Aux Etats-Unis, le transport aérien est confronté à une “crise estivale“, la demande de voyages devant dépasser les niveaux pré-pandémiques tandis que les livraisons d’avions chutent fortement en raison de problèmes de production chez les avionneurs, principalement chez Boeing.
Selon le cabinet AeroDynamic Advisory, les compagnies aériennes recevront cette année 19 % d’avions en moins que prévu en raison de problèmes d’approvisionnement et de production. La situation est pire aux Etats-Unis, où les compagnies aériennes américaines recevront 32 % d’avions en moins que prévu il y a un an, car beaucoup ont commandé des Boeing 737 MAX (le régulateur américain a plafonné la production du 737 MAX à la suite de la perte d’une porte-bouchon sur un avion d’Alaska Airlines). Côté Airbus, jusqu’à 650 monocouloirs de la famille A320neo pourraient être cloués au sol au cours du premier semestre 2024 pour des inspections visant à corriger un défaut de leurs moteurs Pratt & Whitney, a prévenu le motoriste RTX qui les fabrique.
Face à la pénurie de nouveaux avions, les compagnies aériennes ont deux options : réduire leur programme de vols et/ou obtenir à prix fort des avions auprès de bailleurs. En Europe, Ryanair et Wizz Air, deux low cost au trafic à forte croissance, ont supprimé certaines liaisons. Aux États-Unis, United Airlines et Southwest Airlines ont réduit leurs fréquences et ajusté leurs plans d’embauche de personnel.
Aussi, le marché de la location d’avions est en plein essor. Selon le cabinet Cirium, les taux de location des monocouloirs Airbus A320-200neo et Boeing 737-8 MAX, les avions les plus demandés, ont atteint 400 000 dollars par mois, soit le niveau le plus élevé depuis 2008. Selon Airlines for America (A4A), les compagnies aériennes américaines dépensent aujourd’hui 30 % de plus pour la location d’avions qu’avant la pandémie. Egalement, elles conservent des avions qui ont dépassé leur durée de vie utile et nécessitent une maintenance lourde qui prend maintenant plusieurs mois. En conséquence, les coûts de réparation chez United Airlines, Delta Air Lines et American Airlines ont augmenté de 40 % l’année dernière par rapport à 2019.
Au final, “nous pouvons nous attendre à une forte performance des compagnies aériennes tout au long de l’été, avec des tarifs aériens particulièrement élevés“, résume John Grant, analyste chez le fournisseur de données aériennes OAG.
Pas si Cool !! a commenté :
16 avril 2024 - 12 h 46 min
Une croissance des voyages au delà des estimations, une qualité d’avions et de moteurs en dessous des estimations, .. brefs tout pour faire monter les prix…. Le passager y perdra toujours..
Les problèmes de qualité touchent tant les constructeurs d’avions que les motoristes.. belles courses au rendement ..
Tant Boeing que Pratt & Whitney, ils ne trouvent pas le chemin de la fiabilité, tant que leurs fuites au profit a été importante..
Notre monde devient fou.
Bencello a commenté :
16 avril 2024 - 13 h 46 min
On n’a pas fini de voir des B767 et B757 sillonner le ciel US.
La saturation des installations de MRO est également une des raisons de cette pénurie d’appareils.
Suite au Covid, les projets de nouvelles installations pour la maintenance des appareils ont été gelés.
La réactivation de ces projets (aux USA et ailleurs) et les nouveau projets prennent du temps (recrutement et formation des opérateurs), qui plus est avec des opérations très peu automatisées.
gg de l'air a commenté :
16 avril 2024 - 13 h 55 min
Non, notre monde ne devient pas fou.
Certains constructeurs peut-être.
Mais les régulateurs font leur travail. Heureusement.
SAF en cause a commenté :
16 avril 2024 - 15 h 50 min
Le prix exorbitant des SAF, pour “Sustainable” Aviation Fuel, est aussi en cause. Les règlementations et la mode augmentent l’utilisation de SAF, au détriment des passagers qui paient toujours plus cher.
Il faut arrêter avec la folie des SAF qui augmentent énormément la facture pour tous, et pour un gain négligeable (s’il existe bien!). Pour réduire l’empreinte de l’aviation, d’autres pistes sont meilleures sur le long terme: investir dans des avions plus récents, réduire le poids des valises embarquées (ai-je bien besoin de telle ou telle affaire?), réduire la consommation de plastique à bord des avions, placer des sharklets au bouts des ailes, etc.
Le groupe AFKLM propose des incitatifs en miles et XP pour la souscription de SAF. Réfléchissez-y à deux fois: les SAF ne sont pas la solution et font monter le prix de tous les billets d’avion, au global!
Frisch a commenté :
16 avril 2024 - 23 h 15 min
Et si on voyageait juste une peu moins à l autre bout du monde et tous les 4 matins.
Et au lieu de faire des vols navettes même si cela va disparaître pourquoi ne pas faire voler des avions long courrier qui pourraient remplacer 3 rotations….oui le monde devient fou…et les générations à venir le paieront cher…