Le Bureau enquêtes analyses (BEA) escompte lancer sa troisième phase de recherches de l'épave et des boîtes noires d'ici la fin du mois de février sur une zone affinée de 1.500 km2. Les travaux préparatoires, qui se sont déroulés d'octobre à janvier, ont associé de nombreuses personnes dont un noyau dur de quinze experts pour affiner "la zone d'incertitude" (celle où l'épave et les boîtes noires pourraient être retrouvées) pour la ramener de 17.000 km2 initialement à 1.500 km2. Deux bateaux seront utilisés pour ratisser la zone, chacun sera équipé de robot et de sonar. "Il s'agit d'une zone de 30 kilomètres de large, 50 kilomètres de long et de 4.000 mètres de profondeur, située au nord-ouest de la dernière position connue de l'avion et dont un tiers n'a pas été fouillé" lors des recherches précédentes, a expliqué Jean-Paul Troadec, directeur du BEA. "Toute notre énergie est concentrée sur la recherche des boîtes noires", a-t-il insisté. "Si nous ne les retrouvons pas, ce ne sera pas une enquête conclusive". C’est le BEA qui est en charge de l'enquête technique sur l'accident de l'Airbus A330 d'Air France AF447 entre Rio et Paris, dans la nuit du 31 mai au 1er juin, avec 228 personnes à bord. Des associations de familles de victimes, parmi lesquelles figurent 72 Français, se sont constituées parties civiles et disent craindre qu'on leur cache la vérité si elle se révèle gênante pour l'aéronautique française. Elles mettent en cause l'indépendance du BEA et s'estiment mal informées. Jusqu'à présent, seuls des morceaux de l'appareil, dont son empennage, ont été repêchés en mer, ainsi qu'une cinquantaine de corps.