La décision attendue cette semaine sur la remotorisation ou non de l’A320 a finalement été repoussée à la fin de l’année 2010. C’est une décision à ne pas prendre à la légère et Airbus veut se donner du temps pour savoir s’il a les moyens de mener à bien une nouvelle remotorisation de l’A320.  Pressé par d’autres programmes qui ont pris du retard, ceux de l’A380, de l’A350 ou de l’avion militaire A400M, l’avionneur européen redoute des ratés s’il prenait de front ce quatrième dossier. Certainement, les dernières déclarations de Boeing sur la remotorisation du B737, le concurrent de l’A320, ont-elles joué en faveur de ce report. Car Boeing devrait lui aussi décaler sa décision finale à l’année prochaine, empêtré qu’il est avec des retards sur certains de ces programmes, dont le B787. Une remotorisation permettrait de d’avoir des avions moins gourmands en kérosène de 15 %, et donc d’apporter des gains significatifs pour les compagnies, dont c’est le premier poste de budget. Une remotorisation éviterait aussi d’avoir à sortir un nouveau modèle d’avion, ce qui implique un coût autrement plus élevé. Airbus ne l’envisage pas avant 2025-2027. Boeing y songerait à l’horizon 2019 mais Airbus ne semble pas y croire. Quant aux concurrents des deux rivaux géants, ils restent aux aguets. Le chinois Comac entend faire voler son C919 de 168 à 190 sièges en 2014 pour de premières livraisons deux ans plus tard. Et le brésilien Embraer attend de savoir ce que feront Boeing ou Airbus concernant leurs moyen-courriers fétiches, pour prendre une décision sur un projet d’avion de 100 à 220 sièges. Il faut dire que ce type d’appareil représente à lui seul 70 % des ventes mondiales. Airbus totalise 6675 commandes depuis le lancement de l’A320 en 1987.