La compagnie aérienne Corsair International a reçu un préavis de grève du syndicat de pilotes SNPL, courant du 16 au 22 décembre inclus, afin d’obtenir des salaires et conditions de travail « plus justes ».
Les annonces de grève avant ou pendant les fêtes de fin d’année se multiplient en France : après les pilotes et PNC d’Air Antilles ou les menaces des hôtesses de l’air et stewards d’Air France, c’est au tour de la compagnie basée à l’aéroport de Paris-Orly de faire face à la grogne de ses PNT : la section Corsair du Syndicat National des Pilotes de Ligne (SNPL) a annoncé ce 9 décembre 2022 avoir déposé un préavis de grève pendant les vacances, « pour une première période allant du vendredi 16 au jeudi 22 décembre 2022 inclus, ce préavis étant bien entendu susceptible d’être renouvelé pour des périodes ultérieures de vacances ».
Le SNPL explique qu’il demande « depuis de nombreux mois qu’un réel dialogue social » soit en place au sein de leur compagnie aérienne », mais n’a en retour que des « propositions provocatrices » de la direction. Les pilotes de la compagnie aérienne guadeloupéenne Corsair « sont excédés et en colère », après avoir fourni d’importants efforts « notamment en termes de rémunération » et alors qu’ils ont été mis à très forte contribution pour permettre la reprise de l’activité. La direction, « après avoir dénoncé unilatéralement tous leurs accords d’entreprise », reste selon le syndicat « sourde à leurs revendications légitimes, particulièrement concernant le retour à leurs conditions de travail pré-Covid et à la revalorisation de leur rémunération pour faire face à l’inflation ».
La direction faisant « clairement le choix d’une reprise socialement non responsable », le SNPL Corsair appelle les collectivités territoriales de Guadeloupe et Martinique, actionnaires de Corsair et représentants l’Etat, « à ramener la direction de Corsair à la raison, afin qu’un climat social plus serein soit instauré et que la compagnie prenne ses responsabilités pour éviter ce conflit en cette période de vacances ».
La réponse de la direction n’a pas tardé, suite à la réunion hier sur les « négociations annuelles obligatoires avec les Délégués Syndicaux PNT ». Corsair salue dans un communiqué « les efforts effectués par les pilotes et confirme sa volonté de donner des signes tangibles et significatifs sur la rémunération en proposant des augmentations de salaires ». La direction a également proposé des « avancées substantielles » sur d’autres items de la rémunération :
- Une hausse de la grille des salaires (Traitement Fixe et PHV) de 5% sera effective dès le 1er janvier 2023 pour tous les pilotes,
- Une hausse complémentaire de cette grille de 3% est prévue à compter du 1er octobre 2023, qui pourra être améliorée.
- Des mesures sur les autres items de rémunération, applicable également dès le 1er janvier 2023
Ces « autres mesures génèrent des hausses de salaires qui viennent s’ajouter aux augmentations de salaires déjà très significatives de 5% et 3%. Elles représentent environ 4% de réévaluation supplémentaire » précise le communiqué de Corsair. D’autres engagements « avaient déjà été pris précédemment sur la revalorisation des indemnités kilométriques et la revalorisation des indemnités repas en décembre 2022 ». La compagnie aérienne estime donc que « au global, les mesures proposées par la direction répondent très favorablement aux revendications sur la perte de pouvoir d’achat due à l’inflation, mais également aux revendications portant sur les autres items de rémunération ».
Rappelons que Corsair dessert cet hiver depuis Orly les aéroports de Pointe-à-Pitre, Fort-de-France, La Réunion, Mayotte, Maurice, Punta Cana, Abidjan et Cotonou ; elle est également présente à Bordeaux, Lyon, Marseille et Nantes.
Xenon24 a commenté :
9 décembre 2022 - 15 h 14 min
Rien de surprenant. Cette grève était dans les tuyaux depuis la reprise de Corsair par des actionnaires Antillais eux-mêmes impliqués dans Air Antilles. Lesquels au passage ont mis la main sur Corsair grâce à l’argent public. Si Pascal de Izaguire avait réussi à maintenir un dialogue social bon an mal an pendant plusieurs années grâce a des actionnaires qui lui faisaient confiance, ce n’est probablement plus le cas.