Les comparateurs de vols, comme Google Flight, Liligo, Kayak, Skyscanner, etc., affichent-ils tous les tarifs disponibles et donc les tarifs les plus bas ? Pas vraiment selon la low cost Ryanair et aussi selon les voyagistes.

Ryanair reproche aux comparateurs de proposer des billets avec des frais supplémentaires cachés qui conduisent à des prix plus élevés que ceux disponibles en direct sur le site de la low cost ryanair.com. Pour exemple, Ryanair accuse le comparateur Skyscanner de facturer des bagages à des prix supérieurs à ceux qu’elle pratique sans en informer le consommateur.

Depuis des années, la low cost irlandaise s’est engagée dans plusieurs affaires judiciaires à travers l’Europe contre des sites comparateurs pour, dit-elle, “empêcher les consommateurs d’être induits en erreur, soumis à des frais supplémentaires inutiles, et pour s’assurer que Ryanair a les coordonnées appropriées afin que les clients obtiennent des informations correctes concernant leur vol“. Bien entendu, au-delà de “la défense du consommateur“, Ryanair préfère vendre ses billets directement sur son site que via les comparateurs.

En janvier, un tribunal de Hambourg (Allemagne) a donné raison à la low cost irlandaise en condamnant Skyscanner.de (la version allemande du comparateur) à plusieurs injonctions provisoires pour : l’affichage illégal des tarifs Ryanair avec une majoration cachée indiquant des tarifs plus élevés que ceux de Ryanair.com; l’affichage du coût total d’un vol sans divulguer les frais de Skyscanner; l’affichage d’un prix pour les bagages enregistrés supérieur au prix facturé par Ryanair; et l’interdiction à Skyscanner de fournir de fausses adresses électroniques de passagers à Ryanair.

Quant aux voyagistes, ils reprochent aux comparateurs de vols ne plus jouer leur rôle -celui de comparateur!- en n’étant pas exhaustifs, contrairement à leur engagement auprès des consommateurs. Certains comparateurs affichent uniquement les prix de certaines compagnies aériennes (et donc pas de toutes les compagnies). Questionné à ce sujet par BFMTV, John-Lee Saez, directeur général de Kayak pour l’Europe, dément : “Nos partenaires passent quotidiennement sur nos sites. Si une compagnie était indûment avantagée, les autres ne laisseraient pas faire“.

N’empêche, en consultant les comparateurs, on voit clairement que certains deviennent des supports d’annonces publicitaires, mettant en avant les tarifs (et donc pas les tarifs les moins chers) des compagnies aériennes avec lesquelles ils ont un accord commercial. “Les comparateurs ne sont pas des ONG mais des sociétés à but lucratif. Les comparateurs sont d’accortes gagneuses qui sourient à ceux qui les paient. Des compagnies aériennes ont monnayé l’exclusivité de leur présence sur certains engins de recherche tarifaire. La comparaison est un monde marchand, purement mercantile, guidé par le profit. Ce n’est ni mal ni bien, c’est un fait“, commente Fabrice Dariot, patron de l’agence en ligne Bourse-des-vols.com.

Le voyagiste n’est pas moins tendre avec les low cost : “Certaines compagnies aériennes refuseraient de verser leur écot et chercheraient à sortir des comparateurs et se prétendant moins cher que tous, en toutes circonstances. Cette prétention est infondée car les vols panachés mélangeant plusieurs low cost [aller sur telle compagnie, retour sur une autre] sont souvent moins chers que le plus bas tarif sur une unique low cost“.

Info pratique : les comparateurs de vols n'affichent pas toujours les meilleurs tarifs 1 Air Journal

©Amadeus