, contrairement aux pilotes. Le PDG de la compagnie nationale canadienne Colin Rovinescu avait lancé au printemps son projet de filiale à bas coûts, visant le début de l'hiver pour la mise en place de vols d'abord vers le Mexique ou les Caraïbes, puis éventuellement de liaisons transatlantiques avec des billets d avion pas cher. Ennemis déclarés: les compagnies Air Transat, WestJet et Sunwing Airlines, la première étant déjà présente en France, en particulier à Lyon, tandis que la dernière prépare son arrivée en Europe. Si les pilotes ont rejeté les propositions de la compagnie de Star Alliance, et pourraient être suivis des personnels navigants (les nouveaux recrutés auraient des salaires plus bas), le syndicat Canadian Union of Public Employees a en revanche accepté un contrat de cinq ans, qui promet une augmentation annuelle de 2% les trois premières années et de 3% les deux suivantes – et que la low cost ne remplacera pas les vols réguliers sur des destinations existantes. Le PDG a juré que la low cost ne serait lancée qu'en cas d'accord avec tous les syndicats. S'il obtient ce qu'il veut, la low cost commencerait par opérer six Airbus A319 vers les destinations ensoleillées du Mexique et des Caraïbes (depuis le centre puis l'ouest du Canada), et quatre Boeing 767 sur les routes transatlantiques (Casablanca, Nice, Lyon, Lisbonne, Amsterdam, Dublin et Manchester ont été citées), la flotte devant gonfler à 50 appareils d'ici 2015. La low cost emploierait alors 450 pilotes et 1400 PNC. Air Canada avait lancé une première filiale à bas coûts en 2001, Tango (fermée en 2003), puis une seconde en 2002, Zip Air (fermée deux ans plus tard.